Maimouna, un ménage presque parfait...!

Partie 10

Partie 10

Dès qu'elle est rentrée, j'ai senti toute cette colère redescendre. J'aime ma femme, je ne pense pas si c'était la meilleure façon de le faire mais je l'aime. J'ai supporté tous ses caprices, je lui ai permis tellement de choses sans me rendre compte que religieusement même c'est mal pour elle. Je me suis levé pour l'aider avec le panier. Il est vrai que depuis le soir où j'ai découvert qu'elle prend ces pilules, j'ai arrêté de faire des efforts, j'ai envie de la punir pour des jours. Je ne rentre qu'après 22h et dès que j'arrive, je mets mon caftan pour me mettre sur un tapis, je ne vais au lit que lorsqu'elle s'épuise de m'attendre et dort.
Je suis parti m'asseoir pour changer de chaussures car il était presque l'heure de la prière. J'ai jeté un coup d'oeil vers elle. Sa façon de s'habiller, d'être totalement à changer aujourd'hui sauf qu'on ne change pas brusquement comme ça. Samira a perdu sa mère à l'âge de 13ans et son père l'a habitué à beaucoup de caprices, je voudrai bien attirer son attention mais je ne veux pas la brusquer, du moment où elle ne délaisse guère la prière je me disais qu'il y'a espoir qu'elle soit la femme vertueuse et totalement protégée que je veux.

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Samira a changé la boîte de senteurs du bureau sous le regard de son mari qui n'a pas dit un seul mot après le merci. Elle est partie s'assoir à côté de son amie et Moustapha a regardé sa montre avant de se lever pour s'excuser, c'était l'heure de la prière. Il les a laissé seules. Pour une fois depuis bien longtemps, Samira ne portait pas de maquillage et avait les cheveux attachés dans un foulard même s'il était petit.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis venue voir mon mari et lui amener à manger dit elle avant de s'affaler dans le fauteuil en face.

Samira a longuement regardé Maimou et ne daignait pas tourner le regard.

- Les amoureux...
- Oui oui c'est ça, attend Maimou, il est vrai qu'hier j'étais plus occupée qu'autre, je ne t'ai pas assez vu. Tu te rends compte que tu as maigri ? Qu'est-ce que tu as ? Tout va bien ?
- Je suis encore convalescente !
- Bien plus que ça, j'ai l'impression que tu as des problèmes de cœur toi ?!
- C'est une impression mais et toi ? Qu'est-ce qui se passe ? Y'a pas de petit bisous, petite accolade ni rien qu'est-ce qui se passe ?
- Moi ? Je ne sais pas trop, mon papa me manque tellement.
- Mais va le voir...
- Tu sais que c'est compliqué et...
- Et rien du tout.
- Va voir ton papa, arrête de trop réfléchir.
- Ce n'est même pas ce qui me tracasse plus en ce moment, Moustapha n'est plus le même.
- Comment ?

Samira s'est mise à tout raconter à son amie qui ne l'a pas interrompu une seule seconde. Avant de finir, elle avait déjà les larmes aux yeux.

- Tu ne lui fais pas confiance ?
- La confiance n'exclue pas le contrôle, mon époux est jeune, ce n'est même pas pour douter mais tu sais comment il est beau, toutes ses affaires marchent. Les filles ne feront que lui courir après. J'ai peur de prendre une grossesse, grossir et qu'il aille voir ailleurs.
- Il t'a déjà donné une raison de douter de lui ?
- Maimou, tu fais comme si tu ne connais pas les hommes.
- Tous les hommes ne sont pas les mêmes, tout comme nous mêmes les femmes ne sont pas les mêmes. Les humains sont tous différents, Samira ? Écoute, j'ai bien envie de te dire que tu as raison, je peux même te montrer avec des preuves que tu dois avoir peur mais je ne vais pas le faire, quand tu as décidé d'unir ta vie à celle de ton mari, c'était face au refus total de ton père, aujourd'hui tu penses que tu vas retourner et leur dire que tu as ce problème d'ailleurs qui n'existe pas ? Qui te dit même que si tu tombes enceinte tu vas grossir ? Qui te dit que toutes les femmes sont les mêmes ?
- Je ne sais plus où j'en suis.
- Tu n'as rien à savoir, laisse le être un homme, laisse le se sentir responsable, laisse le te protéger et arrête de trop penser. Les médicaments je veux que tu les mettes à la poubelle dès que tu arrives s'il te plaît ?!
- Merci ma belle.
- Je vais te laisser vous allez passer un moment ensemble, c'est sa pause profite !
- Tu ne me dis pas ce qui ne va pas ?
- Un problème à la fois. Attend, j'avais envie de partager cette boutique que j'ai découverte récemment.
- Ils vendent quoi ?
- Vas et tu verras dit elle en glissant un petit carton dans la main de son amie.