PRANK

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Sans que je sache comment, j'avais réussi à rentrer jusqu'à chez moi. Je m'écroulais sur le canapé. Je n'avais plus de force, je voulais juste me réveiller de cet horrible cauchemar.

Mon portable vibra sur la table basse. Je ne décrochai pas, je n'avais envie de parler à personne. Mais le téléphone ne cessa pas. Je soulevai mon bras pour aller l'attraper et acceptai l'appel sans regarder qui c'était.

- Tu lui as dit ?

Malgré la fatigue, je reconnu la voix de Sira. J'ouvris la bouche mais ma gorge se serra et je ne pu pas répondre.

- J'en étais sûre.

- Je suis désolée... articulai-je difficilement.

- J'espère bien ! Je ne l'ai jamais vu aussi énervé. Je t'avais dit que ça allait mal se passer si tu lui en parlait.

- Je sais...

- Mais putain ! T'aurais pas pu te taire encore quelques jours ? Au moins le temps qu'on dise à tout le monde que c'était une blague !

- Des gens devant le collège lui ont dit.

- C'est ça ton excuse ? Tu aurais pu nier ! Il t'aime ! Il t'aurait cru !

- Il m'aimais, il ne m'aime plus...

- Arrête de dire n'importe quoi ! Bien sûr qu'il t'aime, tu l'as juste déçu.

- Si tu avais vu son regard. Il m'en voulais tellement...

- Tu l'as tromper avec sa demi-sœur, c'est normal qu'il t'en veuille. C'est pour ça que tu n'aurais pas dû lui dire.

- Je suis désolée...

- Je sais. Bon, on se voit demain. On en reparlera.

Et elle raccrocha sans dire un mot de plus. Elle m'en voulais et elle avait raison. Mais comment mentir droit dans les yeux à l'homme qu'on aime ?

Ce soir-là, j'envoyai un message à mes parents pour ne pas qu'ils me réveillent, et partit me coucher. Je laissai couler mes larmes et m'endormi le cœur lourd.

♥

Les hurlements du réveil me sortirent de ma nuit agitée. Toute la nuit j'avais ressassé notre conversation de la veille. J'étais, si c'était possible, encore plus fatiguée après ces longues heures de sommeil que quand je m'étais endormie.

Je filai sous la douche, une longue douche froide pour me remettre les idées en place. Je sortis m'habiller et me brosser les dents. J'avais trop le ventre noué pour pouvoir avaler quelque chose.

Sur le chemin du collège, je revivais la scène. Je m'approchais de l'endroit où ça c'était passé. Je restais bloquée devant cette grille qui m'avait vu m'écrouler.

Quand je repris mes esprits, je détournais bien vite la tête et entrais dans l'établissement, prête à subir les foudres de Sira.
Lorsque j'entrai dans la cour, il n'y avait que Maëlle assise sur le banc où on se retrouvait d'habitude.

- Hey coucou ! me salua Maëlle.

- Salut.

- Ça va ?

- Lucas sait.

- Ça s'est mal passé ? demanda-t-elle, inquiète.

- Oui...

- Tu veux bien me raconter ?

- On marche ?

- Si tu veux.

- Il est venu me chercher hier et des personnes se sont moquées de lui parce que sa soit-disant copine sortait avec une fille. Il m'a demandé des explications et j'ai pas eu le courage de lui mentir.