Le Roi des Elfes Blancs, Quvhalion, régnait avec la plus grande sagesse sur Elfira, au côté de sa femme, Elyrane.
Sa beauté enchanteresse représentait l'une des fiertés du peuple. Ses cheveux brillants atteignaient ses genoux. De la couleur du corbeau, ils descendaient en ondulations soyeuses. Des mèches dorées teintaient sa toison. Ses yeux, d'un bleu océan, reflétaient la sérénité, mais dégageaient une inquiétude vive et glaciale. Seules des pommettes rosées rehaussaient la blancheur de ce fin visage de porcelaine, orné d'un menton pointu et d'un nez délicat.
Elle était toujours vêtue de couleurs pâles ou de nuit, avec de longues traînes et des manches en tresse. Elle marchait à chaque instant pieds nus, sur l'herbe, dans l'eau ou sur la pierre. Beaucoup de Royaumes la considéraient comme le plus beau joyau de l'Entre-Monde.
Le Roi et la Reine des Elfes Blancs s'aimaient éperdument l'un et l'autre. Mais le jour où Elyrane annonça sa grossesse, la proclamation ébranla le peuple, étant donné que le seigneur Quvhalion n'était en rien le père.
L'enfant avait été le fruit d'une prophétie venue des abysses. Nul n'en connaissait les mots, mais ils subjuguaient poétiquement l'Entre-Monde, car tous savaient que cet être portait sur ses épaules l'espoir du monde. Lui seul avait la possibilité d'engendrer le bien.
Quvhalion, au moment de la naissance de cet enfant tant attendue et espérée, se trouvait sur le balcon de la tour principal d'Elfira. Il était vêtu d'une tunique mordorée en velours. Ses cheveux étaient rassemblés en une tresse noire brillante et de mèches argentées de la couleur de la lune. Ses yeux incarnaient les ténèbres. Il regardait, d'un air hagard, le paysage qui s'étalait devant lui.
Des cascades s'écoulaient joyeusement pour former un lac à l'aspect albâtre qui scintillait au soleil. Mais la plus spectaculaire d'entre elles jaillissait en sens inverse et son courant montait vers un grand érable azur aux feuilles de différents tons.
Le doré, le blanc, le vert et le bleu régnaient en maître dans les jardins. Des écriteaux ciselés délicatement étaient ancrés dans des colonnes neigeuses. Tout semblait briller comme des paillettes.
Le palais nacré se trouvait sur une île où des saules aux branches sinoples servaient de barrières. Plus elles descendaient près de la terre, plus elles devenaient claires. Pour rejoindre le château, un tapis composé exclusivement d'herbe faisait office de pont. En dessous passait une eau miraculeuse et diamantée.
Des fleurs aux mille couleurs écarlates se dressaient majestueusement, et ouvraient leur tendre corolle. Leur pistil jaune, écarté en étoile, rappelait un dessin d'enfant. Une route en dalles immaculées et brillantes au soleil serpentait autour d'un mont verdoyant.
Le château, protégé par un bouclier, se révélait visible uniquement par les elfes et leurs amis. C'était le seul chemin connu qui donnait accès au Royaume.
Malgré les instruments de musique classique, les ruisseaux et les cascades, le son paraissait lointain comme un songe. Cet habitat calme était préservé de tout environnement à sa marche contraire à suivre. Le Roi, regardant ce paysage, scruta au loin les immenses champs dorés et verts ; les récoltes s'annonçaient prometteuses. Une elfe passa derrière lui, une corbeille de fruits entre les mains. Il la fit s'arrêter.
— Le dieu ailé. Ramène-le-moi.
Ce fameux dieu, tout du moins sa morphologie, s'apparentait aux peuples des Humains. Mais ses splendides ailes en plume de cygne dorée réfutaient cette affiliation. C'était une personne à la beauté surprenante avec des cheveux en bataille, descendant sur ses épaules et blonds comme le soleil. Il appartenait à cette race masculine, pensant que, vu son physique, toutes les femmes se tenaient à ses pieds et devaient se laisser faire, car leur jeunesse juste éclose fanerait bien vite.
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Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]
FantasyLes ailes des ténèbres s'étendent sur Entre-Monde. Le sauveur promis par la prophétie n'est pas arrivé à Elfira et les Contrées continuent de s'effondrer alors que le temps s'égrène. Andor, le domaine des Nains, subit une attaque meurtrière, les con...