PRANK

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Ce matin, avec Sira, nous avions décidé de venir ensemble au collège. Nous le faisions en primaire, mais quand elle a déménagé nous ne pouvions plus. Selon Sira, c'était un bon moyen de faire croire qu'on avait dormi ensemble, et donc d'être sûr que nous étions vraiment un couple. Même si je pensais que les baisers suffisaient largement.

On entra donc dans l'établissement main dans la main et un sourire faussement niais aux lèvres. Nos amies nous rejoignirent peu à peu.

- Au fait, ce serait bien que l'on fasse un ciné, ça fait longtemps qu'on est pas sorties toutes ensembles, proposa Marie.
- Ou on pourrait faire un karaoké ? Le cinéma, on y va tout le temps et en ce moment y a rien à l'affiche.
- Ouais, je suis d'accord avec Ivy. Et après on pourrait manger ensemble, au McDo par exemple.
- Faisons-ça ! Qui est d'accord ?

Sur ce coup là, tout le monde trouvait que c'était une bonne idée. On décida de faire ça ce week-end. Ça laissait le temps de réserver une salle de karaoké et de convaincre nos parents. On se sépara pour aller en cours et Sira me fit un smack sur les lèvres avant que je parte.

Je suivis Ivy et Aurélie jusqu'à notre salle de maths. Les autres étaient déjà rentrés et on se dépêcha de faire de même. Plusieurs personnes s'arrêtèrent de parler lorsqu'ils me virent. C'était fou ! On était juste un faux couple de lesbiennes, les gens n'étaient pas ouverts d'esprits ! Incapables de trouver ça normal !

♥

« - Allô ?
- Ouais c'est Sira. Ma mère propose de t'amener pour le karaoké.
- Cool, c'est sympa. Vous venez vers quelle heure ?
- 17h, ça te va ?
- Ouais parfait !
- À toute.
- Ouais à plus. »

17h, ça me laissait le temps de faire mes devoirs et toutes mes autres choses ennuyantes.
Lorsqu'elle arriva je venais tout juste de finir de m'habiller. J'avais opté pour une petite jupe, un t-shirt à manches courtes, une veste en jean noir et des converses de la même couleur. Une tenue simple mais jolie.

Après les embouteillages sur la route, nous débarquâmes les dernières. Quelqu'un nous emmena dans une pièce où se trouvaient des micros, un projecteur, un canapé et une table pour poser nos boissons. On s'installa puis Ivy et Marie débutèrent avec « Libérée Délivrée » de la Reine des Neiges. On était morte de rire et on reprit le refrain en cœur. On continua avec les chansons des années 80, les comptines de notre enfances et les chansons récentes qu'on connnaissait par cœur. Entre les chansons, les discutions et les rires, les deux heures passèrent bien vite.

- C'était trop bien, faut qu'on se refasse ça !
- Ouais, la prochaine fois, on réservera plus longtemps.
- Faire une après-midi entière !
- Ouais, ce serait cool mais déjà que là j'ai plus de voix, donc si c'est plus longtemps je serais aphone pendant au moins une semaine, rigola Ivy.
- En même temps, tu ne chantes pas tu cris, la charria Sira.
- C'est vrai, mais tout le monde ne peut pas avoir ta voix.

C'était vrai que Sira avait une très belle voix. Elle jouait du piano et composait des chansons. Son rêve était de devenir chanteuse, mais elle était réaliste et préférait s'orienter vers une branche commerciale. Je trouvais ça dommage. J'étais une éternelle optimiste et je pensais que si on voulait, on pouvait. Malheureusement, ce n'était pas souvent le cas.

On quitta le karaoké et on se rendit au Mcdo juste en face. Dès que l'on ouvrit la porte, l'odeur de friture envahit notre odorat. Chacune commanda à une borne différente pour ne pas perdre de temps. Pour ma part, je pris le Big Tasty en menu et un McFlurry KitKat Ball. Je prenais tout le temps ça ou le 280. C'était le meilleur !

Nos plateaux prirent du temps à arriver et nous pûmes commencer à manger qu'un quart d'heure plus tard. Mon ventre avait déjà commencé à réclamer et j'étais à deux doigts de faire un scandale. C'est vrai que j'étais souvent à crans quand j'avais faim. Et Sira jouait la comédie pour me calmer en me caressant la cuisse et en me faisant quelques baisers aux coins des lèvres.

Tout ça me mettait mal à l'aise mais j'avais fini par m'y habituer, c'était marrant et il ne fallait pas que je culpabilise. Finalement, notre repas arriva, ce qui fit cesser les caresses de Sira. Enfin c'est ce que je croyais. Elle garda sa main droite sur ma cuisse en mangeant de sa main gauche. Je failli m'étouffer lorsqu'elle commença à remonter sa main. Heureusement, nous étions seules sur la banquette et les filles en face ne remarquait pas. Je dévisagea Sira, afin de lui faire comprendre d'arrêter. Ivy se retourna vers moi.

- Et toi que-ce-que tu en penses ?
- Euh... J'ai pas écouté, avouai-je.
- On parlait de la façon dont les gens regardaient votre couple.

J'allais exprimer mon opinion, quand la main de Sira s'insinua sous ma jupe, touchant presque ma culotte. Je sursautai et avec ça je réussi à me renverser mon Sprite sur mon t-shirt.

- Oh putain, merde ! Bon, je vais nettoyer ça et je reviens.

Je me dirigea vers les toilettes pour rincer un peu les dégâts. Sira arriva quelques secondes après.

- Putain, mais ça va pas ou quoi ? Pourquoi tu as fait ça ?
- Eh ! Du calme. C'est bon, je rigolais.
- Non, mais tu sais que j'ai du mal à trahir Lucas. Et là, tu fais ça alors que personne regarde ! Ça sert à rien ! Le but c'est de leur faire croire que notre couple est vrai et de tenir la blague jusqu'à la fête d'anniversaire d'Ivy, rien de plus ! Donc, explique-moi pourquoi tu as fait ça alors que personne nous voyait ?
- Je suis désolée, c'était juste pour rigoler...

Maëlle sortit des toilettes à ce moment. Je n'avais même pas vu qu'elle était partie de la table.

- Du coup c'est une blague ? C'est ça ?