Le 15 Novembre, 09h30
Maxine,
Le froid commence à s'installer, c'est une sensation étrange de ne pas t'avoir à mes côtés pour l'affronter et nous réchauffer ensemble le corps et le cœur.
J'attends avec impatience que les premiers flocons dévalent le ciel à toute vitesse afin de cascader le long de mes cheveux, de s'écraser sur le sol, d'étendre leur blancheur jusqu'aux confins de mon monde, éclairé d'un froid soleil.
Chaque saison est une merveille à sa façon.
Les jours sont longs, pourtant. Je dois me planifier des choses à faire afin de ne pas m'ennuyer et être atteinte par mes idées noires. J'essaie de me concentrer. Me lever, prendre mon petit-déjeuner, m'habiller, écrire, préparer à manger, faire une sieste, traîner sur internet (un peu), aller à la salle de sport (longtemps), lire un livre ou regarder un film, faire le ménage, manger, prendre une douche, dormir. Je n'arrive que très rarement à tout faire ; parfois je ne réussis même pas à dépasser la première étape. C'est la plus compliquée. C'est le moment où je suis bien, dans un cocon, dans une zone de confort, et où je dois décider de ne pas en sortir, ou bien de faire quelque chose de cette journée. C'est le moment où toutes les futures étapes apparaissent devant mes yeux comme une prolepse et où je dois essayer de ne pas me décourager, et de trouver la force de les accomplir.
Qui croirait qu'il peut être aussi compliqué de simplement vivre ?
C'est devenu... de la survie. L'important est de réussir à traverser chaque jour. À toujours être là le soir. Vivante, vide ou douloureuse, mais toujours là. Ne pas se perdre, ne pas se laisser noyer. C'est le plus important. C'est le plus difficile.
Alors je m'accroche à ce que je peux. Parfois c'est à une chanson, parfois c'est à toi.
Parfois c'est à la neige.
Avec amour,
Lou
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General FictionMaxine a disparu. Lou, désespérée, lui écrit des lettres. [1ère tentative épistolaire. N'hésitez pas à commenter pour me dire ce que vous en pensez]