Helsinki - Finlande
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Septembre 2011
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Une silhouette noire se dessinait dans la nuit du 13 septembre 2011. Elle se déplaçait d'une rapidité exemplaire, ainsi que d'une agilité digne d'un petit chat bondissant de toit en toit.
Markku Korhonen, ne se doutait pas une seule seconde que ce petit chat agile le suivait depuis son lieu de travail. Habitant à dix minutes de son entreprise de café, le vélo faisait un excellent moyen de transport pour cet homme dont les nuits se faisaient de plus en plus courte.
Directeur chez «Maitokahvi» depuis maintenant treize ans, il travaillait chaque jours jusqu'à ce que ces yeux remplis de cerne, ne pouvaient plus faire la différence entre un mocchiato et un mocaccino. Il était vrai que ces deux noms de préparation à base de café se ressemblaient, mais pour un expert en café comme Markku Korhonen, cela ne devait pas arriver.
Avant de prendre les rennes de la firme de son père, il travaillait en tant que commerçant dans une petite boutique de ventes de bricoles. Cela déplaisait son père parce qu' «il mérite mieux que ce petit boulot peinard, l'argent ne tombe pas du ciel, bon dieu !» Voilà ce qu'il lui récitait sans cesse, Ahti Korhonen voulait être fier de son fils.
Markku Korhonen était un homme menu, petit. Des cheveux bruns et bouclés ornaient son crâne. La vieillesse se lisait déjà sur son visage alors qu'il n'avait que quarante-trois ans. Mais son travail occupait tellement de place dans sa vie qu'il perdit tout goût au bonheur, à l'amour. Markku avait bien eu quelques histoires d'amour, mais sans succès. Cela ne le dérangeait pas plus que ça, du moment qu'il pouvait vaquer à ses occupations sans avoir de compte à rendre à personne, ça lui allait.
Peu après son décès, Ahti remis sa société et son poste tant convoité, à son fils, ce qui fit quelque jaloux au sein de l'établissement. Korhonen, lui, était heureux d'hériter de la fortune de son père, étant donné qu'il n'avait ni sœur, ni frère. Il pourrait au moins s'acheter un lit, puisqu'il dormait sur le canapé clic-clac et qu'il devait bien l'avouer, un lit est nettement plus confortable.Une fois de plus, Korhonen sillonnait les rues de Helsinki en direction de Kaivokatu, rue où sa petite demeure se situait. Il s'arrêta près de sa maison, ouvrit la cave, ranga son vélo et ressortit en n'oubliant pas de fermer à clé. Sa maison était vraiment petite, pas d'objets superflues, juste le nécessaire. Malgré cela, l'entrée était assez chic, un petit meuble en marbre ornait le vestibule ainsi qu'un porte manteau accompagné d'un petit miroir au dessus de celui-ci. Puis l'entrée donnait directement sur le salon ; canapé, table basse, petite télé, armoire, rien de plus. La cuisine était très lumineuse, des rideaux jaune pâle habillaient les fenêtres et une petite table était installée au milieu. La salle de bain, elle, était seulement composé d'une douche, d'une machine à laver, d'un petit lavabo et d'un large meuble où étaient rangés les serviettes. La dernière pièce du logis était la chambre nue de Markku. Rien tout simplement, «le nécessaire me suffit amplement, pas besoin de tout ces objets insignifiant que même eux, ne savent pas quelles utilités ils détiennent».
Il était près de 22h53 quand Markku partit se coucher. La lune brillait depuis la fenêtre de sa chambre, de fines gouttes de pluie faisaient leur apparition dehors. La tempête approchait lentement.- La nuit promet d'être mouvementée pour ce malheureux Korhonen, pensa tout bas l'ombre qui surgissait de nulle part, attrapant à la hâte son petit canif doré en courant en direction de la maison de Markku. Les gros nuages de pluie qui se préparaient à déverser un flot d'eau continue sur la ville de Helsinki auront été les seuls témoins de ce meurtre...
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L'enfant du Diable
Gizem / GerilimUne mort soudaine. Rapide. Violente. Et un masque. Un masque noir, seul indice matériel que la police a découvert pour remonter la piste de ce tueur aussi imprévisible que timbrer. Meurtre en série ? Peut-être. Seulement deux homicides successifs on...