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Comment était-il possible que son regard fut tant similaire au sien ?
J'aurai eu vent de l'existence de sa sœur si tel eut été le cas... elle n'avait aucun lien avec Maya. Pourtant, je les aurais reconnues n'importe où, n'importe quand : à en mettre ma main au feu. Pigments par pigments, les prunelles de Victoria... euh... de Victoire , ressemblaient au détail près à celles-ci dans lesquelles j'eus de bien trop nombreuses fois, plongé tout entier.

Cette fille, à seulement quelques mètres de moi, était passée en seulement trois minutes du statut de chieuse, à une fille bien trop intrigante pour qu'elle puisse espérer de moi que je ne m'y intéresse pas !
Après m'être vêtu d'un short beige et d'un t-shirt noir, je sortais de la salle de bain à la recherche de Victoire. Je la trouvai assise sur le canapé, une bouteille de jack Daniel's à la main, en train de se saouler. Il ne me semblait pas qu'elle était triste. En réalité, elle ressemblait plutôt à quelqu'un qui voulait fuir,oublier. Mais fuir qui ? Oublier quoi ?
Je m'installai à côté d'elle sans un mot. Me suivant de ses orbes bleues, elle semblait ennuyée et agacée par ma présence, quel contraste avec toutes ces meufs qui me courent après.
Je l'observais, insistant, espérant que mon regard la troublerait assez pour qu'elle me lance une réplique cinglante, me permettant ainsi de commencer une conversation.
Avec un peu de chances, tout l'alcool qu'elle ingérait me permettrais peut-être de lui soutirer quelques infos facilement. Encore faudrait-il qu'elle dise quelque chose.
Mademoiselle n'a pas l'air gênée le moins du monde, elle m'ignore royalement et se bourre la gueule comme un de ses ivrognes de quarante ans : désespérément.

Je n'avais pas toute la nuit. Je lui arrachais sèchement la bouteille des mains avant de la poser par terre , de mon côté du canapé sur lequel nous campions tous deux. Victoire me regarda indignée et ouvrit enfin la bouche :

« - Putain... tu peux pas me foutre la paix ? J'essaye de prendre une cuite tranquille. ALEC. elle avait exagérément articulé mon nom, appuyant sur chaque son distinctement.
-Pourquoi tu fais ça ?
- Hum... elle rigola doucement, parce que j'ai tapé quelqu'un aujourd'hui... mais attend pourquoi tu veux savoir ça toi ? T'es de la police ? elle s'interrompit soucieuse, ses sourcils ce froncèrent se qui fit apparaître un léger plis sur son nez fin.
- Tu as tapé qui ? je ne faisais pas attention à sa dernière réplique.
- Un putain de malade mental qui voulait agresser une espèce de fausse blonde qui roulait du cul. J'te jure on aurait dit qu'elle dansait tellement ses fesses se balançaient... à droite, puis à gauche, puis à droite....elle divaguait complètement.
- Si c'était un malade mental, ce n'est pas grave de lui avoir mis une gifle. Il le méritait. je répliquais en haussant les épaules. Qu'est-ce que j'en avais à foutre en vrai ? Ah oui, je devais comprendre pourquoi elle avait ses yeux.
-Pffff... elle pouffa
-Quoi ?
- Une gifle. elle rigolait maintenant comme si c'était la blague du siècle. Je devais en savoir plus, je n'avais pas le temps pour supporter ses humeurs de nana bourrée.
- Tu connais une fille qui s'appelle Maya ? elle se figea lentement à l'entente de mes mots.
- Ma cousine s'appelait Maya ... elle morte. elle ne semblait pas réellement affectée ou triste, elle ne rigolait plus. Son regard dans le vide, ses paupières à demi-closes. Elle allait s'endormir.
- Je vois. Mes condoléances. dis- je le plus simplement. Mystère résolu. Le monde est petit ... »
Je me levai nonchalamment et observai le corps fatigué de Victoire s'étaler de tout son long sur le canapé. Cette fois-ci je n'allais pas la porter, je n'avais aucune raison de le faire.
Je repartais lentement vers l'entrée, j'attrapai mes clés de voiture, mon portefeuille puis sortais.

Contrary souls - løveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant