Premier Interlude

13 3 0
                                    



L'homme est inquiet, il ne sait pas, il ne sait plus quoi faire. Il pensait au tout début avoir réglé tout les petits détails pouvant mener à une situation fâcheuse. Il est désormais sûr de s'être bien planté. Maintenant il y a cette fille, maintenant il y a ces gens. Tout était pourtant si bien mené au départ qu'il pensait ne jamais avoir à y revenir. Cette sombre histoire, il l'a enterrer depuis bien longtemps. Elle fait partie du passé maintenant. Autant que possible il n'y pense plus. Il n'éprouve pas de remords car ce n'est pas dans sa nature. Ce jour là il avait besoin d'extérioriser, il ne pouvait plus contenir la bête en lui alors il l'a laissé sortir. 

Cette crise, ce moment de folie pure, a durer plus longtemps que prévu et a eu de lourdes conséquences. Il a du en passer du temps ensuite, pour nettoyer, pour effacer tout,recommencer de zéro. Il a tout fait pour que personne ne découvre sa vraie nature, depuis tout jeune il se cache. Ses parents avaient effectivement détectés chez lui une anomalie, mais ils se disaient que ça tenait à son intelligence inhabituelle. Il était précoce,a part, et se comportait vraiment souvent de façon étrange. Sa différence, il en a fait une force. Ignorant les moqueries, les remarques sur son étrangeté, il a choisi de monter le plus haut possible dans la société pour ne plus subir tout ça.

Seulement un problème subsiste, la bête est toujours là. Il n'a jamais réussi à la faire partir et est désormais convaincu qu'elle restera jusqu'à la fin. En ce moment elle se fait plus présente. Alors qu'elle à été absente pendant plusieurs années, le laissant mener une vie tranquille, elle a choisie de refaire surface. L'homme ne sait pas comment la gérer. Ce matin encore il connait un pic, sa présence se fait forte. N'y tenant plus il abandonne ses tartines de pains grillés et fonce à la salle de bain. Là, il se regarde dans le miroir et se trouve méconnaissable,il se fait peur à lui même. Ses yeux sont injectés de sang, de grosse cernes noires donne l'illusion qu'il n'a jamais connu une vraie nuit de sommeil depuis des années.

Sentant la rage monter, il ouvre précipitamment un tiroir ou se trouve plusieurs ustensiles de toilettes. D'une main assuré il saisit une lame de rasoir. Avec des gestes qui deviennent de plus en plus frénétiques au fur et a mesure qu'il laisse la bête sortir, il applique la lame de rasoir sur son avant bras gauche. Il frotte, encore et encore, taillant les chairs déjà marquées par de très nombreuses cicatrices. En ce moment elles n'ont pas le temps de se refermer et sont vertes. Le pus s'y est accumuler car il n'a pas le temps de nettoyer, il y en a trop, et il met déjà assez d'efforts à les cacher du monde extérieur au quotidien. Cependant, bientôt il faudra faire quelque chose, il ne peut plus continuer, ça finira mal. Un jour, sa femme, son fils ou bien même sa fille se rendront compte de ce qu'il se passe. Ils trouveront les morceaux de coton emplit de sang pourpre enfouit au fond de la poubelle. Ils remarqueront que les lames de rasoirs comportent des traces de sang mal lavées . Ils verront peut être des tâches du liquide rougeâtre luire sur le sol, qu'il aura négliger. Ils auront peut être l'idée de regarder ses avant bras par le fruit du hasard, et ils verront.Ils sauront alors que leur Père/Mari, ne souffre pas de défaillance musculaire à l'avant bras gauche. Ils sauront qu'il ne met pas de patch chauffant pour détendre les muscles et éviter les crampes. Il sauront qu'il est un menteur, depuis le début, qu'il les a tous trahis et qu'il n'est pas celui qu'il prétend être.


En attendant la rage est là, elle sort, sans discontinuer, entamant les chairs de son avant bras de plus en plus en profondeur. Le sang coule en un long filet sinistre jusque dans le lavabo où il repeint le blanc immaculé de celui-ci. L'homme sent la colère s'expugner de lui, il commence à ressentir la douleur de plus intensément, signe que le trop plein est quasiment vidé. La bête se calme aussi brutalement qu'elle est venue. Ses griffes lâchent son emprise sur son pauvre esprit malade, elle est repartit dormir, pour un temps qui ne sera malheureusement pas éternel.

Avant de repartir cependant elle a eu le temps de murmurer à son oreille. Elle lui a dit quoi faire, et l'homme est maintenant soulagé. Il n'est plus perdu, il sait. Il sait ce qu'il doit désormais accomplir pour retrouver la tranquillité. Il sait comment procéder pour conserver sa petite vie tranquille et éliminer définitivement le problème. Il sait ce qu'il va faire avec conviction.



RequiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant