Chapitre 5 : Le gang

10 0 0
                                    


- Arrêtes-toi s'il te plait. J'en peux plus, j'ai trop mal.

- On doit continuer.

- Je t'ai dit de t'arrêter !

Mathéo s'appuya contre un arbre, à bout de souffle. Sa blessure avait recommencé à saigner. Je soufflais, les mains sur les hanches. En réalité, j'étais inquiète. Son état se déplorait de jour en jour et nous n'étions toujours pas sortis de cette forêt.

- Il faut qu'on avance, Mathéo. Cette forêt est dangereuse et il faut qu'on...

- C'est moi qui donne les ordres ici !

Je le regardais bouche bée. C'est comme ça qu'il me remercie ?

- Non mais on est plus en prison là ! J'ai pris énormément de risques pour toi je te signale, et...

Je ne fini pas ma phrase. Mathéo se plia en deux et se laissa glisser contre l'arbre. Il avait beaucoup de mal à respirer.

Je me précipitais vers lui.

- Qu'est ce que tu as ?

- Je suis en train de mourir Eleana... dit-il dans un souffle.

- Tu dis n'importe quoi. C'est la fièvre qui te fait délirer.

Il sourit. Mais ce n'était pas son beau sourire de d'habitude. Celui là était crispé.

- Je suis désolé d'avoir été désagréable...

- Non non non. Ne t'inquiètes pas, économises tes forces.

Je pris une grande respiration. Il fallait que je fasse quelque chose, sinon il allait mourir là, devant moi. Je me mis à détester ces filles qui l'avaient blessé. À détester cette prison. À le détester lui. Sa voix, son regard,... je ne pouvais pas ignorer ce que je ressentais au fond de moi. Je l'aimais bien et je ne voulais pas qu'il meurt. Et c'est justement ça qui me mettrait en danger.

- Tu vas rester ici. Je vais continuer à marcher pour trouver quelque chose, n'importe quoi qui pourrait t'aider.

- Je ne sais pas si je pourrai tenir encore longtemps.

Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Ce n'est pas ce qui était prévu. Il devait guérir, on devait survivre, ensemble.

Il porta une main à ma joue.

- Hé, c'est pas grave.

Je repoussais sa main et une once d'incompréhension passa dans ses yeux. Il fallait que je me ressaisisse, que je rassemble mes idées.

- Il faut que tu tiennes. Je ne peux pas me retrouver seule.

- Tu veux que je survive seulement pour ça ? Pour ne pas que tu sois seule ?

- Oui, mentis-je. Rien d'autre. Qu'est ce que tu t'imagines ? Je suis la détenue, toi le gardien.

Il expira lentement, me regardant dans les yeux.

- Tu as raison.

Il approcha sa tête de la mienne et remis une mèche de cheveux derrière mon oreille. J'ignorais les frissons qui me parcoururent.

- Sois prudente, murmura-t-il.

J'hochais la tête avant de me relever. Je lui laissais toutes les bouteilles d'eau qu'on avait trouvées dans la cabane de chasseur, mise à part une. Je lui laissai également l'arme.

InfiernoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant