Chapitre 11

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PDV Katsuki

    — J'arrive pas à croire que c'est notre dernier jour, marmonne le taser.

    Dans notre dortoir, tout le monde s'active pour rejoindre la cantine pour le petit déjeuner. Bien évidemment, je suis prêt depuis un moment étant donné que je me suis réveillé tôt. A vrai dire, je n'ai quasiment pas fermé l'oeil de la soirée. J'étais tourmenté par d'horribles pensées, par le visage de Uliana.

   C'est impossible.

    Sa voix résonne encore dans ma tête alors que je fixe la fenêtre, le regard posé sur le bâtiment de notre première soirée.

    Je ne suis pas comme toi.

    Je crois entendre Kirishima m'appeler, mais je n'arrive pas à tourner la tête. Cet endroit est celui où, malgré ses réticences, Uliana m'a dévoilé une partie de son passé. C'était aussi l'endroit de notre premier baiser.

    Je ne serai jamais une héroïne.

    — Oh Bakugo tu m'entends ?

    — Qu'est-ce que tu veux tête d'ortie ? grommelé-je.

    Lorsque je tourne la tête vers lui, je me rends compte que nous sommes seuls dans ce dortoir immense, un tas de futons bien rangés sur le sol.

    — Tu avais l'air dans la lune... on doit aller prendre notre petit dej.

    Je me relève sans discuter, quittant la chambre aux côtés du rouge. Machinalement, je fourre mes mains dans mes poches, plongé dans mes pensées. Le visage de Uliana, son regard attristé, sa bouche déformée par un rictus de désespoir.

    — Il s'est passé quelque chose avec Uliana.

    Ce n'est même pas une question. Il énonce simplement les faits, il s'est passé quelque chose avec Uliana. Pourquoi me connait-il si bien ? Pourquoi faut-il qu'il comprenne mes pensées malgré mon visage impassible ?

    — Oui, il s'est passé quelque chose.

    Malgré tout, il n'insiste pas, continuant son trajet jusqu'à la cantine. Intérieurement, je le remercie de ne pas m'en demander plus. Cette blessure est tellement fraîche, je ne pense pas être capable d'en parler sans m'écrouler.

    Lorsque nous prenons place dans le réfectoire, je me rends compte que Uliana n'est pas là. Son siège, toujours en face du mien, est vide. De plus, il n'y a même pas de couvert sur sa table. J'aurais aimé qu'elle soit là, que je puisse voir son visage que je ne reverrai certainement plus dès demain.

    Mais au lieu de ça, je me contente d'ingurgiter mon petit-déjeuner dont je ne sens pas le goût. Tout me paraît fade maintenant.

    — Au fait les gars ! accoste Mina.

    Nous nous retournons tous vers elle et un silence règne sur notre grande table.

    — Pour fêter notre fin d'entrainement, on a pensé qu'une petite fête ne serait pas de refus pour ce soir. Étant donné que c'est notre dernière soirée, autant en profiter.

    C'est bien l'idée la plus merdique que j'ai entendu depuis le début de ma vie dans cette classe. Peut-être que je devrais montrer mon désaccord, mais l'entrain des autres garçons me montre bien que je n'aurai aucune chance de les faire changer d'avis. Notre dernière soirée allait être gâchée par une vulgaire fête toute pourrie.

    Pendant toute la matinée, j'ai cru être dans un autre monde. J'entendais le professeur, je voyais le tableau, les élèves lever la main, mais tout me semblait si lointain. Mes oreilles n'ont pas arrêtées de bourdonner, me filant un mal de crâne des plus horrible. J'était tel un zombie qui se contentait de faire acte de présence. Lorsque je suis sorti du cours, mon mal de crâne n'a cessé d'empirer. Je voyais le moment fatidique arriver, celui où Uliana et moi allons être obligés de se voir. J'angoissais tellement à cette idée ! Ça me paraissait impossible de faire comme si de rien était, de suivre son cours sans la dévorer du regard tout en savant que je ne la reverrai plus. C'était une véritable torture, une torture que je n'étais pas prêt à encaisser.

Les tréfonds du passé (Katsuki X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant