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C'était enfin le grand jour ! Après cette soirée, je pourrais tourner la page de tous ces mensonges. Je pourrais repartir sur de nouvelles bases et réécrire ma vie comme je l'entends, avec les personnes que je veux autour de moi.

Sira et moi avions décidé de venir ensemble, tel le couple que nous étions sensées être. Ivy n'avait invité que ces amies les plus proches, nous étions une douzaine.

Plus de la moitié des personnes étaient déjà arrivées lorsque nous entrâmes dans la pièce. La musique était à un volume raisonnable et les filles discutaient en mangeant des bonbons.

- Ah bah enfin vous voilà ! s'écria Ivy.
- Eh ! Arrête, il manque d'autres gens ! Et puis, on est pas autant en retard que ça...

Ce n'était pas vrai, nous avions plus d'une demie-heure de retard. La ponctualité n'était pas notre plus grande qualité.

- Oui, c'est vrai que Maëlle et Aurélie ne sont pas encore là, mais elles, au moins, elles ont prévenu.
- Bon bah, on est désolées, la prochaine fois on essayera d'arriver plus tôt.

Les filles soufflèrent, désespérées par nos promesses que l'on donnait à chaque soirée mais qu'on ne respectait jamais.

Je déposai mes affaires et m'affala sur le tapis près des schtroumpfs et en pris quelques-uns. Sira me rejoignit et se posa à côté de moi, sa tête sur mon épaule.

- Bon, les filles, en attendant Maëlle et Aurélie, je sors les bières. On verra pour l'alcool fort quand elles seront là, annonça Ivy.

Ivy ne vivait qu'avec sa mère qui la laissait faire un peu se qu'elle voulait. Du coup, depuis ses treize ans, elle fumait et buvait. Ce n'était que par petites doses, simplement de quoi attirer l'attention et se donner un style et une réputation. Et puis, vu qu'elle fantasmait sur les hommes plus âgés (notamment notre prof de technologie), ça montrait qu'elle était mature. Même si ce raisonnement était absurde, elle continuait.

Pour ma part, je n'aimais pas l'alcool et encore moins les cigarettes. Mais pour ce soir, je pensais que quelques verres seraient une expérience et que cela ne me ferait pas de mal pour mon moral.

Ivy nous servit à toute une bière et fit tourner un décapsuleur. Ma première gorgée fut amère, mais voyant que tout le monde buvait, je ne dis rien.

- Alors, notre petit couple, comment il va ? demanda Marie.
- Très bien ! Maintenant que tout le monde est au courant, on a plus besoin de se cacher et c'est bien mieux.
- Tant mieux. Et au niveau du sexe, vous en êtes où ?

Cette question venait d'Eléonore, je ne mis attendait pas, elle ne parlait pas souvent de ça. Je me retournai vers elle, étonnée. Je ne dis pas un mot, laissant Sira répondre à la question. Après tout, c'était elle qui avait inventé qu'on s'était avoué nos sentiments pendant une partie d'action ou vérité.

- Et bien, on a fait des trucs assez basiques, on s'est touchées les seins, on s'est doigtées et on a fait des ciseaux.
- Pas de cunni ? demanda Ivy, presque déçue.
- Non, pas encore.
- Et vous comptez vous acheter des... jouets ?
- Euh... je sais pas, peut-être plus tard, répondit Sira après avoir rigolé de la façon dont Eléonore l'avait dit.


J'avais déjà écoulé deux bières quand Maëlle et Aurélie arrivèrent. Je fus heureuse que mon alliée dans le mensonge soit arrivée.

Ivy leur proposa une bière et seule Maëlle refusa. Je la comprenais, même si ce truc m'avait enlevé un poids à l'estomac, je ne savais toujours pas comment j'arrivais à supporter ce goût si amère.

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