Chapitre 9 : le froid

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Je me réveillais doucement, le bras d'Aaron toujours autour de moi. Les évènements de la veille me revinrent en tête et je secouais la tête pour les effacer. La douleur dans ma jambe s'était légèrement apaisée.

Je me retournais pour faire face à Aaron. Il dormait profondément. Son t-shirt était légèrement remonté et je pouvais apercevoir le début de muscles puissants. Ma main se posa sur son torse.

Il cligna des yeux plusieurs fois avant de me faire face.

- Bonjour toi.

Ça voix était rauque et suave en même temps.

- Bonjour, murmurais-je.

- Comment est-ce que tu te sens ?

Je me remis sur le dos, regardant le plafond.

- Je vais bien.

Après quelques secondes de silence, je me redressais et quittais.

- Est-ce que... Tu peux te retourner ?

- Ou... Oui bien-sûr, bredouilla-t-il.

Profitant de ce moment d'intimité, j'enfilais un short et un t-shirt propre. J'en profitais pour attacher mes cheveux avec un élastique trouvé sur la coiffeuse.

On sortit tous les deux de la chambre. Je boitais légèrement et Aaron dû m'aider à descendre les escaliers. Mathéo nous attendait déjà en bas, un verre de lait entre les mains. Il avait l'air de ne plus souffrir de sa blessure au niveau des côtes.

Aaron prit une cigarette et sortit la fumer dehors tandis que je m'asseyais en face du gardien.

- Tu as bien dormi ? me demanda-t-il avec un brin de jalousie dans la voix.

Je soupirai, agacée qu'il puisse être jaloux aves tout ce qui s'était passé la veille.

- À ton avis ? Je me suis juste faite agressée et reçu une balle dans la jambe.

Il baissa le regard.

- Tu as raison, je suis désolé. Tu étais prête à te sacrifier pour nous.

Mon regard s'adoucit et je posai ma main sur la sienne.

- J'avais tord depuis le début Mathéo. On ne peut pas survivre en s'éloignant des autres.

Il releva la tête et me souris.

- Est-ce que... ça veut dire que je peux t'appeler Chaton ?

- Même pas en rêve !

On rigola à l'unisson quand la porte s'ouvrit à la volée. Aaron fit irruption dans la pièce, un regard indéchiffrable plaqué sur le visage.

- Heu les gars ? Vous devriez venir voir ça.

On sortit tous les trois en trombe de la maison, les yeux rivés sur le ciel devenu sombre et menaçant. La température avait fortement chuté et de la buée s'échappait de ma bouche. Je resserrais mes bras autour de moi afin d'essayer de me protéger du froid.

- Il faut qu'on parte d'ici, murmurais-je.

- Mais ta jambe ? demanda Aaron.

- On n'est plus en sécurité ici. Je prendrais sur moi.

Il acquiesça et j'essayais d'ignorer les frissons dans mon ventre quand son regard descendit à ma bouche.

- On devrait chacun préparer un sac avec quelques vêtements et de la nourriture, dis-je en rentrant dans la maison, me précipitant dans ma chambre.

Je me changeais et mit un pull ainsi qu'un jeans. Je pris des vêtements de toute saison. On ne savait pas à quoi s'attendre et la météo pouvait rechanger à tout moment, comme ce matin.

Sentant une présence derrière-moi, je me retournais dans un sursaut, le sac sur mon dos. Aaron se trouvait devant moi, torse nu et un pull se balançant sur son épaule. Ainsi, je pus admirer que son tatouage ne recouvrait pas seulement son bras droit mais également son pectoral. Ses muscles étaient parfaitement dessinés.

Il s'approcha de moi et la distance qui nous séparait maintenant n'était plus que de quelques centimètres. Je résistais à l'envie qui m'avait soudainement prise de poser ma paume sur son tatouage.

Un sourire en coin, il inclina la tête. Ces boucles étaient en bataille mais cela ne faisait que rajouter à son charme.

- Tu devrais te voir, on dirait que tu vas me sauter dessus.

Prise de honte, je baissais la tête, me mettant à rougir.

- Qu'est ce que tu veux ? demandais-je.

Il posa ses mains sur mes hanches et m'attira à lui. Sa bouche se colla à mon oreille.

- Je veux en savoir plus sur toi, chacun de tes petits secrets, susurra-t-il.

Prise d'une seconde de lucidité, je le repoussais, les deux mains posées à plat sur son torse.

- Alors tout ton petit jeu de séduction, c'était seulement pour me tirer les vers du nez ?

Il eu un petit rire et posa ses mains sur les miennes.

- Je n'ai pas dit ça. J'aime te voir dans cet état.

Indignée, je reculais de quelques pas.

- Laisses-moi s'il te plait, on ne doit pas trainer.

Il arqua un sourcil et se retourna.

- À vos ordres !

Après avoir repris mes esprits et fini mon sac, je rejoignais les garçons dehors. Je ne devais pas me laisser séduire par cet homme que je connaissais à peine. Je ne devais pas lui révéler les sombres secrets qui me hantaient depuis plusieurs années. Sinon, ils perdront confiance en moi. Pire, ils ne me verraient plus comme je suis vraiment. Je chassais ces idées en secouant la tête.

- Quelle direction est-ce qu'on prend ? demanda Mathéo.

Je regardais autour de nous et désignais le petit chemin de terre et le pointait du doigt.

- Où est-ce qu'il mène ? demandais-je à Aaron sans prendre la peine de me risquer à le regarder.

- À la ville la plus proche, à Austin.

J'hochais la tête.

- On peut se diriger par là. Avec un peu de chance, on trouvera des survivants.

Ils acquiescèrent tout les deux et on commença à marcher vers la ville. Il faisait de plus en plus froid et, même à travers mon pull de laine, je sentais l'air glacé me transpercer la peau.

Un coup d'œil vers le ciel me confirma qu'il devenait de plus en plus sombre, recouvrant les derniers rayons de soleil. Bientôt, nous nous retrouvâmes plongés dans l'obscurité.

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