Newt, un garçon hanté par la peur et la solitude, emménage avec sa famille dans un tout nouvel appartement à Paris. Un soir, alors qu'il était en plein nettoyage intensif de dents, un fantôme vêtu de noir décide de se montrer devant lui. À présent h...
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29/03/2018 *
L'heure du déjeuner arriva vite et Alby m'avait accompagné au bureau de l'intendance pour récupérer ma carte de cantine. Après quoi nous nous dirigeâmes vers la réfectoire où Minho et Gally nous rejoignirent. Nous fîmes la queue en discutant et je passai ma carte sur la borne qui me donna un plateau. La cantine était un self, j'avais le choix entre plusieurs entrées, plats et desserts. Je ris quand je vis Minho prendre tous les plats et même demander à Alby s'il voulait de sa salade de pâtes. J'étais tout son contraire : je n'avais pris qu'un yaourt nature en dessert et le plat de dinde aux légumes.
On trouva une table pour s'installer et je demandai où était Teresa.
— Sûrement avec Lydia sur les tables de la cour fumeur, me répondit Alby. Elles ne mangent pas à la cantine.
— Elles trouvent la bouffe dégueulasse, rajouta Gally.
— Tu sais comment sont les filles, un petit pois mal cuit et elles en font toute une histoire sur leur story Snapchat.
Je ris avant de commencer mon plat. Non loin de nous je remarquai Sonya avancer dans la cantine, son plateau dans les mains en train de suivre trois autres élèves, deux garçons et une fille. Elle me fit un petit coucou de la main et je le lui rendis en souriant.
Après avoir déposé nos plateaux sur les tapis roulants qui menaient aux femmes de cantine qui se chargeaient de la vaisselle, nous sortîmes direction la cour fumeur. Minho avait déjà une cigarette entre ses lèvres. Nous y retrouvâmes, comme Alby l'avait prédit, Teresa et Lydia chacune en train de picorer leur salade. Nous nous assîmes à leurs côtés et Minho piqua une noix à Teresa.
— Va te faire foutre par la prof de SVT, Min ! protesta-t-elle.
Lydia, en face d'elle, restait silencieuse. Elle nous écoutait parler sans jamais prendre partie à la conversation. Elle regardait tout le monde à tour de rôle avant de s'attarder sur moi qui ne parlait pas non plus. D'abord à me regarder normalement, elle fronça très vite les sourcils avant d'expirer fort, comme si elle venait de voir un fantôme.
Soudain, elle coupa la parole à Gally qui racontait ses vacances camping à Nanterre.
— Tu habites où, Newton ? me demanda-t-elle d'une voix stricte et avec une once de suspicion dans le regard.
— Newton ? s'écria Minho. Putain, c'est nul comme prénom, encore pire que Gally !
— Mais je t'emmerde, Domino !
Lydia ferma les yeux et souffla, légèrement exaspérée. Elle me reposa sa question avec plus d'insistance. Tous avaient tourné la tête vers moi.
— Pas loin, rue du Temple.
Je n'eus pas le temps de lui demander pourquoi qu'elle me regarda d'un air grave avant de se lever et d'enjamber le banc. Elle donna d'ailleurs un coup de genoux dans l'épaule d'Alby avant de se confondre en excuse. Elle semblait, soudainement, très paniquée. Teresa tenta en vain de la calmer mais Lydia ne semblait pas l'entendre, elle respirait fort. Elle finit par reprendre la parole.
