Chapitre 4 : Le brouillard

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Je me réveillais en sursaut, la main sur mon arme. Le soleil commençait à se lever. Mierda. Je m'étais endormie. Je jetais un coup d'œil à Mathéo. Il dormait toujours et avait l'air de bien respirer, c'était déjà ça.

L'odeur avait changé. Ce n'était plus l'odeur de la forêt comme je l'aimais. C'était assez étrange.

Je me levais, l'arme toujours en main. On aurait dit une odeur plus... chimique. Ce qui était également bizarre c'est qu'on n'entendait aucun oiseau. La forêt avait l'air vide.

Je décidais de m'éloigner un peu de notre camp de fortune afin d'inspecter les environs. Plus j'avançais, plus je distinguais un bruit. C'était le même bruit de l'eau qui boue. Je fronçais les sourcils. C'est quoi ce bordel.

Il faisait de plus en plus chaud, il n'y avait presque plus d'air et le bruit se faisait de plus en plus grand.

Je m'arrêtais net. Je n'en cru pas mes yeux. Ça ressemblait à un brouillard mais ce n'en était pas un. En tout cas, ça n'en avait pas la couleur. Celui-ci était d'un vieux jaune. Il avançait rapidement. Il dégageait une odeur tellement insupportable que mon nez me piquait. Et le pire, c'est que partout où il passait, les plantes tressautaient avant de grossir et d'exploser.

Je me mis à courir vers Mathéo. Il fallait absolument partir de là.

Il était réveillé quand j'arrivais au camp.

- Il faut partir, vite.

Je l'aidais à se relever tandis qu'il me lançait un regard interrogatif.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Il y a comme une sorte de brouillard qui tue tout sur son passage. Il avance vite. Il faut se dépêcher.

Il ne posa pas plus de question et fit de son mieux pour aller vite, s'appuyant sur moi.

Nous nous étions éloignés de quelques mètres seulement mais le brouillard se trouvait déjà derrière nous.

- Plus vite ! criai-je.

Je voyais bien qu'il faisait de son mieux. Mais ce n'était pas suffisant et je n'allais pas l'abandonner.

- Eleana, regardes !

Je suivis son regard. Il y avait une petite cabane de chasseur sur notre droite. On s'y dirigea.

C'était ça ou rien de toute façon.

À l'intérieur, il y avait des armes, de la nourriture, de l'eau. Et une grande bâche.

- On peut essayer la bâche, dis-je. On la met autour de nous en attendant que le brouillard passe.

Le gardien grimaça.

- Tu es sûre que ça suffira à nous protéger ?

- C'est ça ou rien. On n'a pas le choix. Couches-toi.

Il m'obéit et je m'installais à côté de lui, nous recouvrant de la bâche. Je la coinçais en-dessous de nous pour éviter qu'il y ait des endroits où le brouillard pourrait passer.

Je ne sais pas si ce serait suffisant, on allait peut-être mourir, maintenant. Je me mis à trembler. Je ne voulais pas mourir, pas de cette façon. J'essayais de paraitre forte mais au fond, je ne l'étais pas.

Mathéo posa sa main sur la mienne et la serra.

- Ça va marcher.

Je ricanais.

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