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J'avançais presque à reculons vers ma bande d'amies. Le sujet semblait déjà être bien imprégné dans la conversation. Sira était au milieu, le sourire aux lèvres. Tous les regards étaient tournés vers elle et elle jouait la fille amoureuse à la perfection.

- Salut ! les saluai-je.
- On parlait justement de toi, mon amour.

Ce surnom me serra le ventre mais j'affichai un sourire épanoui pour ne pas paraître bizarre. Je m'approchai d'elle et - à contre-cœur - je l'embrassai. Je ne m'attardais pas car tout ça me répugnait. Et m'excitait en même temps...

- Vous ne disiez pas des choses méchantes, j'espère ?
- Mais non ! Je leur racontais notre premier baiser.
- C'est pas un peu privé ?
- Depuis quand tu es aussi coincée ? demanda Marie, intriguée.

C'est vrai que d'habitude je n'avais aucun problème sur ces choses-là. Je faisais tout le temps des blagues salaces et je n'étais pas la dernière à raconter mes histoires d'amour.

- Oh non, c'est pas ça ! C'est juste qu'on l'a caché pendant tellement longtemps que c'était comme notre petit secret et il a été dévoilé sans que je m'y attende, il faut juste que je m'habitue à m'afficher avec Sira.
- Comment tu l'appelles en privé ? m'interrogea Alice, une pote que je n'appréciais pas trop.
- Elle m'appelle chérie ou babe, repondit ma prétendu petite-amie à ma place.
- C'est trop mignon !

Apparemment, Sira avait pensé à tout. Ça m'enlevait déjà un poids parce que réfléchir à un mensonge avec mon esprit occupé était pratiquement impossible. Mais elle tenait très bien les rênes et semblait s'en amuser.

- On pourrait parler, s'il te plaît... chérie ?
- Oui bien sûr.

On s'éloigna un peu du groupe avant que je commence.

- C'est tellement drôle, elles y croient vraiment ! dit Sira, enjouée.
- J'ai vu que tu y avais beaucoup réfléchi. Je pourrais passer chez toi, ce soir, pour que tu m'expliques les trucs que tu as inventé ?
- Bien sûr, tu verras, j'ai pensé à pleins de choses.

La sonnerie me coupa avant que je lui réponde. Je partis en direction de mon cours d'histoire.
À mon plus grand regret, le seul élève devant la porte était Antoine. Je n'avais rien contre lui, mais je savais qu'il allait me parler de Sira et moi.

- Alors, tu as changé de bord ? me demanda-t-il.
- Comme tu l'as vu.
- Je ne m'y attendais pas, tu avais l'air vraiment amoureuse de ton mec.
- C'était une couverture. Je l'aime mais comme un ami.

Ce mensonge faillit m'arracher une grimace mais je me retins à temps, préférant collé un sourire sur mon visage. Antoine était très intelligent et je ne voulais pas qu'il découvre la vérité.
Heureusement, le prof arriva à ce moment et nous ouvrit la porte. Je me plongeai dans ma lecture du cours pour ne pas qu'il continue à me poser des questions. Les autres arrivèrent peu à peu et le cours se déroula rapidement. Toute la journée, je ne fis que penser à ce qu'il allait se passer ce soir. Et quand le moment arriva, je redoutais. Je ne savais pas exactement quoi mais je savais que j'allai regretter cette soirée.

Je sonnai trois coups et entrai directement dans sa maison. Elle habitait à deux pas de chez moi et ses parents me considérait comme leur fille. Je n'avais donc aucune gène à entrer comme si j'habitais là. Je saluai sa mère et sa petite sœur, avant de monter à sa chambre.

- Salut, tu as pris du temps.
- Ouais ta mère me parlait, dis-je en m'asseyant dans mon fauteuil.

Ce n'était pas vraiment le mien, mais je me m'étais toujours là quand j'étais ici.

- Tu verrais, j'ai pensé à pleins de trucs.
- Vas-y, raconte !
- Alors, comme je te l'ai dis on s'est rapproché quand je me suis fait larguer. Je t'avais appelé le soir-même et tu étais venue me réconforter. On avait commencé un action ou vérité sur mon portable et trouvant ça trop simple, nous avions m'y le mode « hot ». Et là, j'avais choisi action et je devais t'embrasser. On avait trouvé ça drôle et je l'avais fait. Mais on avait pris de plus en plus de plaisir et on s'était avouées qu'on s'aimait. On a caché notre relation à tout le monde, mais quand on s'est embrassées dans la cour, on a préféré tout avoué.
- Tu y as beaucoup réfléchi.
- Oui, mais il y a quand même un petit hic.
- Lequel ?
- Quand on s'embrasse, tu n'es jamais dans le baiser. Tu es timide et tu veux finir tout de suite.
- Je me sens coupable par rapport à Lucas.
- Je comprends mais c'est marrant. Il faut jouer le jeu, sinon elle n'y croiront jamais.
- Je suis d'accord et je veux vraiment que ça marche. Qu'est-ce-que tu proposes ?
- Une leçon !
- Une leçon ? répétai-je septique.
- Oui, il faut que nos baisers prouvent qu'on s'aime vraiment, c'est pourquoi on va s'entraîner. Ferme la porte.

Je m'exécutais avant de m'asseoir avec elle sur son lit.

- Allez, embrasse-moi !

J'eu une seconde de doute mais je m'avançais. Je me concentrais sur ses lèvres douces et sur l'excitation qui naissait en moi. Je pris peu à peu possession de sa bouche. Je pressais ma langue contre ses lèvres afin qu'elle les ouvre. Nos langues dansaient ensemble en un ballet sensuel. Nos corps se mouvaient l'un contre l'autre avides de contact. Elle s'allongea et je me mis sur elle. Ma bouche glissa vers son oreille afin de mordiller son lobe. Elle lâcha un léger gémissement de plaisir. Je descendais mes baisers vers son cou et suçotais sa peau. Elle me retourna mis une main sur mon entre-jambe au dessus de mon jean. Sans se contrôler, elle déboutonna mon pantalon et le fit glisser le long de mes cuisses. Un éclair de lucidité me ramena à la réalité et je la repoussais. Je ne pouvais pas faire ça à Lucas, même si ça m'avait énormément excité.

- La leçon est terminée ! dis-je avant de filer.

PRANKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant