26/03/2018
*Nous étions vendredi et j'accompagnais Sonya faire ses courses scolaires. Elle avait insisté toute la mâtiné pour que je l'accompagne et encore plus insisté sur combien c'était important pour elle d'avoir de nouveaux cahiers pour terminer son année dans ce nouveau lycée.
Nous avions donc cherché sur le net où se trouvait la papeterie la plus proche et il nous avait renvoyé à la Fnac, qui n'était pas si loin de chez nous.
Le magasin se trouvait dans le grand centre commercial que tout le monde appelait Les Halles. Et j'aurais mieux fait de ne pas accompagné ma sœur et de prétexter un rhume parce que vu tous les magasins de fringues qu'il y avait – sans parler des boutiques à maquillage – on allait en avoir pour toute l'après-midi !
Pendant que Sonya hésitait entre deux couleurs pour son futur cahier de maths, je l'abandonnai pour le rayon librairie. Je cherchai longtemps à travers toutes les étagères et remarquèrent quatre ou cinq livres qui me tentaient bien. Je notai leurs noms dans un coin de ma tête. Sonya me rejoignit les bras chargés de fournitures scolaires et on se dirigea alors vers les caisses. Mais en quittant le rayon, le nom d'un livre retint mon attention et je restai ébahis quand je lis le nom de l'auteur : Jorge Corredor, Le Clou dans le Mur.
— Qu'est-ce que t'as vu ? me demanda Sonya quand elle remarqua que je m'étais brutalement arrêté.
Je ne lui répondis pas et je me contentai d'attraper le livre qui était classé sur l'étagère Best-Sellers. J'ouvris le livre aux dernières pages et lus : Dépôt légal 1ère publication novembre 2002
Édition : 06 – Dépôt légal : février 2018« Novembre 2002 » soit deux ans et quelques mois après que le dossier sur l'affaire du 14 mai 1999 a été fermé. Écrit par l'inspecteur en chef de l'enquête lui-même !
Je regardai la page de couverture du livre et Sonya vint jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule.
— Mais c'est notre immeuble ! s'exclama Sonya à la vue de la couverture.
— Oui, lui répondis-je tout bas.
La couverture était belle, dans les nuances de marrons. Une photo de notre immeuble avec un filtre comme les vieilles photos de journal prenait tout l'espace, et le titre en majuscule était en relief, au centre de la page.
Je le retournai vers la quatrième de couverture et au lieu de trouver un résumé du livre, je tombai sur un passage entier. Je commençai à la lire dans ma tête. Cependant, Sonya en décida autrement.
— « Nous avons été payés pour fermer cette enquête » commença-t-elle à haute voix. « Mais ils ne pouvaient aucunement me payer pour fermer ma gueule. »
J'aurais sûrement ri si je n'étais pas aussi hébété de la situation.
— « J'ai continué les recherches de mon côté » reprit Sonya. « J'ai regroupé des témoignages et j'ai fini par obtenir un bon paquet de suspects. J'ai fait mes interrogatoires moi-même, mes collègues qui me criaient derrière moi d'arrêter avant que je ne me fasse tuer. Il y avait une faille dans cette police. Et les meurtriers de la famille Edison l'avaient bien remarquée. Oui, "les meurtriers", il n'y en avait pas eu qu'un. Mais bien une bonne dizaine si ce n'est une armée, et j'ai décidé de consacrer ma carrière à les coincer. » (Elle prit une pause avant de lire la dernière phrase.) « Spoilers : J'ai échoué. »
Si je n'avais pas emménagé dans ce même appartement où vingts ans plus tôt avait été commis une vraie boucherie, si je n'avais pas rencontré Thomas et si je n'avais pas fait des recherches sur lui jusqu'à deux heures du mat, j'aurais probablement cru que ce livre était purement fictif. J'aurais aussi pensé qu'il était sûrement génial et que je me devais de l'acheter de suite. Mais malencontreusement pour moi, j'habitais cet appart, j'avais rencontré l'esprit de Thomas et j'avais fait des recherches. Je savais que cette histoire était bel et bien réelle.

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99
FanficNewt, un garçon hanté par la peur et la solitude, emménage avec sa famille dans un tout nouvel appartement à Paris. Un soir, alors qu'il était en plein nettoyage intensif de dents, un fantôme vêtu de noir décide de se montrer devant lui. À présent h...