Chapitre 8

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H u i t


« De tous les maux, les plus douloureux sont ceux que l'on s'est infligés à soi-même. »


Liam patientait tandis que tous les documents contenus par l'application chargeaient. Il patientait mais il semblait nerveux à l'idée de découvrir quelque chose qui ne le regardait pas. Peut-être qu'en découvrant ce secret, il réduisait à néant les chances de se lier à Ivy. Mais quelque chose l'empêchait de s'arrêter. Il semblait qu'au fond de lui-même, il savait que cela sauverait la vie d'Ivy. Il devait poursuivre.

*

Ivy venait de finir les valises qu'elle avait à peine ouvertes à son arrivée dans sa chambre d'hôtel. Elle avait passé le plus clair de son temps à dormir, souhaitant atténuer les effets du décalage horaire sur son corps. Paris réussi, elle se sentait en pleine forme. En sortant dehors, elle hélait un taxi pour se rendre jusqu'à l'aéroport Roissy-Charles de Gaule. Elle achetait un billet en aller simple pour Londres. Elle s'installait à la terrasse d'un café dans le gigantesque hall qu'offrait ce monstrueux aéroport. Elle se délectait de l'ambiance qui grouillait dans cet endroit traversé par des milliers d'inconnus, tous aussi semblables les uns que les autres, malgré leurs volontés respectives de se démarquer. On se serait cru dans une fourmilière, dirigée par la reine, qui était le temps. Oui, car le temps semblait défiler plus lentement dans cet aéroport que dans tout autre espace du monde. Esprit calmé, tensions apaisées, peut-être était-ce ça, le but de cette aventure ?

*

Il n'aurait pas dû ouvrir cette application. Il le regrettait désormais. Il se retrouvait en possession d'un secret bien plus lourd que n'importe lequel de ceux qu'il avait envisagé ... Bien sûr, il ne devrait jamais lui parler de sa découverte, bien qu'une irrésistible envie le poussait dans cette direction. 
Dans cette application, des dizaines de photos plus vieilles les unes que les autres. Sur ces quelques clichés, il avait pu, entre autre, reconnaître le joli minois d'Ivy, ses cheveux blonds tombants dans son dos enfantin, ses grands yeux fixant l'objectif. Il avait également pu deviner Trevor et Noah. Un pique de jalousie pinça le coeur de Liam en découvrant que ce Noah était présent depuis le tout début ... 
Dans cette application, des dizaines de documents signés et datés par des avocats, des notaires, des services à l'enfance. 
Dans cette application, des dizaines de lettres, toutes écrites à la main, signe que sa famille n'avait jamais baigné dans le fric et ne pouvait pas s'offrir un ordinateur -ou alors, signe de l'attachement à l'écriture, plus personnelle pour faire passer des messages. 
Dans cette application, Liam y avait laissé son égo, sa curiosité qui avait été étanchée, mais à quel prix ?

*
Ivy restait plantée au milieu du hall central, regardant l'architecture impressionnante de l'aéroport de Londres. Elle n'avait jamais mis les pieds en Angleterre, bien trop attachée à sa ville natale qu'était Reno. Elle n'avait jamais mis les pieds à Paris non plus, mais Londres avait quelque chose d'attirant, de tentant. Un peu comme l'enfer. 

Un homme restait planté au milieu du hall central, quelques mètres plus loin, fixant la jeune femme émerveillée par ce qu'elle voyait. Elle ne le percevait pas, dos à lui, mais sentait qu'on l'observait. Elle faisait mine de ne rien sentir. Alors l'homme s'approchait et tapait légèrement son épaule, faisant signe qu'il était arrivé.

- Liam ..
- Ivy.

Les "retrouvailles" étaient étranges. Mélange d'intérêt et de gêne. Devaient-ils se prendre dans les bras ? Devaient-ils marquer une distance ? Après tous, il s'étaient seulement croisés quelques jours plus tôt dans un aéroport semblable. 
Liam rompait ces instants de réflexion. Il saisissait les bagages de la jeune femme, qui frissonna au contact de la main de Liam contre son épaule, lorsqu'il attrapait son sac en bandoulière. 
Un jeune bouclé, Harry, venait en renfort. 
Liam se sentait coupable en repensant à la conversation qu'il avait eu avec ses amis ...

[...]

F l a s h b a c k

- Encore avec ce téléphone ? demandait Harry. Tu devrais pas plutôt lui envoyer, ou quelque chose comme ça ?
- Non, elle vient ici.
- Elle habite dans les parages ? ajoutait Louis, tripotant les cheveux bouclés de son ami Harry.
- Du tout. Elle vient de Paris. On doit aller la chercher demain, d'ailleurs. Vous m'accompagnerez ?
- Bien sûr ! criait Niall de l'autre bout de la maison. 
- Je sais pas où elle va dormir, je lui ai dit de venir comme ça, je pense pas qu'elle ai eu le temps de s'organiser ...
- Elle pourra dormir dans la chambre d'amis ! assurait Zayn.

Zayn avait bien remarqué que quelque chose perturbait son ami. Il tentait de lui arracher quelques sourires, quelques paroles. Jusqu'à ce que Liam lui tende le téléphone qu'il tenait dans ses mains.
Il lui faisait défiler les documents présents. Tous les garçons étaient attentifs. Ils savaient exactement ce que cela signifiait.

C'était quelque chose qu'Ivy n'avait pas compris. Quelque chose qu'elle ne voulait pas comprendre, qu'elle ne voulait pas admettre. Cette fille n'était pas stupide. Elle savait pertinemment ce que cela signifiait. Mais elle refusait de le croire, de l'admettre, car cela compromettait son enfance, son avenir. Liam tenterait de l'aider à surmonter ces peurs, il essayerait de l'aider du mieux qu'il pourrait.

[...]

Ivy tendait son téléphone; Liam tendait son téléphone. Chacun se fixait, se testait, sous l'attention oppressante des amis du jeune homme. Ivy était mal à l'aise de leur présence. Elle s'attendait seulement à rencontrer Liam. Ils s'échangeait les petits appareils électroniques. Liam invitait Ivy à monter dans son 4x4. Ils filaient en direction de la maison des garçons.

Fiction OneDirection 5 (Ivy & Liam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant