Infierno

Chapitre 6 : Culpabilité

Quand j'arrivais à l'endroit où j'avais laissé Mathéo, je trouvais celui-ci, inconscient. Je me précipitais vers lui afin de lui donner les antibiotiques qu'Aaron et moi avions trouvés. On était partis de la ville sans encombre, les autres membres du gang étaient partis chasser.

- Alors c'est lui.

J'hochai la tête.

- C'est Mathéo. C'était un gardien.

- Pourquoi tu l'aides alors ?

- Il m'a sauvé la vie.

Je me relevais, le regard posé sur le corps de mon ami.

- Tu crois qu'il va s'en sortir ?

- Je l'espère, murmurais-je.

Je sentais le regard pesant d'Aaron sur moi. Je me retournais vers lui. Il était en train de mâchouiller une brindille, les bras croisés sur son torse. Son arme était accrochée à son épaule. Il portait un jean délavé et un t-shirt blanc qui révélait les muscles de ses bras.

- Quoi ?

- Tu l'aimes bien ? Mathéo ?

Je soupirai.

- C'est juste un ami. Il y a deux règles pour survivre dans ce monde. Ne pas avoir peur. Ne pas s'attacher.

- Je suis d'accord avec toi.

Je lui souris puis reportais mes yeux sur Mathéo. Il semblait si paisible comme ça. Mais ce n'était pas du tout le cas.

- Tu crois qu'on doit faire un feu ou un truc comme ça ?

J'haussais un sourcil.

- Tu veux faire un feu avec cette chaleur ?

- Bear Grills il en fait tout le temps un. Pour éloigner les bêtes et tout.

Il avait l'ai vraiment sérieux.

- Aaron... On n'est pas dans une émission truquée. Et puis, je ne pense pas qu'il reste beaucoup d'animaux ici. Tu sais, avec le brouillard.

- Le brouillard ?

Apparemment, il ne l'avait pas encore vécu, et tant mieux pour lui. Je lui expliquais tout ce qu'il c'était passé depuis le tremblement de terre. Il m'écoutait sans broncher. Je vidais mon sac en quelque sorte.

- Waw. Tu en as vécu des choses.

J'approuvais d'un signe de la tête.

- Oui. Et j'aurai bien besoin d'une douche.

Il rigola à ma remarque.

- Tu devrais voir tes cheveux ! Et puis, ton maquillage, il a coulé !

Je levais les yeux au ciel.

- Cabrón.

- Ça veut dire quoi ?

- En gros, que tu es débile.

Un gémissement se fit entendre à côté de moi. Mathéo venait de se réveiller. Il avait les yeux fixés sur Aaron.

- C'est qui ça ?

- Aaron, il m'a aidé à te trouver des médicaments. Tu te sens mieux ?

Il ignora ma question et continuait de le regarder.

- Eleana, c'est...

Il sortit son arme d'un coup et le pointa sur Aaron qui recula d'un pas.

- C'est un membre de gang !

- Je sais, je sais. Mais il nous a aidés. Je ne serais pas ici sans lui, baisse ton arme !

Il hésita quelques secondes avant de faire ce que je lui dis.

- Doucement mon gars ! J'vous veux aucun mal !

Je posais la main sur le front de Mathéo.

- On dirait que ta température est descendue. C'est bon signe. On va passer la nuit ici et on recommencera à bouger demain.

- Je connais un endroit où on peut aller. J'avais une maison pas loin d'ici et elle est assez isolée, dit Aaron.

Mathéo plissa les yeux.

- Je ne sais toujours pas si on peut lui faire confiance.

- On n'a pas le choix. C'est ça ou rien de toute façon.

- Je suis juste à côté vous savez, murmura Aaron.

Je l'ignorai.

- Et puis tu dois te reposer aussi.

Comme s'il venait prendre conscience de quelque chose, Mathéo sursauta légèrement et commença à m'examiner de la tête aux pieds, posant une main sur mon bras.

- Tu n'es pas blessée ? ça va Chaton ?

- Tout va bien. Et arrête de m'appeler comme ça.

J'avais pris une voix plus dure que je ne le voulais. Il laissa retomber sa main et expira lourdement.

Je n'y pris pas attention et m'éloignait un peu de lui. Je me couchais au pied d'un arbre tandis que la nuit tombait petit à petit. J'étais épuisée. J'appréciais la sensation de la mousse sous mes mains. Elle était légèrement humide mais ça ne me dérangeait pas. C'était même un meilleur matelas que ceux qu'on avait en prison.

Aaron vint s'asseoir à côté de moi.

- Tu es un peu dure avec lui.

La culpabilité me serra le cœur.

- Il commence à s'attacher un peu trop.

Il se passe une main dans les cheveux en essayant de remettre ses boucles rebelles en place mais elles retombèrent sur son front directement après.

- Peut-être que tu es un peu trop dure avec toi aussi.

- Avant de me faire emprisonner, j'accordais trop d'importance aux autres. J'étais amoureuse... Et ça m'a rendue aveugle. J'ai fait confiance à la mauvaise personne et regarde où j'en suis maintenant ? Et si Mathéo était comme cette personne ? Et si moi, je devenais comme elle ?

- Mais...

- Non ! Tu ne me connais même pas. On s'est rencontré il y a 5 heures.

- Je voulais juste t'aider.

- Pas besoin.

Il se releva en soupirant.

- Tu sais, à agir comme ça, tu te retrouveras seule.

Et il partit s'allonger un peu plus loin.

Peut-être qu'il avait raison.

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J'ai besoin de vos avis concernant l'histoire. Est-ce que vous trouvez que l'intrigue est trop longue ? :)

Le prochain chapitre arrive ce lundi :)