Infierno

Chapitre 14

Après mes cris, les gens se mirent à courir afin de se mettre à l'abri, paniqués.

Je me dirigeais rapidement en direction de ma chambre, Aaron sur mes talons.

Une fois à l'intérieur, je m'appuyais contre la porte. Grimaçante, je portais une main où la pluie m'avais touchée plusieurs fois et reprimai une larme de douleur.

Mathéo était endormi et venait juste de se réveiller, portant sur nous un regard inquiet.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Regardes par toi-même, dit Aaron en montrant la fenêtre d'un signe de tête.

Mathéo regarda dehors et ouvrit grand les yeux.

- Oh mon dieu.

Dehors, il pleuvait maintenant à grandes gouttes. La nature me  surprenait de jour en jour et je ne pouvais nier que cela me faisait peur.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda Aaron

Mathéo nous examina l'un après l'autre. Mon corps me brûlait et la douleur était insupportable.

- Allez tout de suite dans la douche. Il faut vous débarrasser de cet acide.

Aaron me regarda avec un sourire en coin, se dirigeant rapidement vers la salle de bain.

Je lançais un regard menaçant à Mathéo.

- Non mais qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ?

Il me fit un clin d'œil et se mit sur le côté pour que je me dirige vers la douche, ce que je fis, non sans grogner.

Aaron était déjà en train de faire couler l'eau. Il était dos à moi, en caleçon et je ne pus m'empêcher de le questionner sur les nombreuses cicatrices qui ornaient son dos musclé.

-  Comment est-ce arrivé ?

Il tourna la tête vers moi et ne pus s'empêcher d'observer mon corps en sous-vêtements. Gênée, je rougis et croisais les bras sur sa poitrine.

- Tu parles de mes cicatrices ?

J'hochai la tête en me mordant la lèvre. D'un geste de la main, il plaqua ses cheveux mouillés sur son crâne.

- Je te le dirai quand tu me raconteras pourquoi tu étais en prison.

Agacée, je pris place auprès de lui dans la douche. L'eau froide me faisait le plus grand bien. Cependant, cette proximité avec Aaron et l'effet que cela me procurait ne fis qu'accentuer mon trouble.

Il se tourna pour me faire face et nos peau se touchaient presque. Alors que je ne m'y attendais pas, il fit un pas vers moi ce qui me fit reculer. Très vite, j'avais le dos collé à la paroi de la douche.

Il posa une main sur cette paroi, me retenant prisonnière. Il avança encore un peu et sa peau touchait maintenant la mienne. Comme il était plus grand que moi, je ne voyais que son torse. Alors, il m'obligea de le regarder dans les yeux, son indexe sous mon menton.

Sont regard était sombre et je ne parvenais pas à y déceler ce qu'il ressentait. Il savait très bien cacher ses émotions. Son pouce se mit à parcourir mes lèvres et les siennes se déposèrent sur mon épaule.

Il y laissa un baiser qui me brûlait la peau.

- Aaron, recules, parvenais-je à dire.

Il grogna et pris maintenant mon menton entre ses doigts le tenant fermement.

- Je sais que j'ai dit que ce serait toi qui m'embrasserai en première mais je n'arrive plus à attendre Eleana.

D'un coup, il pressa ses lèvres contre les miennes. Son baiser était ardent et il me dévorait littéralement. Je ne pus faire autrement qu'y répondre.
Un son rauque s'échappa de sa gorge tandis qu'il jouait avec mes cheveux.

Il s'arrachait à contre cœur de mes lèvres et baissa la tête jusqu'à ce que son nez touche le mien, afin de pouvoir me regarder dans les yeux.

Haletante, je ne parvenais pas à mettre de l'ordre dans mon esprit. Et si tout ça était une simple stratégie ?

- Je te veux avec ou sans ton passé Eleana, murmura-t-il comme s'il avait deviné mes pensées.

- Mais l'autre fois sur le rempart...

Il me fit taire en posant son pouce sur ma bouche, recommencant ses caresses.

- Tu ne m'as pas écouté. Tu es partie si vite...

Je baissai la tête, rouge de honte.

- Tu me raconteras tout quand tu sera prête, peu importe le temps que ça te prends, continua-t-il.

Je lui souris en guise de réponse et approchait mes lèvres des siennes lorsque Mathéo entra dans la salle de bain. Il resta sans bouger pendant quelques secondes ne sachant que faire. Puis, il m'envoya un clin d'œil et sortit de la pièce.

Je suis sûre qu'il avait fait exprès de nous proposer cette douche.

Je reportais mon regard sur Aaron.

- On devrait peut-être le rejoindre, murmurais-je.

Il me toisa d'un regard inquiet mais il le perdit vite, me souriant.

- Tu as sans doute raison.