Partie 9

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Partie 9

J'ai conduit telle une folle, j'avais peur d'avoir un accident mais quand je pense à la voix qu'avait fait Moustapha au téléphone, j'avais encore plus peur. Je voulais juste arriver à la maison. J'ai pensé à tout sauf ce qu'il tenait en main quand je suis arrivée dans la chambre. Je n'ai même plus pu faire un pas de plus.

- Bebe ? Bébé ? Tout va bien ?
- Qu'est-ce que c'est que ça ?!
- Bon Dieu ! Je vais tout t'expliquer.
- Vas-y je t'écoute !
- Moustapha ? Je t'aime beaucoup, je n'ai jamais voulu te le cacher.
- Me le cacher ? Mais non, c'est dans notre chambre, tu prends des pilules pour ne pas être enceinte ?!
- J'avais peur de ce que tu peux penser.
- Tu as vu juste pourtant, tu ne m'aimes pas. Tu ne peux même pas me dire que c'est par amour.
- Je ne me sens pas prête.
- On aurait pu en parler, vois-tu, je stresse à l'idée que les gens pensent que c'est moi le problème, nous sommes en Afrique. Tu t'es cru où ?
- Nous ne vivons pas pour les autres.
- Admettons, tu aurais pu tout de même me le dire non ?
- J'avais peur que tu aies justement cette réaction.
- Tu sais quoi ? Tu me répugnes, je ne crois pas une seconde à ce que tu dis toujours : m'aimer !
- Je te jure...
- Ne me jure rien, on ne ment pas sur ce genre de chose et moins à un homme avec qui on partage le même lit, nous avons décidé de nous marier ensemble, de faire ce bout de chemin ensemble et pire, pire Samira, on cherchait ensemble un moyen de savoir si tout allait bien. Je culpabilisais chaque fois.
- Tu n'avais pas à fouiller mes affaires.
- Quoi ? C'est la seule excuse que tu trouves ? Mince, tu es d'une bassesse qui ne dit pas son nom.

Moustapha la dépasse et descend les escaliers, elle le suit pour le supplier alors que lui prenait la clé de sa voiture.

- Tu vas où ?
- Hors de ma vue !
- Non, tu ne sors pas.
- Et qui va me l'en empêcher ? Toi ?
- Ce n'est pas en fuyant qu'on va régler nos problèmes.
- Et ce n'est pas en restant dans une pièce avec toi que je vais te pardonner.
- Me pardonner ? Tu entends ce que tu dis ? J'ai même fait quoi ? Moustapha, tu ne vas aller nul part parce que je te l'interdis. Nous sommes un couple et si nous avons un problème, nous nous devons de le régler par la communication et ensemble.
- Communication ? Ensemble ? Tu les connais ces mots ? Tu aurais pu juste me dire que tu ne m'aimes pas assez pour faire un enfant avec moi. Écoute, je ne veux régler rien avec toi, je veux également réfléchir et prendre mes décisions seul.
- Moustapha ? S'il te plaît mon amour.
- Hors de ma vue maintenant.
- Si tu sors de cette maison, ne reviens plus.
- Nous y sommes, j'ai toujours su que tu allais un beau matin me la sortir celle là, je suis dans cette maison pas parce que je ne peux pas me garder une place tout aussi humble que respectueuse. Je suis ici parce que tu m'as invité et m'a fait comprendre que cette maison et l'héritage que t'a laissé ta mère. Cela ne veut pas dire que je vais être le chien de garde pour toi, je ne vais pas me laisser malmener. Je te jure je me demande comment j'ai pu te laisser autant de liberté dans des choix qui nous concernent tous les deux. Tu n'as aucun regret.
- Tu voulais quoi ? Que je tombe enceinte et qu'au final tu me jettes comme la plus part des hommes ?
- À quel moment tu t'es dite que tu peux réfléchir à ma place ? Tu sais quoi ? Le manque de respect est grand, je préfère mille fois partir et te laisser prendre une décision pour la suite comme c'est ce que tu sais faire de mieux.
- Moustapha ? Moustapha ? Moustapha ?!

Il a claqué la porte sans se retourner. Dans la voiture, il ta.pe très fort sur le volant avant de démarrer et sortir. Sa femme n'avait que ses yeux pour pleurer face à son erreur.

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Après avoir fini de se voir dans tous les sens du mot avec ma future petite femme, je suis passé au niveau d'un rond point de la place ou j'ai l'habitude de payer du bon poulet grillé, j'ai payé assez pour toute la maison afin de montrer à cette Maimou que je tiens beaucoup à elle. Il y va de mon jeu. De base, j'étais un jeune homme tranquille, calme et très sage jusqu'au jour où ma cousine a décidé de venir en vacances chez nous, nous étions jeunes et innocents mais à force de trop se mélanger, j'ai voulu aller loin avec elle et elle n'a pas refusé. Notre maison de l'époque, on pouvait bien se cacher et sur une semaine, on allait rencontrer personne.
Ma mère a découvert notre petit jeu et au lieu de nous balancer, l'histoire avait pris toute une autre tournure et elle a quitté le pays où elle n'avait plus mis pieds si ce n'est cette année.

Maimouna, un ménage presque parfait...!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant