26/03/2018
*Je laissai mon téléphone glisser le long de mon visage, il vint rencontrer le sol dans un bruit lourd. Je demeurai ahuris quelques instants alors que le lycéen me regardait. L'espace d'un instant, son visage s'était creusé et ses cernes s'étaient ternis. Ses yeux étaient devenus sombres et ses veines ressortaient. Mais c'étaient seulement l'espace d'un instant. Car juste après, il me regardait silencieusement comme il le faisait dans le salon. Une larme glissa de mes cils pour rouler sur ma joue.
— Écoute-moi... m'incita-t-il faiblement. Je ne voulais pas te faire peur...
Ah bah c'est raté !
Il n'osait plus bouger, je le voyais. Il semblait ne plus vouloir m'effrayer. Cependant, je tournai la tête autour de moi et j'aperçus que certains livres, surtout ceux aux extrémités des étagères, étaient tombés, les feuilles de sur mon bureau avaient volé et les draps de mon lit avaient roulé un peu plus sur eux-mêmes. Les lampes ne clignotaient plus.
— J'aiderai à nettoyer, promit-il pour s'excuser.
— T'as intérêt !
J'ai passé deux putains de jours à tout ranger alors tout a intérêt à être parfait !
Ma respiration se faisait haletante. J'avais eu bien trop peur en une seule et même soirée...— Qu'est-ce que t'es ? demandai-je difficilement, paralysé par la peur et une pointe de colère dans mes mots.
Il s'humidifia les lèvres et chercha les siens.
— Je te l'ai dit... Un esprit.
— Pourquoi ? demandai-je du même ton.
— Je ne sais pas.
Il y eut une pause durant aucun de nous deux ne put bouger. Je regardai mon téléphone, l'appel avait été coupé et j'avais plus aucune connexion réseau.
— Bordel... murmurai-je. T'as même coupé le réseau !
Il se redressa.
— Oui, c'est que les esprits font. T'as jamais vu ça dans les films ?
— Bien sûr que si ! m'exclamai-je peut-être plus agressif que je ne l'aurais voulu. Cependant, c'est des films. Ce sont des mises en scènes, rien est vrai.
Je me relevai lentement pour m'asseoir sur mon lit.
Il y eut une nouvelle fois un silence durant lequel j'observai chaque détail de ma chambre. Tout avait été dérangé comme s'il y avait eu une grosse bourrasque de vent.— Je ne suis pas méchant, tu sais, me confia le fantôme.
Je ris nerveusement.
— Nan, jure ! T'es juste apparu dans mon miroir, t'as bouffé ma clémentine et t'as juste tout cassé dans ma chambre comme un putain de poltergeist mais à part ça, t'es aussi doux qu'un agneau !
— T'as cassé ma lampe en premier, je te rappelle !
Je fronçai les sourcils et le questionnait du regard l'air de dire « what the hell bro ?!!¿!?». Il baissa ensuite la tête et il donnait l'impression d'être vraiment fragile, à cet instant. Je soupirai et me redressai sur mon lit. Je vins m'asseoir en tailleur.

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99
FanficNewt, un garçon hanté par la peur et la solitude, emménage avec sa famille dans un tout nouvel appartement à Paris. Un soir, alors qu'il était en plein nettoyage intensif de dents, un fantôme vêtu de noir décide de se montrer devant lui. À présent h...