S i x
« C'est quand une histoire s'achève que l'on repense au passé. »
Aussitôt qu'il avait envoyé ce message, Liam se sentait coupable. Pourquoi avait-il joué au con et envoyé ce texto. Il ne s'empêchait de penser qu'elle ne lui répondrait pas, et honnêtement, il aurait fait la même chose à sa place.
- Ca va pas mon bichon ? demandait Louis. On est à la maison, pourquoi tu tires la gueule ?
Il ne répondait pas. Il revoyait le visage de la jeune Ivy, et se disait qu'il était sûrement passé à côté de quelque chose.
*
Ivy s'était endormie, exténuée par le décalage horaire entre Reno et Paris. Une sonnerie l'extirpait de son sommeil, lui rappelant l'horrible aventure dans laquelle elle avait été plongée de force. La musique de Chris Brown (So Cold) retentissait dans toute la chambre de l'hôtel qu'elle habitait. Le visage d'une fille brune, les lèvres pulpeuses et le regard brillant, la peau légèrement huilée, apparaissait sur le petit écran, surmonté du nom "Emily". Elle quittait l'écran des yeux, mimant le désintérêt. Mais le texto qu'elle avait reçu du fameux Liam lui revenait en mémoire. Alors elle s'emparait du téléphone, et faisait glisser son doigt pour décrocher.
- Liam ... Pardonne-moi, je suis tellement désolée. Tu sais que je t'aime encore. C'est pas une petite erreur qui va gâcher une aussi belle histoire que la nôtre, non ?
- C'est pas Liam.
- T'es qui alors ? répondait la voix dédaigneuse. C'est avec toi qu'il se console ?
- Oh non, aucun risque ! Je l'ai croisé à l'aéroport et on a échangé nos téléphones.
- Oh. Tu peux lui dire que ... Non, rien. Oublies. Oublies cet appel, tu veux ?
Avant qu'elle ait eu le temps de répondre, Emily avait racroché. Ivy avait là un moyen de se venger ...
De : Ivy
A : Liam
Ta pétasse a appelé. Elle t'aime encore. Je crois deviner qu'elle t'a perdu à cause d'une erreur. C'est dommage, elle est bonne pourtant. Tu devrais y repenser ... Oh, enchantée également.
Elle savait que ce message allait modifié pour toujours leurs relations. Ce texto définissait les règles du jeu : aucune pitié, aucun état d'âme. Toucher l'autre au maximum. Pour le meilleur ou pour le pire. Un jeu assassin s'installait entre eux.
*
Le stress avait envahi le corps de Liam. Il était conscient qu'il ne méritait que cela, après avoir cherché la belle blonde. Il avait bien regardé les quelques images qui présentaient Ivy, et il avait perçu à travers ces clichés son mal-être. Quelque chose clochait avec la jeune fille, et le message qu'il lui avait envoyé avait dû la toucher en plein coeur, brisant son estime et son amour-propre. Il devait maintenant reconquérir le respect de la blonde.
De : Liam
A : Ivy
Excuse-moi du dernier message, je n'aurais pas du écouter tes appels. Je pensais qu'il pouvait être important pour toi. C'est juste que ça m'a paru louche qu'un garçon t'appelle pour s'excuser de t'avoir embrassé alors que ton petit-ami est à la guerre. Va-tu me pardonner ?
De : Ivy
A : Liam
Je te pardonne d'avoir écouté mes messages, sachant que j'ai fais la même chose. Excuse-moi d'avoir fais de même. Ton amie semblait dévastée, tu devrais l'appeler ... Puis-je te demander ce qu'elle a fait ? Au fait, ce n'est pas mon petit-ami. C'est mon frère.
*
- Pourquoi tu souris, Liam ? questionnait Niall. On dirait que tu as vu le Père Noël et qu'il t'a promis de t'offrir autant d'Oréos que tu veux ...
- Niallou, c'est ton rêve, pas le mien ...
Mais Niall avait bien raison. Il souriait. Intérieurement, il était soulagé de savoir qu'elle n'attendait personne, qu'elle était "libre". Car il y avait encore ce Noah ... Il s'était éprit des beau yeux bleus d'une fille qu'il avait bousculé au détour d'une allée d'un aéroport où il ne se serait jamais retrouvé sans Emily ... Finalement, elle n'avait pas fait que des coups bas dans sa vie. Elle lui avait permis de "rencontrer" Ivy et d'apprendre à la connaître au travers de messages plus ambitieux les uns des autres. Il savait qu'il perdrait beaucoup dans cette aventure, mais il avait l'opportunité de gagner beaucoup plus ... Que feriez-vous à leurs places ?
Déjà Liam ne pensait plus qu'aux lèvres rosies de la blonde qui occupait ses esprits.
