26/03/2018
*Je crachai instantanément le dentifrice dans le lavabo et me retournai au quart de tour. Plus personne. Disparu. Je lâchai ma brosse à dents dans la foulée et sortis de la salle de bain. A pas comptés j'avançai dans mon appartement, redoutant chaque coin sombre et n'importe qu'elle pièce. Mes parents avaient fermé derrière eux en sortant, j'avais fermé les fenêtres pour éviter d'avoir froid, aucune entrée n'était possible, d'autant plus qu'on vivait au troisième étage.
J'allumai toutes les lumières. Mon coeur battait à tout rompre, je pouvais l'entendre résonner dans ma tête. Un individu était entré chez moi. Comment, je ne savais pas, j'avais bien trop peur pour y penser, mais il était bel et bien là.
Arrivé à l'embrasure du couloir au salon, j'allumai la grande pièce et courus jusqu'au téléphone fixe qui était posé en évidence sur l'un des cartons. Ce fut seulement après que je me rendis compte qu'il n'était pas branché et des gouttes de sueur commencèrent à perler sur mon front.Je me retournai et mon coeur rata un battement. Il était là. Debout, face à moi, les bras le long du corps et aucune expression particulière sur le visage. Je criai immédiatement sans être convaincu du résultat. Je ne réfléchissais même plus tant j'avais peur. Je me recroquevillai dans un coin sans quitter l'homme des yeux jusqu'à toucher le mur. Il était devant la grande lampe en métal ce qui m'empêchait de voir son visage. Je me maudissais actuellement d'avoir laissé mon portable dans ma chambre, j'étais à nue, je n'avais aucune défense et je ne pouvais prévenir personne.
Les secondes me parurent des heures et je tournai vivement la tête vers la droite où j'aperçus une batte de baseball. Celle de mon père quand il en jouait après les cours, quand il était plus jeune. Je la pris sur le champs et la dressai devant moi comme s'il s'agissait d'une épée. Je faisais sans doute grave pitié mais je ne contrôlais plus rien, la peur avait contaminé mon corps. J'étais passé en mode instinct de survie ; j'aurais brandi n'importe quoi, un chandelier, un livre, une cannette de soda, devant moi pour tenter de m'en sortir.
L'homme, qui était vêtu de noir complet, quitta enfin mon regard pour se focaliser sur la batte avant de me refixer dans les yeux.
Je ne comprenais rien. Si c'était un cambrioleur, il ne se serait pas montré... C'était forcément un tueur psychopathe qui raffolait sûrement de voir la peur dans les yeux de ses victimes avant de les égorger vif.— T'as cassé ma lampe, dit-il soudainement.
...
— Hein ?! fut la seule chose que je réussis à répondre.
— T'as cassé ma lampe.
Bruh, sérieusement on m'a perdu là.
— Je laisse ma lampe tranquillement dans le placard, toi tu la trouves et tu te permets de la jeter ? me reprocha-t-il.
Je ne réussis qu'à bafouiller une réponse inaudible et il continuait de me fixer. Mon coeur battait si vite j'avais l'impression qu'il allait exploser. Je tremblais de partout, c'était un séisme de magnitude 122 actuellement dans chaque partie de mon corps. Ma respiration j'en parle même pas. Heureusement que je ne faisais pas d'asthme sinon je serais mort tout seul avant même que l'homme n'ait le temps de me tuer.
— Je sais qu'elle est moche mais c'est pas une raison...
Il dévia enfin le regard et s'avança lentement vers la table du salon. Je gardais la batte fixe devant moi alors qu'il effleura le meuble du bout des doigts avant de le contourner et d'entrer dans la cuisine.
Peut-être que si je lui propose ma pizza il va bien vouloir se casser ?

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99
أدب الهواةNewt, un garçon hanté par la peur et la solitude, emménage avec sa famille dans un tout nouvel appartement à Paris. Un soir, alors qu'il était en plein nettoyage intensif de dents, un fantôme vêtu de noir décide de se montrer devant lui. À présent h...