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Je courrais jusqu'à ma maison. Et ouvrai la porte avec précipitation avant de me réfugier chez moi. Je voulais faire le point après ce qu'il s'était passé.
J'avais roulé une pelle à ma meilleure amie, et pire que ça j'y avais pris du plaisir. La situation était désastreuse mais je ne voulais toujours pas arrêter. Même si je savais que ça allait foutre la merde dans mon entourage. Même si j'allai perdre Lucas. Même si j'allai sûrement perdre la relation que j'avais avec Sira. Je ne pouvais pas arrêter, parce que cette situation m'excitait et que je commençais à y prendre du plaisir. C'était horrible !

Mon téléphone sonna, me ramenant à la réalité. Je regardai l'écran et vis que c'était Lucas qui m'appelait. Mon esprit s'embrouillait. Devais-je répondre ou laisser sonner ? Avant que je ne puisse réagir le portable cessa de vibrer. Il faudra bien qu'un jour je lui réponde, je ne pourrais pas toujours l'éviter.

Quelqu'un sonna à la porte. Je passai un œil par la fenêtre et vis que c'était Lucas. Je respirai un bon coup avant de le laisser entrer.

- Coucou, comment ça va ?  Je t'ai appelé mais tu n'as pas répondu.

- J'ai vu, mon portable n'était pas à côté de moi, je n'ai pas eu le temps de décrocher. Pourquoi tu es là ?

- Ça ne te fait pas plaisir ?

- Si bien sûr, c'est juste que je me demandais.

- J'ai appris que tes parents et ton frère n'était pas là ce soir, alors je suis venu te tenir compagnie.

Si je ne venais pas de m'embarquer dans cette histoire, je lui aurai sauté dessus et nous serions déjà nus. Mais là je n'en avais aucune envie. Je pensais bien trop à Sira.

- Je peux pas, c'est pas la bonne période du mois, mentis-je avant qu'il m'embrasse.

Ça sembla le refroidir sur le coup, mais je savais qu'il ne lâcherait pas l'affaire.

- C'est pas grave, j'ai pleins d'idées qui ne nécessite pas d'enlever son pantalon.

- Il n'y a pas que ça, je voulais me coucher tôt et j'ai pleins de trucs à faire.

- Et tu n'en as pas envie, compléta-t-il.

Je ne dis rien, la réponse était évidente. Il resta un moment devant moi, sans qu'aucun mots ne sorte de sa bouche. J'allai m'excuser lorsqu'il commença à parler.

- Tu sais quoi ? On va se commander une pizza et le temps qu'elle arrive je t'aiderai à faire tout ce que tu veux, puis après on mangera en regardant un film, et je ferai en sorte que tu ne te couches pas trop tard.

Ce mec était un ange, la grande majorité des hommes seraient partis vexés après le râteau que je venais de lui mettre. Mais, lui, il restait là. Il faisait tout pour que je me sente bien. Il était vraiment parfait.

J'hochai la tête en souriant. Cette soirée me détendrait. Moi, qui pensait passer une journée pourrie, elle se finissait bien.

Nous téléphonâmes à la pizzeria qui nous annonça qu'elle passait dans une demi heure. Pendant ce temps-là, nous fîmes du ménage, du rangement et pleins d'autres tâches ingrates. Et ça ne semblait pas le déranger plus que ça. On passait un moment ensemble et c'est tout ce qu'y lui importait.

Toute la soirée, nous la passâmes devant la télé. Lucas ne me fit aucune avance car il avait compris qu'à ce moment je n'avais pas besoin d'un amant mais d'un ami.

~

Le lendemain, je me réveillais de bonne humeur. J'avais passé une bonne soirée et j'avais fait la grasse matinée, que rêver de mieux ?

Je me levai et partis petit-déjeuner. Je consultais mon portable en remarquant pleins d'appelles manqués et de nouveaux messages, tous de Sira. Je stressais, tout était si facile entre nous en temps normal et là cette histoire compliquait tout, malgré le fait que j'aimais jouer la comédie avec elle, ça nous rapprochais encore plus.

Je décidais de la rappeler. Après tout, on s'était simplement laissées emporter dans le feu de l'action, elle n'avait rien fait de mal.
« - Allô ? résonna sa voix au bout du fil.
- Je suis désolée pour hier, je n'aurais pas dû partir comme ça.
- Je ne t'en veux pas, c'est de ma faute, je suis allée trop loin alors que tu es en couple avec Lucas.
- Non, ne t'inquiètes pas. J'ai accepté ce jeu, il faut y aller jusqu'au bout et c'est vrai que nos baisers n'étaient assez passionnés.
- Je crois que le cours à porter ces fruits en tout cas.
- Tu as raison, souriai-je.
- Bon, je dois te laisser mais on se voit ce soir.
- Comment ça ce soir ?
- Ma mère a invité tes parents à manger à la maison.
- Ah oui, j'avais oublié !
- T'oublies toujours tout. Bon, à ce soir, bye !
- Salut ! »

Ça compliquait tout. Affronter Lucas et Sira séparément était déjà compliqué, mais ensemble, plus nos parents, je n'allais pas survivre.

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