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29/03/2018
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Je suis rentré directement après les cours, n'ai ni attendu Alby ni les autres. J'ai foncé jusqu'à chez moi. Non pas pour leur échapper, ils connaissent mon adresse, de toute façon (lol), non je devais parler à Thomas. Je devais absolument parler à Thomas.
... Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs.

Après avoir fait grincer mes clés dans la serrure, je me retins de l'appeler tout fort de justesse, quand je me rappelai que mes parents et ma sœur étaient là. A la place, je jetai un coup d'œil vite fait dans la cuisine puis fonçai dans ma chambre où je le trouvai à lire Le Petit Prince assis sur la chaise de mon bureau.

Il arrêta brusquement sa lecture et se leva tout sourire.

— Alors ! Ta première journée de cours à Turgot ? C'était comment ? C'était mon lycée aussi et je le kiffais bien, t'aimes bien, toi ? Tu t'es fait des amis ? On t'a volé ton quatre-couleurs ? T'as bouffé quoi à la cantine ? C'était bon ?

Wow. J'eus un mouvement de recul ce qui l'arrêta dans son interrogatoire. Soit il était vraiment content de me revoir, soit il était vraiment curieux et posait toujours des questions en continue comme il venait de le faire...

— J'ai passé une bonne journée, dis-je simplement avant de soupirer silencieusement.

Je devais lui évoquer Lydia et tous les autres. Je savais que je devais lui dire que quatre jeunes de mon âge s'intéressaient aussi à son histoire, ou du moins celle de l'appartement. Mais avant tout, il devait me confier tout ce qu'il savait.
Je devais savoir ce qu'il s'était passé durant les trois derniers mois voire les quatre dernières années de sa vie.

Il m'assomma d'une nouvelle vague de questions et je m'assis sur mon lit sans l'écouter, plus occupé à défaire mes lacets.

— ... Et sinon t'as baisé la prof d'histoire ?

— Quoi ? m'exclamai-je en levant vivement la tête vers lui.

— Ah là, bizarrement, tu m'écoutes !

Je soupirai une nouvelle fois et vis du coin de l'œil qu'il fronçait les sourcils.

— Thomas, commençai-je après m'être installé en tailleur face à lui qui s'était rassit sur la chaise. Dis-moi... Tu pleures parfois ?

Je ne sais pas de quel coin refoulé de ma tête sortait cette question – sûrement en rapport à ce Lydia m'avait dit de ses rêves et de l'aura malfaisante qui parfois pleurait – mais je la lui avais bien posée... A quoi il pencha la tête et plissa son front de confusion.

— Newt, je t'ai dit hier soir que je n'avais aucune émotion.

— Vraiment ?

— Sûr et archi sûr. Que du cinéma.

— Okay, deuxième question : t'avais des ennemis avant de mourir ?

Il plissa encore plus le front et posa ses coudes sur ses genoux.

— Non... répondit-il dans un soufflement. Pas dans ce que je me souviens... Non. Tout le monde m'aimait bien.

— Pourquoi avoir tué ta famille et caché ton corps, alors ? lui demandai-je plus énervé que voulu.

— J'en sais rien, putain !

Je serrai mes poings pour contenir ma colère. Je ne savais pas trop pourquoi j'étais si énervé, d'ailleurs... Je trouvais que ne rien savoir du tout était pire que la vérité sanglante que j'allais finir par découvrir.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 26, 2018 ⏰

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