Les tréfonds du passé (Katsuki X OC)

Chapitre 4

PDV Katsuki

    Le lendemain, je suis debout avant tout le monde, prêt à partir pour manger. Avec ce qui s'est passé la veille, je n'ai pratiquement pas fermé l'oeil de la nuit. Lorsque par miracle je sombrais enfin dans le sommeil, je ne voyais que du rouge, de la douleur, de la peur. Alors j'ai décidé de me lever plus tôt, incapable de me rendormir.

    Lors du petit déjeuner, je suis presque incapable de manger. Je ne cesse de penser à notre conversation, ces cicatrices abominables qui ornent son corps. Une frustration ne cesse de grossir en moi, tant le souhait de la comprendre devient important. Durant le repas, elle ne m'adresse pas un seul regard, elle qui mange pourtant toujours en face de moi. Je sais qu'elle en fait exprès, qu'elle ne veut pas voir dans mon regard cette lueur qui s'est allumée, une lueur de curiosité. Mais de mon côté, je ne compte pas abandonner.

    Malgré tout, je me concentre comme je peux sur les cours. Le fait de m'acharner sur mes leçons me permet de mettre ce soucis dans un coin de ma tête, de ne plus y penser. Mais lorsque mon regard se perd vers la fenêtre et que mes yeux se posent sur le bâtiment, je revois cette soirée comme un film sur mes rétines. Malgré l'ambiance lourde qui pesait entre nous ce soir là, j'avais vu ce qu'elle n'avait sans doute montré à personne. Même si cela s'est déroulé contre sa volonté, je sais qu'un lien s'est tissé entre nous.

    C'est pour cela que lorsque les cours de l'après-midi reprennent, je n'hésite pas à m'avancer vers elle lorsqu'elle demande un volontaire pour montrer un exercice. J'ai envie que son regard rencontre le mien, qu'elle se rende compte que je suis là en face d'elle, qu'elle ne pourra pas effacer ce qu'il s'est passé la veille en évitant de me regarder. Son visage se décompose imperceptiblement lorsque je m'approche vers elle et que nos regards se croisent. Ses épaules se crispent sous ses vêtements lorsqu'elle comprend qu'elle n'a pas le choix. Malgré tout, une tension électrique s'immisce entre nous lorsqu'elle s'approche de moi à son tour.

    Je n'entends pas vraiment les instructions qu'elle donne. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me demande de foncer sur elle. La scène de la veille se déroule dans ma tête. Mon hésitation, sa colère, ses mains crispée autour de mon cou. Mais cette fois-ci, je ne referai pas la même erreur. Sans une once d'hésitation, je fonce vers elle. Son corps se décale vers la droite, aux aguets. Mais grâce à ses leçons de la veille, je sais ce qu'elle va faire. Une clé de bras pour m'immobiliser, puis un coup de coude pour me faire tomber. C'est pour cela qu'au dernier moment, je pivote vers ma droite, me trouvant juste en face d'elle. Un éclair de surprise se reflète dans ses iris bleus lorsqu'elle comprend qu'elle ne pourra pas m'avoir comme le premier jour. Mais encore une fois, avant que je n'ai le temps de comprendre quoi que se soit, elle se trouve à ma gauche, me saisissant le bras avec puissance. Avec un rapide coup de coude dans le dos, je me retrouve face contre terre.

    J'entends les cris de surprises de ma classe dans mon dos tandis que Uliana donne les dernières consignes. Une fois que tout le monde est occupé par l'exercice, sa paume apparait dans mon champs de vision, me proposant de l'aide pour me relever.

    A contre coeur, je saisis sa main tandis qu'elle me tire vers elle pour me relever. Nos regards ne se quittent pas tandis que la pression de sa main dans la mienne m'envoie des décharges dans le bras.

    — Bien joué.

    C'est tout ce qu'elle me dit avant de lâcher ma main et de s'éloigner vers un autre groupe. Quant à moi, je me dirige vers Sero qui m'attend sagement dans un coin du terrain.

    — Bah dis donc, tu te laisses plus faire Bakugo, lâche t-il avec un léger sourire.

    — Prends-en de la graine, réponds-je avec un sourire fier.