Chapitre 3 : La forêt

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J'approchais de la prison. Il faisait toujours nuit et j'avais eu beaucoup de mal à retrouver mon chemin dans la pénombre.

Je cherchais un son, quoi que ce soit qui puisse m'indiquer que des gens étaient là pour nous aider. Mais à la place, il y régnait un silence de mort.

Le lieu semblait figé dans le temps.

Je rentrais dans la cour de la prison. On aurait dit qu'il y avait plus de corps qu'avant, allongés sur le sol.

J'avançais presqu'à l'aveugle, seule la clarté de la lune était présente.

Un bruit se fit entendre au loin. Je pressais le pas. Je n'étais pas rassurée du tout.

Soudain je trébuchais sur quelque chose. Je poussais un petit cri en tombant au sol. La chose avait poussé un grognement. Je reculais précipitamment sur le sol et pointait mon arme vers elle.

- Merde Perkins. Tu ne sais pas regarder où tu marches ?

La voix était presque inaudible mais je la reconnu. Je me précipitai vers Gonzales.

- Est-ce que ça va ?

Il avait le visage crispé et porta une main au niveau de son ventre.

- Les détenues se sont rebellées. Elles m'on donné un coup de couteau dans les côtes.

Je me mordais la lèvre. Il avait l'air mal en point et avait perdu beaucoup de sang.

Je déchirais le bas de ma blouse afin d'appuyer le tissu sur la plaie.

- Il ne faut pas rester ici.

Il approuva d'un signe de la tête avant de regarder autour de nous.

- Ils sont où les autres ?

Je fronçais les sourcils et me concentrait sur sa blessure.

- Perkins réponds-moi !

Ça voix était devenue autoritaire. On était revenus au stade « gardien-détenue ». Je déglutis.

- Les filles se sont enfuies.

- Et Alvaz ?

Mon regard se perdit au loin. J'avais essayé de ne pas y penser pendant tout le trajet mais je n'arrivais pas à oublier la pression de son corps sur le mien et la peur qu'il m'avait infligée. Je posais une main sur mon cou sans trop y réfléchir. Ça faisait encore mal.

Le regard de Gonzales suivi mes doigts. Il fronça les sourcils et comprit.

- Eleana... C'est lui qui t'a fait ça ?

Mon regard plongea dans le sien.

- Il disait que c'était la fin, pour nous tous. Il m'a bloquée contre un mur et... Et après j'ai réussi à prendre le contrôle. Je lui ai tiré une balle dans la jambe pour qu'il ne me suive pas. Il va s'en sortir.

La tête de Gonzales retomba sur le sol.

- Ce bâtard d'Alvaz. Je ne l'ai jamais apprécié.

- Ça nous fait un point commun, dis-je un sourire en coin.

Il m'observa pendant un cours instant.

- Je ne connais même pas ton nom, lui dis-je. Si c'est vraiment la fin du monde autant me le dire. En plus, tu connais le mien.

- C'est Mathéo. Pourquoi tu m'aides ?

Je fronçai les sourcils.

- On a besoin l'un de l'autre pour survivre. Surtout si c'est vraiment la fin.

Il approuva d'un signe de tête. J'avais la boule au ventre. Si c'était le cas, on devra survivre comme on peut. Dans très peu de temps, ce sera le chaos.

- Il faut que tu essaies de te lever.

Il se leva comme il put, non sans grimacer. Il prenait appuis contre mon bras.

Le vent commençait à se lever et mes cheveux volaient un peu partout. C'était très gênant et je n'avais pas d'élastique. Chaque fille à besoin d'un élastique.

On avançait petit à petit. Mathéo boitait et il souffrait beaucoup. J'essayais de l'encourager comme je pouvais et de rester optimiste. Mais, au fond de moi, j'avais peur.

Il m'avait montré qu'il pouvait être fort en me sauvant tout à l'heure. Il pouvait devenir un grand allié. Et puis, sa présence ne me déplaisait pas, au contraire.

S'il venait à mourir, je ne sais pas comment je ferais.

Après environ 1h de marche, on décida de s'arrêter pour le reste de la nuit. On était dans la forêt, au pied d'un grand arbre. Il faisait très calme, il n'y avait pas un seul cri d'animaux.

Mathéo avait vraiment l'ai mal en point et je n'avais aucune idée de quoi faire pour l'aider.

- Il faut trouver une ville, finis-je par dire. On pourra peut-être y trouver quelque chose pour te guérir, des antibiotiques.

- Je ne sais pas si je vais y arriver Eleana.

Son regard se perdit au loin.

- Peut-être que tu devrais continuer sans moi.

Je levais les yeux au ciel.

- Reprends-toi. Ce n'est pas comme ça qu'on va y arriver. Tu es assez fort.

On était assis l'un à côté de l'autre. Il tourna la tête vers moi.

- Qu'est ce que tu en sais ?

- Je le sais c'est tout. Tu m'as sauvé la vie, je t'en dois une.

Il se racla la gorge.

- Je peux te poser une question ?

- Vas-y.

- Pourquoi tu étais dans cette prison ?

Je fermais les yeux. Demander à quelqu'un pourquoi il s'est fait arrêter c'est comme demander à une femme combien de kilos elle a prit. Bon, la comparaison est un peu minable mais ça revient au même.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- Pourquoi ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Pourquoi tu réponds à ma question par une autre question ?

Je souris et plongeais mes yeux dans les siens. Il me regardait intensément, comme s'il essayait de deviner chaque secret que je gardais en moi. Comme s'il pouvait sonder mon âme. Ses yeux bleus brillaient. Avec son air négligé, je le trouvais très beau.

- Tu devrais dormir, dis-je pour changer de sujet. Je vais monter la garde.

Il hocha la tête et s'allongea. Je sortis mon arme et m'appuya contre l'arbre.

Sa blessure avait arrêté de saigner. Mais j'avais pu constater un début d'infection quand j'avais appuyé le morceau de vêtement contre sa plaie. Ça allait empirer et il fallait absolument le soigner. Mon regard se perdit dans le ciel.

J'avais peur. J'avais très peur. J'avais déjà dû survivre plusieurs jours dans une forêt, seule. Mais maintenant, c'était différent. Tout pouvait changer d'un moment à l'autre.


                                                                               ***

Et voilà pour le chapitre 3 ! Qu'est ce que vous en pensez ? Comment est ce que vous trouvez les personnages ?

À votre avis, pourquoi Eleana s'est elle retrouvée en prison ? :)

J'attends vos critiques avec impatience ! :)

Besitos !

InfiernoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant