Partie 5

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Partie 5

Le lendemain, j'étais assise dans ma chambre de la maternité avec ma mère. Je ne voulais plus pleurer mais je ne pouvais pas. J'ai passé la nuit à me demander si c'était réellement l'homme que j'ai rencontré, l'homme dont je suis tombée follement amoureuse ? Il était si doux, si attentionné, si amoureux mais est-ce à croire que l'amour seul ne suffit pas ?

- Maimouna ? Tu dois manger.

C'est ma mère qui vient de me sortir de mes pensées. Elle est avec moi depuis 3h du matin.

- Je n'en ai pas envie.
- Tu dois manger, je ne vais même plus inspirer, tu te dois d'être forte ma fille.
- Maman ? Je ne suis plus sûr de vouloir rester dans ce ménage dis-je en m'adossant au lit.
- As-tu mûrement réfléchi ? Tu penses que c'est ce que tu veux ?
- ...
- Tu parles peut-être sous l'effet de la colère ma fille.
- Maman, c'est cela le problème, je ne suis pas en colère, je suis déçu de la famille de Karim, je ne pense plus pouvoir vivre avec eux.
- Je te comprends parfaitement, vois-tu ma fille, le mariage c'est une question tellement délicate, ce n'est pas forcément ce bonheur absolu dont on pense d'un c.oup.

Elle fait le tour et vient s'assoir à côté de moi. Elle me tient la main et me regarde droit dans les yeux. Ma mère, quand elle fait cela alors ça veut dire que ce qui va suivre est d'une importance capitale.

- Ma fille ? Tu es avec moi ? Maimou, le mariage c'est un long chemin, un chemin rempli d'obstacle. Je ne le dis pas pour que tu lâches prise et laisse tomber, ça ne veut pas non plus dire que le mariage est un champ de bataille, si tu veux c'est un cocktail de toutes les émotions que tu peux imaginer au monde. Le mariage comme le cocktail a ses différentes saveurs selon les saisons de l'année.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Moi même ta mère, j'ai traversé et je traverse des épreuves auprès de ton père. Ça n'est pas une raison de nous exposer au monde tout de même. Avant de penser à lâcher prise et s'en aller, pense à la réserve, la patience, le courage, le pardon mais surtout l'amour. Ton mari comme toi, vous n'avez pas reçu les mêmes types d'éducation, il y'a des choses que tu ne lui as pas dit et lui aussi, il y'a des histoires qu'il préférerait taire tant que ça ne porte pas atteinte à la quiétude de votre couple. Maimou ? Aimes ton mari de la manière la plus noble, respecte le comme ce que tu fais avec les hommes de chez nous, adapte toi, applique toi quand il faut être une femme. Aujourd'hui, face à cette situation, tu le détestes de toute ton âme. Je sais et tu n'as pas besoin de me le dire, tu es ici à cause de lui mais vois-tu, tu ne peux même pas dire à quelqu'un parce que tu le déteste tout aussi que tu l'aimes et ça, ça ma fille, c'est de l'amour. Tu penses à quitter ton foyer, parce que tu ne te sens pas aimer ? Alors tu ne veux pas quitter parce que si tu avais pris ta décision, tu n'aurais pas eu besoin de l'approbation de quelqu'un pour partir. Aujourd'hui, face à ce mal que tu ressens, la décision ferme que tu puisse prendre c'est l'amour et pas n'importe lequel, celui dans lequel soumission et respect ne feront qu'un apprend les lui, ce sont aussi ses devoirs envers toi. Ton mariage, c'est ton nid à toi, c'est toi qui en tire les ficelles, tu le fais et défais comme tu veux, tu n'es pas une petite fille. Pour notre part, ton père et moi, nous n'allons rien t'imposer comme le jour où tu nous l'as présenté. C'est ton choix, nous l'avons béni. Quelque soit le choix que tu vas faire aujourd'hui, j'espère de tout cœur qu'il sera celui de la raison et pas que celui du cœur.
- J'aime mon mari !
- Je sais Maimou. C'est pour cela que je voudrai que tu essaies une fois, une seule et dernière fois après cela, je ne te demanderai plus rien.

Quelqu'un toque à la porte pour interrompre ce moment :

- Bonjour Maimou

C'était Karim qui venait d'arriver les mains pleines de sachets et la tête baissée quand il est arrivé à mon niveau. Il m'a ensuite longuement regardé, j'ai retrouvé tout ce que ma mère venait de dire. Je le hais peut-être mais je l'aime tout autant. J'ai trop baissé les bras, j'ai trop accepté que ça soit dans un seul sens, le mien.

Je l'attendais moi pour partir voir le docteur, je ne voulais pas de tout cet effort, non, je ne m'y attendais pas d'ailleurs.

Nous sommes partis devant le bureau ensuite il a toqué devant la porte, une voix nous répond signe qu'on pouvait accéder à la salle.

- Bonjour jeunes gens.
- Bonjour monsieur.

Cette fois, c'est un monsieur, un homme d'un âge mûr.

- Alors vous avez mal quelque part madame ?
- Non non, je me sens très bien.

Il a pris le temps de bien nous expliquer des choses sans intrusion, comme ma mère il a sermonné mon époux à son tour. Il est vrai que ça n'est pas son boulot mais à aucun moment, il ne m'a demandé si j'ai été bat.tu

- Merci énormément et je vais veiller à ce qu'elle aille encore mieux !
- Vous avez déjà payé les médicaments prescrits non ?
- Je les ai pris à la pharmacie en venant.
- D'accord ! Madame reposez vous assez, Vous en avez besoin et prochainement faites très attention.

Le trajet jusqu'à la maison était très calme et quand nous sommes arrivés à destination toutes les femmes de la maison m'avaient accueilli sourire aux lèvres. J'ai fait semblant de jouer au jeu avant d'aller dans ma chambre pour vouloir me reposer.

- Maimou je veux qu'on parle.
- Pas maintenant !
- Je veux que tu m'aides !
- Est-ce que tu es prêt à accepter de l'aide ? Karim ? Il ne suffit pas de le faire parce que les autres t'ont parlé mais de le faire parce que tu estime que tu le veux et peux.
- ...
- Voila ton silence suppose donc que non n'est-ce pas ? Alors s'il te plaît épargne moi tout long et beau discours, je n'ai pas besoin de cela maintenant et d'ailleurs je n'ai ni la force ni l'envie !
- Crois moi, tu es la seule qui peut m'aider. Je reconnais que je n'ai pas été correct avec toi et c'était une erreur !
- Ne me prends pas pour une conne. Une erreur ? Ce n'était pas une ni deux fois, quand tu t'énerves tu perds tout contrôle.
- Loin de moi l'idée de te prendre pour une conne. Je veux que tu me fasses confiance.
- Ma confiance je te l'ai déjà accordé mais rien.
- Nous allons quitter cette maison, je veux qu'on reparte à zéro.
- Tu es prêt à faire cela ? Pour nous ? Tu es prêt à laisser ta maison familiale pour moi ?
- Oui juste pour toi ! Tu as fait de même non ? Tu as laissé tout ton luxe pour venir dans ma modeste maison, pourquoi ne ferai-je pas pareil si cela peut nous aider à maintenir l'équilibre de notre foyer ?!
- Ta mère ne va pas accepter tu le sais !
- Si, Bien sûr que si, c'est même son idée ! C'est maman qui m'a dit qu'elle voulait quitter ou que je cherche une maison pour toi !
- L'idée de ta mère ? C'est bien beau...

La seule phrase qui raisonna dans ma tête c'est celle de mon père qui me disait que le mariage est l'une des plus grandes et belle épreuve et ça nous rapproche de notre seigneur d'avantage. Papa me disait aussi que ça n'allait pas être facile mais de rester et de me battre. Ils ne m'ont pas dit la vérité, je me demande si je dois abandonner ou pas. Séparer un fils de sa mère ? Non ce n'est pas mon but, je veux vraiment pas de cela. Les jours qui ont suivi, on nous a présenté des villas mais je ne trouvais pas mon compte et pas que, mon cœur n'y est pas. Je ne veux pas diviser cette famille pensais-je naïvement. Cette nuit alors qu'on était tous épuisés. J'ai réveillé mon mari tard dans la nuit.

- Karim ? Je ne veux plus partir !
- comment ça ?
- Je veux rester, je ne peux pas te séparer de ta mère.
- Tu ne vas pas nous séparer et aussi on va être dans la même ville n'oublie pas.
- Je veux qu'on reste et qu'on se soutienne comme la famille que nous sommes.

Le lendemain au petit déjeuner, nous avons annoncé à la famille que nous allons rester, je n'ai pas réfléchi, je ne voulais pas trop réfléchir.

- Ma fille Dieu te bénisse je ne vois pas ma vie sans mon enfant et moins toi dans la sienne !
- Je le fais pour notre foyer, pour le bonheur de mon mari.
- Merci encore et encore !
- Mère ?
- Oui Maimou ?!
- Je voudrai chercher une fille qui va m'aider dans les travaux de la maison !

Ils se sont longuement regardés...

- Maimou...
- Non ! Non Karim... je ne trouve aucun inconvénient si cela puisse vous aider à être heureux alors qu'il en soit ainsi.
- Maman ?
- Maman ? Tu vas permettre cela ?
- Tu sais comment tout cela s'est une fois terminé.
- Maimou ? Tu peux chercher celle qui va t'aider.
- Karim ? Tu ne dis rien ?!
- Oui moi non plus, moi non plus je ne trouve pas de mal à cela... on va faire comme tu veux Maimouna.

Il était hésitant, j'ai senti la gêne dans leur approbation mais pas que, toute la famille était perturbée par cette idée.

Qu'est-ce qu'ils me cachent ?

À suivre...

Maimouna, un ménage presque parfait...!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant