XIII. Broken Skateboard

128 13 0
                                    

Laura n'a rien comprit, elle s'est senti soulevée, et sur le moment, aucune douleur.

Puis le bitume s'écrase contre sa joue alors que le cri de Thomas résonne encore dans ses oreilles, le crissement de pneu aussi. 

Quand elle reprend ses esprit, c'est à temps pour voir Thomas se précipiter vers elle, un autre homme qu'elle suppose être le conducteur de la voiture, s'agenouiller. Il lui parle, mais elle n'entendait rien.

- -ra, Laura, tu vas bi- Oh merde!

Thomas poussa un juron et eu un mouvement de recul puis, vint s'assoir à côté d'elle:

- Laura, regarde pas ton bras!

Très malin Thomas. 

Elle glisse un regard inquiet sur son bras gauche, et tremble d'un coup, la douleur arrive, lancinante. 

Il est dans un angle très étrange, tordu et le coude est dans le sens inverse. Le sang commençait à peine à imbiber son pull, ce qui ajoute une dimension particulière à l'horreur. Elle tremble maintenant de manière incontrôlable, elle claque des dents, et malgré le temps plutôt tiède, Thomas trouve le moyen de la couvrir.

- Tiens, prends ça, il hisse sur ses épaules, sa veste.

Le chauffeur de la voiture est en tort, mais là tout de suite, il est en panique. Il fait les cent pas, un téléphone à l'oreille, tandis que les gens s'attroupent autour d'eux. 

La voiture est en travers de la route, les gens les regardent et Laura se mit à transpirer: l'attention, la douleur qui monte en flèche, les paroles débitées de Thomas; tout est trop. Elle veut disparaître, que les gens disparaissent, que le sang disparaisse. 

- Laura, tiens le coup, d'accord?

Thomas est affolé, il regarde tout autour de lui, comme si l'ambulance va apparaître par magie.

Il paraît aussi soulagée que Laura quand ils entendent la sirène.

Tout va très vite, un homme et une femme s'affairent autour d'elle en lui posant de tas des questions, mais cela n'empêche pas la douleur de transpercer Laura de part en part. 

Elle halète en y répondant, serre toujours la main de Thomas, grince de dents, et jure quand il faut qu'elle se lève, mais Thomas et la femme la soutienne du mieux qu'ils peuvent. elle se sent légère, et sa tête lui semble vide. Comme une bulle. Une bulle prête à éclater.

Thomas l'a suit jusqu'à l'intérieure de l'ambulance; ne l'a lâchant pas d'une semelle, il garde les yeux rivés sur toutes les mains qui touchent et remuent Laura. 

Laura s'assoit en silence et une femme s'approche d'elle; elle a l'air douce, elle a des yeux verts et une peau brune.

- Hey ma grande, j'ai besoin que tu restes concentrée sur ma voix, d'accord? 

Laura acquiesça, les yeux à demi-clos, elle tente d'accommoder mais sa vision reste trouble.

- Comment tu t'appelles?

- Laura.

- Okay Laura,  je suis June, est-ce que tu peux me dire ce qu'il t'es arrivé?

- Je roulais avec Thomas, et je me suis prise la voiture, juste là, dit-elle en montrant du doigt l'endroit sur la route.

Laura ne s'en est pas aperçu avant, mais sa tempe saigne aussi, elle veut y porter sa main, mais June l'en empêche:

- On s'occupe de ça ma belle. C'est toi Thomas?

Thomas hoche la tête:

- Tu vas rester avec elle jusqu'à l'hôpital?

Thomas acquiesce et se rapproche de Laura.

- Bien, est-ce que tu peux me dire si il y a des personnes que l'on doit contacter, arrivés à l'hôpital?

- Il y a son père. J'ai son numéro, je l'appelle.

- Okay, Laura? Je vais nettoyer la plaie sur ton front, ça va pas être agréable.

Laura se sent tanguer et frissonner, comme si des vagues l'a poussent, elle sursaute quand June appose tout autour de la plaie une gaze mouillée, pour nettoyer sans doute.

Elle continue de nettoyer, en lançant de temps à autres des regards à Laura, comme pour vérifier qu'elle ne tourne pas de l'œil.

Laura serre les dents, à chaque soubresauts de l'ambulance, elle craint que son bras ne se décroche, que sa tête dodelinante, finisse par cogner une parois de l'ambulance. Elle ne se sent pas bien du tout. Comme si l'accumulation de douleur, de fatigue, de tracas, va la faire exploser.

- Je me sens pas... Bien, June? Murmura-t-elle.

June relève les yeux et se crispe, elle crie quelques chose à quelqu'un d'autre dans l'ambulance, mais Laura ne comprend pas ce qu'elle dit, elle s'avachit contre Thomas, qui tente tant bien que mal de la tenir contre lui, avec le téléphone à l'oreille. Elle n'entend que des voix, comme en sourdine, même celle de Thomas au téléphone lui semblait lointaine.

Son père ne va pas être content.

Le trajet vers l'hôpital lui parait interminable; la descente est pressée, et donc brusque et douloureuse. Elle gémit une nouvelle fois, son bras replié contre elle

- Allez ma puce, dit June d'une voix douce.

Thomas est obligé de rester dans la salle d'attente, il l'a regarde s'éloigner dans le couloir, avec un dernier regard, il agita la main, inquiet.

- C'est ton petit-ami? Demande June pour détourner son attention.

- Non, c'est mon meilleur ami.

- Pas de petit-ami en vue?

- Non.

June sourit doucement et regarde les portes du service radiologie s'ouvrir:

- Je te laissa là, ma grande, bon courage. Ca va aller. 

Laura sourit distraitement et regarde la femme partir. Elle a bien aimé June: une sorte d'ange arrivé au bon moment. Elle aurait aimé discuter plus, mais elle a sûrement d'autres chats à fouetter.

Une autre homme s'approche d'elle, habillé en bleu clair, avec des stylos dans la poche de sa blouse.

- On va devoir t'enlever ton pull, mais on va juste le découper, d'accord? Car on ne peut pas bouger ton bras, tu comprends?

Elle hoche la tête, en tenant toujours son bras. Il commence à être raide, tout comme sa nuque et son épaule, elle a l'impression de grincer à chaque mouvement. Il commence à découper le pull méthodiquement, en faisant bien attention de faire le tour de la fracture.

Laura ne sait plus si ça saignait encore, car tout est rouge maintenant. Elle ne sent plus grand chose, juste un énorme douleur sourde et aiguë à la fois.

S'allonger est tout aussi dur que descendre, elle manque d'équilibre et ce n'est certainement pas ses abdominaux absents qui vont l'aider, une femme l'a soutient jusqu'à ce qu'elle soit complètement à horizontale, Laura lui glisse un merci reconnaissant.

Son bras va tomber si elle ne le tient pas. Pourtant, elle doit le lâcher, mais malgré les paroles du docteur, elle a peur qu'il tombe.

Laura essaie de le déposa à plat sur la plaque, et un sursaut de douleur l'a parcoure, elle sent de grosses larmes rouler sur ses joues; son bras maintenant à plat, elle est complètement exposée à la lumière, comme un animal blessé.








SOMEWHEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant