SOMEWHERE

XVIII. Older

Laura et Brendon avait fini par rentrer, ils n'avaient pas dansé, Laura avait discuté un petit peu plus avec une autre fille de la soirée, Brendon assit à côté d'elle. Un quart d'heure plus tard, elle décide de ramasser sa veste et se lève. 

- Qu'est-ce que tu fais? 

- Je vais rentrer, je suis fatiguée. 

- Je te raccompagne. 

- Non.

Elle n'a pas envie de batailler, et elle se rappelle son ton la dernière que la question s'est posée, et elle refuse de l'entendre à nouveau.

- Laura, tu es bourrée-

- Toi aussi. 

Elle est plus dure dans son ton et ne le regarde pas; Brendon voit bien que ça l'agace, mais comme pour la dernière fois, il ne l'imagine pas rentrer toute seule. Comme si ce n'est pas possible dans sa tête. 

- Tu ne peux pas rentrer seule. 

- Si je peux, je ne te demande pas la permission, ni même de t'occuper de moi, je ne te demande rien Brendon, elle se tend un peu plus et perd patience et enfile sa veste. 

Brendon la regarde, un peu impuissant et Tess capte bien que quelque chose se passe. 

- Hey Laura! Tu rentres? 

- Oui, je suis crevée, en tout cas, merci beaucoup, j'ai passé une très bonne soirée, son sourire est chaud et tendre, et Brendon jalouse son amie.

- Mais tu rentres comment? Elle s'enquiert.

- A pieds, je devrais pas en avoir pour très longtemps.

- Non Laura, je ne te laisse pas rentrer comme ça, tu es bourrée en plus. 

Laura ne l'envoie pas balader et fronce les sourcils.

- Je te ramène, dit Brendon une nouvelle fois. J'en ai pas pour plus de dix minutes.

Laura fronce à nouveau les sourcils et lève les yeux au ciel.

- Tu es bourré, rétorque-t-elle.

- Non. Je me sens bien.

- Brendon est un très bon conducteur, ne t'inquiète pas pour ça! Rit Tess et elle lance un regard à Brendon sans que Laura ne le voit.

Laura dit au revoir à tout le monde rapidement et elle est déjà à la porte quand Tess pousse Brendon vers la sortie.

- Là je peux pas faire plus Bren'... et arrête de l'infantiliser, c'est insupportable! 

Brendon s'apprête à répondre mais elle le flanque à la porte, Laura descendant déjà les escaliers. 

- Attend moi!

- Dépêche toi!

Brendon la rattrape un peu avant la porte d'entrée du bâtiment et agrippe son bras.

- He! C'est quoi le problème?

Il hausse le ton, il sait qu'il ne devrait pas, mais il est trop tard, et il est trop perdu pour s'en soucier. Elle fait volte face en poussant son bras:

- Le problème Brendon, c'est que tu passes ton temps à me dire ce que je dois faire, même quand ce n'est plus ton rôle! 

Il entrouvre la bouche, mais elle n'a pas fini.

- Oui, tu es mon professeur, et je ne te dis rien quand tu me reprend en cours, mais en dehors de ça, tu n'as pas à le faire, d'accord? 

Il soupire, il sait bien qu'il a du mal à respecter sa place et à en changer quand il le faut. Il a toujours son bras dans la main, il réajuste ses doigts inconsciemment et Laura y glisse un regard.

- C'est compliqué, il souffle.

Elle se radoucit un petit peu, le considère plus longuement. Elle tangue un petit peu et Brendon la tire à lui par le bras qu'il tient, il repousse une mèche de cheveux derrière son oreille et brosse ses cheveux en dehors de son visage. Sa main glisse de sa joue à son cou, à son épaule et vient masser doucement son trapèze. Son muscle douloureux se contracte un peu plus avant de commencer à se détendre et elle soupire de contentement.

- Tu avais mal? 

- Oui...

Elle ferme les yeux et il la prend dans ses bras sans autres paroles. Elle se laisse prendre, détendue et vaincue; elle n'a pas envie de se battre.

Ils sont seuls, dans un hall où il n'y a que la lumière du lampadaire qui illumine la pièce; une grosse lumière orange qui se jette sur les murs. 

Elle passe ses bras dans son dos et elle le sent se tendre vers elle. Ses mains se réchauffent à l'intérieur de sa veste, et Brendon passe une main sur sa nuque, il caresse doucement ses cheveux et Laura sent sa tête s'élever et s'abaisser avec son torse. Elle suit sa respiration mais sent une tension qui demeure.

- Qu'est ce qu'il y a?

- J'aime t'avoir contre moi. 

Elle sent son coeur battre un peu plus vite et elle le sert un peu plus contre elle, la respiration de Brendon fait voler quelques cheveux sur sa tête et elle sent qu'elle a un peu accéléré. Il la sert plus contre lui, en prenant garde à son plâtre et une de ses mains glisse sur sa taille. Elle est surprise mais ne peut rien faire d'autre qu'apprécier. 

Il la sert un peu plus fort et elle voudrait qu'ils ne soient pas dans le hall d'entrée d'un immeuble. Ses mains se crispent un peu sur son t-shirt, dans son dos, avant de le lâcher. Il la laisse partir à contre coeur. 

Le trajet en voiture est rapide et la petite discussion qu'ils ont s'atténue en rien la tension du hall d'entrée. Ils y pensent tout les deux, risquent des regards sombres l'un vers l'autre.

- Je te raccompagne à ta porte d'entrée, dit-il simplement.

Ils sortent de la voiture, et marchent lentement jusqu'au porche, Brendon ne veut pas partir, mais rester n'est pas envisageable. 

Elle pousse la porte d'entrée ouverte et se retourne vers lui. Ils sentent la tension monter un peu plus, et cette fois-ci, il n'y aucunes excuses possibles. Laura s'avance vers lui, elle glisse une main sur la sienne et leurs doigts se trouvent naturellement. Elle soupire, elle sait déjà, mais il n'y a pas encore de mal a laisser durer le mouvement. 

Ils se comprennent et Brendon voit la résignation qu'elle tente de cacher. 

- Je te prie de m'excuser Laura.

Son ton change légèrement et elle sait qu'il parle de son acte manqué. Il a l'air sincère, touché, et glisse une main sur la joue de Laura. 

- Pourquoi tu es désolé? 

Elle ne devient pas méfiante, mais reste sceptique. Il cache un sourire et se rapproche d'elle pour déposer un baiser sur sa joue, mais elle ne recule pas.

- Je suis désolé de ne pas avoir été assez clair. 

Il dépose un autre baiser près de l'arête de sa mâchoire, elle agrippe son poignet mais ne retire pas sa main. 

- Je suis désolé que ça soit aussi compliqué. 

Brendon embrasse sa pommette. 

- Et je suis désolé de ne pas vouloir rendre ça plus facile. 

Il embrasse le coin de ses lèvres avec une ardeur mal contenue.