Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]

Chapitre 23 L'Arbre aux Cœurs (1ère partie)

—Vous venez chercher votre ami ? demandèrent les siamois.

—Oui. Où est-il ? demandais-je, sans m'attendre à une bonne nouvelle.

—Vous n'avez pas le droit de le récupérer.

—Et pourquoi il ne peut pas venir avec moi ? répondis-je, en levant les yeux au ciel

—Nous en avons besoin.

—Pourquoi faire ? questionnais-je.

—Pour nourrir le manoir. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu d'aliments frais.

J'hésitais sur le comportement à adopter. Continuer à poser des questions ou les tuer tout de suite ? Je devais avouer que la deuxième option était savoureuse.

—Si c'est un arbre, les racines ou je ne sais quoi, se nourrissent des nutriments de la terre ?

—Pour survivre dans les ténèbres de l'Entre-Monde, l'Arbre de la Nature a besoin d'énergie vitale. Et il semble apprécier votre aïdem. Eux aussi ont échappés à la surveillance d'Undómiel ?

—Non. Ils n'étaient pas assez intéressant à leur goût.

—Ça leur ressemblent plus, dirent-ils en se regardant pour hocher la tête en toute synchronisation.

—Qu'est-ce que l'Arbre lui fait ?

—Il se nourrit de son esprit, le vide de ses forces. Pour combattre les ténèbres, la Nature a besoin d'une âme n'ayant pas accompli d'atrocité. Une âme pure ou presque, car maintenant, il est quasiment impossible d'en trouver. Votre ami, Ness Hornblower, est l'être parfait. Il a de la gentillesse, de l'intelligence, de la compréhension, de la tendresse. Il pense aux autres, partage ses biens, est très peu égoïste, cupide, menteur. Et ses deux principales préoccupations dans la vie sont les livres et son jardin. De plus, nous n'avions aucun savoir sur les Aïdems. Grâce à cette âme, notre bibliothèque contiendra encore plus de connaissances.

« La Nature est une personne à part entière, mais les Contrées l'ignorent tellement qu'Elle en devient invisible à chacun qui la regarde. Pourtant, elle nous observe à chaque moment de notre vie, tant qu'il y a, juste, un morceau de terre près de nous. Le Manoir l'a accueilli en ses murs comme une brebis égarée dans la tempête. En son sein, Elle a pu se reconstruire et redécouvrir sa force d'antan. La Nature nous a choisi pour être son corps. Son esprit est en nous. Son histoire, chaque idée, nous les retranscrivons dans des manuscrits pour Elle.

« La feuille écoute et relie ses pensées à toute plante à côté d'elle. Le flux va jusqu'à l'Arbre de la Nature, qui est donc mis au courant. La Nature est la véritable gardienne de ce monde. Tant de choses ont été évité grâce à Elle. »

—Qu'avez-vous fait ? Vous avez arrêté des guerres ?

—Nous, nous ne faisons rien. Nous ne sommes que le corps de la Nature. Elle, est notre esprit. Elle parle à travers nous. Et Elle ne participe pas aux guerres, aux bains de sang inutiles. C'est vous, créatures du mal, empoisonnées par des mœurs qui ne choquent plus personne, qui êtes l'origine de ces guerres. La Nature pleure vos fautes, mais doit savoir punir ses enfants.

—Vous participez à ces horreurs ! m'insurjais-je, outrée par leur parole. Vous ne faîtes rien et vous avez autant de sang sur les mains que nous. Voir plus, car vous pourriez nous aider, arrêter ces massacres.

—Elle ne demande pas la guerre. Elle demande le respect. Pourquoi vous battre pour des morceaux de terre ?

—Car les Contrées et Royaume ont besoin de ces terres pour vivre.