Le lendemain, on partit en direction de la maison dont nous avait parlé Aaron. Mathéo ne m'avait pas adressé un seul mot depuis hier soir. Je ne pouvais pas le lui reprocher. Aaron, lui, agissait très bizarrement. Il me lançait des regards furtifs et détournait les yeux quand ils tombaient sur les miens.
- Quoi ? Finis-je par demander.
Mathéo était un peu plus loin devant nous.
- Rien.
- Dis-moi ce qu'il y a.
- Tu m'intrigues.
J'haussais un sourcil.
- Je t'intrigue ?
- Oui, c'est ce que je viens de dire.
Il avait prit un ton assez froid.
- Et c'est mauvais ?
- J'ai l'impression que tu caches beaucoup de choses. Et je veux savoir quoi, sinon je ne pourrai pas te faire confiance.
Je ne répondis pas et marchais un peu plus vite afin de ne plus être à sa hauteur. Il pouvait encore courir pour que je lui raconte mon passé.
J'arrivais aux côtés de Mathéo. On marcha un petit moment en silence. Un silence qui se fit de plus en plus lourd.
Je décidais de le briser.
- Ça va ta blessure ? tu as encore saigné ? dis-je en portant une main à son ventre.
- Oui.
Il se dégagea de ma main. Le silence revint entre nous.
- Tu vas agir comme ça encore longtemps ? demandais-je.
- Comment ?
- Comme un gamin capricieux.
Il s'arrêta et me regarda dans les yeux.
- Je ne te comprends pas Eleana. Un jour, tu es adorable et celui d'après tu deviens froide. On essaie de survivre ensemble. Si tu penses que tu peux y arriver seule alors rien ne t'empêche de partir.
- Je veux juste que tu ne t'attaches pas de trop à moi.
- Mais pourquoi ?!
- Parce qu'on ne sait pas ce qu'il peut arriver demain !
- Tu dis toujours la même chose. Mais au fond, tu à peur de t'attacher.
Il me mettait en colère. Il ne comprenait rien. Encore une fois, je décidais de fuir le problème et de ne pas y répondre. Je pris la tête de la marche.
Le reste du chemin se fit sans un mot. On arriva à la maison en fin de soirée.
Elle était très isolée. Et pour cause, elle était entourée d'arbres. Le seul chemin que je soupçonnais de nous mener à la civilisation était un ridicule petit chemin de terre. C'est sûr, on était en sécurité pour quelques jours ici.
Elle était blanche et assez grande.
Elle avait l'air d'avoir résisté au tremblement de terre. Peut-être que celui-ci n'avait pas été ressentit jusqu'ici.
Quoi qu'il en soit, je me dirigeais vers le porche, les garçons sur mes pas.
Aaron souleva le paillasson et tendit une clé vers moi.
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Infierno
Science FictionLe monde s'éteint. Et cette fois, ce n'est pas un film. La terre est ravagée, la nature se défoule sur les humains et reprend ses droits. Parmi cet enfer, Eleana essaie de survivre coute que coute. Entre trahison, amour, survie, elle devra faire des...