Newt, un garçon hanté par la peur et la solitude, emménage avec sa famille dans un tout nouvel appartement à Paris. Un soir, alors qu'il était en plein nettoyage intensif de dents, un fantôme vêtu de noir décide de se montrer devant lui. À présent h...
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29/03/2018 *
Il était dimanche, assez tard dans la mâtinée quand ma sœur vint me réveiller brusquement.
— Que... Quoi ? m'extirpai-je du sommeil, la bouche pâteuse et les muscles rouillés.
— Je dois prendre ma douche.
C'est avec difficulté que j'ouvris les yeux pour apercevoir ma petite sœur, sa serviette de douche et des vêtements propres dans les bras.
— Oui. Cool ta vie, Sonya. Qu'est-ce que tu veux que je te dise !
— Thomas. Il est invisible, j'ai pas envie qu'il me regarde me laver.
Je soupirai.
— Il est où, là ?
— Justement, répondit-elle. Je sais pas. Mais ça fait deux jours que j'ai peur de me laver à cause de lui.
Je me redressai et passai ma main dans mes cheveux. Sonya restait en face de moi à attendre que j'agisse.
— Et tu veux que je fasse quoi, au juste ?
— Je sais pas ! Occupe-le, garde un œil sur lui !
A ces mots, elle sortit de ma chambre et j'entendis grincer la porte de la salle de bain. Je me levai avec difficulté et avançai lentement jusqu'à la cuisine.
— Thomas ? l'appelai-je en chuchotant dans le couloir.
Je n'eus que le silence et le bruit étouffé de l'eau contre les vitres de la cabine de douche pour réponse. Arrivé dans la cuisine, je me dirigeai au radar vers la machine à café. Mes parents me saluèrent et je leur répondis d'un simple geste de tête. Ma mère beurrait ses tartines et je vins m'asseoir à côté de mon père qui lisait le journal. Et soudainement, de la manière la plus posey qui soit, ledit Thomas débarqua dans la cuisine, prit une clémentine dans la corbeille à fruits et s'assit sur le plan de travail. J'en crachai mon café – littéralement – et mes deux parents se tournèrent vers moi.
— Ça va, Newt ? s'inquiéta ma mère après avoir levé un sourcil.
Les deux ne semblaient pas avoir remarqué Thomas. Ce qui, dans un sens, m'arrangeait mais dans un autre, de leur point de vue, je venais de cracher ma boisson chaude comme un lama sans raison apparente.
— Oui oui, répondis-je en m'essuyant la bouche avec le revers de ma manche. C'était juste trop chaud, je me suis brûlé.
Je regardai Thomas dans les yeux et il avala un quartier de son fruit. Puis, ma mère se leva et se tourna dans sa direction. J'ouvris les yeux en grand alors qu'elle était juste en face de lui. Elle se mit sur la pointe des pieds pour ouvrir le placard et, sans me quitter des yeux, Thomas se baissa, laissa ma mère récupérer son paquet de gâteaux, avant de se redresser et d'avaler un autre quartier de clémentine.
