Chapitre VIII-1

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Mon souffle s'épuise au fur et a mesure que je tente de courir en traînant mon énorme valise à travers la gare bondée. Encore une fois mon manque de sport se fait sentir. On est le 18 juillet, plus d'un mois a passé depuis que A.Walker nous a présentés à moi et Mélissa son projet du festival. Beaucoup, beaucoup de chose sont arrivées depuis.

Pour commencer, il a fallu que je réussisse à convaincre Mel que Walker n'est pas fou, et que tout ceci ne représente pas un danger. C'est une chose qui ne s'est pas révélée simple puisque je n'étais moi même pas tout à fait convaincue que ce que j'avais décidé de faire est bon. Ensuite il a fallu passer par la case parents. Leur parler d'un festival à l'autre bout de la France, alors que j'étais sensé être en période de révision et être suivi psychologiquement, a été difficile à faire avaler. Je me souviens toujours au moment où je cours, avec une grande précision, la tête rouge pivoine qu'a faite ma mère à ma demande. 


-Qu'est ce que c'est que cette histoire !! Non mais ça ne va pas la tête !! Hors de question !! avait-elle explosé.


Vous vous doutez cependant que je si cours dans une gare aujourd'hui ce n'est pas sans raison. J'ai effectivement réussie à convaincre ma mère de me laisser y aller en compagnie de Mel. Le prétexte ? J'ai tout simplement dit que ça m'aiderait à me détendre après les épreuves écrites de français et de sciences, sans parler de l'oral, et à me retrouver moi même. Je lui ai calmement expliquer que le fait étant que je n'ai plus de psy valable pour me suivre pour le moment, j'étais libre et j'avais besoin d'autre chose pour extérioriser. Bon,malheureusement mon excuse n'est pas si bien passer que ça, il a fallu que j'insiste pendant plus d'une semaine avant qu'elle ne craque. Mon père dans tout ça n'a rien dit. Comme toujours il n'endossera jamais la responsabilité des décisions importantes...

C'est ainsi que nous voilà, Mel et moi. Après avoir vécu sans trop d'encombre nos épreuves de français et de sciences, les premières du baccalauréat, nous allons enfin pouvoir nous détendre un peu.

Je doute néanmoins d'y arriver vraiment car je me sens actuellement très coupable pour avoir menti à ma mère sur de nombreux points. Je ne lui ai évidemment pas dit que nous n'y allons pas uniquement toutes les deux, que nous n'allons pas non plus avec des amis de lycée comme je l'ai prétendue – mensonge qui est passée à mon plus grand étonnement – ni que je vais aller d'abord séjourner chez un parfait inconnu. Elle m'aurait fait une crise jamais vue et n'aurait pas tenue le choc, comme n'importe quel parent je pense. Alors que je repense pour la millième fois au haut degré de stupidité qu'atteint ce que je suis en train de faire, une voix stridente interromps mon flot de pensée.


-Dépêchez vous les filles ou vous allez le rater !!! hurle ma mère hystérique,devant des passants médusés.


De nous trois, car elle a évidemment tenue a nous accompagner à la gare, elle est celle qui court le plus vite. Normal aussi quand on a pour affaire qu'un simple petit sac à main... Ce n'est pas elle qui doit tirer une valise de 22 kilos en slalomant au milieu d'une foule agitée et pressée, sans bousculer personne ni écraser aucun pied !


-Oui, oui... On serait pas en retard si tu t'étais lever à l'heure... je réplique avec humeur.


Ma mère ne semble pas m'avoir entendu, mais Mel se retourne et m'adresse un petit regard de reproche. Je souris face à son attitude et elle finit par faire de même. Elle est comme ça mon amie, elle n'aime pas que l'on manque de respect aux adultes, surtout quand il s'agit de ses propres géniteurs. Elle est toujours rester dans le rang et le restera toujours. Malgré le fait qu'elle ne soit pas tout à fait comme tout le monde, elle ne veux pas voir son quotidien perturbé et s'efforce de rentrer dans le moule.

RequiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant