On était mardi. Aujourd'hui, je me réveillais avec une boule au ventre, je devrai, dans un peu plus d'une heure, faire croire à tout le collège que ma meilleure amie et moi, nous étions en couple. Je devrais l'embrasser, la toucher, tout ça me répugnait. Mais je le faisais pour elle, et je ne devais pas oublier ça.
Je me levai de mon lit, sans entrain. Puis je descendis prendre mon petit-déjeuné, toute seule comme d'habitude. A cette heure, mon frère n'était pas encore réveillé et mes parents se préparaient. Notre vie familiale se faisait essentiellement le soir et le week-end.
Je me dépêchais de me préparer avant de partir. J'avais fait exprès de ne pas arriver en avance pour éviter mes amies. Hier, pendant mon dernier cours, Ivy m'avait questionné au sujet de ma relation avec Sira. Elle en avait parlé devant Aurélie, une autre amie à nous qui n'était pas encore au courant du scoop.
Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle était presque aussi excité par cette blague que Sira. Même si je ne voulais pas répandre la rumeur, ça faisait plus vrai que tout le collège soit au courant. Je redoutais le moment où ça arriverait...
J'arrivais dans le hall quand ça sonna. Ce qui tombait bien car j'avais sport et je devais attendre mon professeur ici. Ivy et Aurélie me rejoignirent bien vite. Elles discutaient d'un sujet qui m'échappait. J'étais dans mes pensées et ne voulais pas en sortir. Dans ces moments-là, mes proches savaient qu'il ne fallait pas me déranger.
Quand toute la classe fut rangée, le prof nous demanda de le suivre jusqu'au gymnase. En ce moment nous faisions cirque, j'aimais plutôt ça car j'avais assez d'équilibre pour marcher sur un fil, rouler avec un mono-cycle ou encore faire des figure sur un rolla-bolla. La plupart des élèves étaient sur leur téléphone car le prof était assez laxiste, mais les personnes comme moi, qui adorait le sport, adonnaient de bon cœur à l'activité proposée. Ça me permettait de me concentrer sur autre chose que sur cette histoire qui me tourmentait.
Je m'entraînai à sauter en faisant un tour complet sur les rolla-bollas avec Tony, un pote à moi. Il se débrouillait un peu mieux que moi, mais il m'aidait toujours pour qu'on soit au même niveau. A la fin du mois, nous étions censés présenter un petit spectacle et je regrettais que les filles soient aussi peu motivées. Je l'aurais bien fait avec Tony mais il le faisait avec ses amis et nous étions limités à des groupes de quatre. Je devais, donc, me coltiner mes deux boulets d'amies qui détestaient tous les sports.
- Hello, est-ce-que je peux me mettre avec vous pour le spectacle, me demanda Sabrina, une pétasse que je ne supportais pas.
Quand elle était arrivée l'année dernière, je l'avais accueilli et étais rapidement devenue son amie. Malheureusement, elle ne supportait pas Juliette, la seule amie que j'avais dans ma classe cette année-là. Pendant des mois, elles s'étaient insultées devant moi, jusqu'au jour où ça avait dégénéré et où elles étaient parties dans le bureau de la CPE. Elles en étaient ressortie en étant les meilleures amies du monde. J'étais heureuse de cette situation, sauf que dans un groupe de trois, il y en a toujours une à part. Dans cette situation, c'était moi. Je m'étais sentie rejetée et j'étais retournée avec mes vraies amies qui elles, avaient toujours été là pour moi. A la rentrée, j'avais définitivement coupé les ponts avec Sabrina. Mais elle ne semblait pas réellement le comprendre et nous considérait comme ses bouche-trous. J'essayais du mieux que je pouvais de ne pas l'insulter à chaque fois qu'elle venait nous parler.
- Euh, je sais pas, les groupes ne sont pas déjà figés ?
- Non, parce que j'étais pas là les derniers cours et le prof m'a dit de me mettre avec eux.
Elle prononça ces derniers mots en pointant du doigts Selma, Daniel et Aïssata. Ils n'étaient pas très intégrés dans notre classe, bien que pourtant soudée.
- Du coup, j'ai négocié pour être avec vous, reprit-elle.
Donc, en faite, ce qu'elle m'expliquait c'était que je n'avais pas le choix. Je détestais cette fille et je détestais ce prof qui se laissait convaincre par n'importe qui, du moment que cette personne avait des seins.
- Bon, si tu veux. Tu sais faire quoi ? capitulai-je.
- Les assiettes, annonça-t-elle, fière.
- Et quoi d'autres ? Parce que Aurélie et Ivy font déjà ça.
- Euh... rien...
Un léger sourire victorieux étira mes lèvres. Elle ne avait beau se la jouer parfaite quand elle devait montrer ses qualités ça allait vite.
- Dans ce cas, tu peux essayer de jongler et puis si tu arrives pas, ce n'est pas très grave, on te mettra dans le fond.
Elle partit, vexée. Je me rendais compte que je n'avais été pas sympa sur ce coup-là, mais je ne pouvais m'en empêcher, cette fille me faisait péter les plombs.
Tony m'applaudit, il ne la supportait pas non plus.
- Comment tu lui as cloué le bec à cette pétasse ! Je n'aurais pas fait mieux.
Nous discutâmes sur des rolla-bollas jusqu'à la fin du cours. Je partis me changer dans le vestiaire avant la récréation.
Le moment fatidique était arrivé et je devais être une meilleure actrice que jamais, je devais rentrer dans le jeu à mes risques et périls...
VOUS LISEZ
PRANK
Подростковая литератураUn prank. C'était seulement censé être un prank. Mais nous avions joué et nous en avions payé les conséquences. -Inspiré de ma vie- ( Je dis bien INSPIRÉ les noms sont complètement changés et quelques passages sont romancés )