Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]

Chapitre 6 Andor (2ème partie)

           Rowan quitta la zone minière où des filons d'or coulaient comme des torrents. Il sentit en lui une chaleur étrange. Il se dirigea vers la chambre des trésors sans en savoir la raison. Ses faits et gestes semblaient contrôlés par une force qui le dépassait. Il avait beau essayer d'échapper à cette emprise, il n'y arrivait pas. Ses pensées le berçaient dans une douce musique. Il se mit à la fredonner. Sa voix rocailleuse monta dans les voûtes.

Une chanson nous appelle

Loin du feu de la nuit.

Je t'aimerais toute ma vie,

Si tu voulais m'aimer

Loin de la nuit insouciante.

Je me souviens, il me semble

De tes yeux émeraude,

L'écho de ton sourire,

Vestige de mon âme en flamme.

Danser toute la nuit

Comme une braise volante.

Affronter les terreurs de la vie

Dans un murmure merveilleux.

Je te veux auprès de moi

Pour ne pas oublier ta voix magique.

Le ciel et la terre assistent à notre rencontre

Tandis que le vent se lève

Loin du feu de la nuit.

           L'enfant elfique courrait dans les longs couloirs dorés en regardant, de temps en temps, derrière lui. Une arcade, protégée par une barrière magique, était faiblement éclairée. Des serpents en ambre et en bronze décoraient le sol. Une porte en onyx avec des serrures en or s'ouvrait sur un lieu noir comme la nuit. Au-dessus, la langue naine y était gravée en argent avec une enclume.

           L'enfant regardait ce lieu et s'approcha de l'entrée qui s'entrebâilla alors qu'il ne l'avait pas touché. Une petite lanterne illuminait l'endroit et il descendit. À chaque pas, des cierges s'allumaient et éclairaient uniquement la prochaine marche cuivrée. Les chandeliers le menèrent sur un sol marécageux. Il baissa la tête et vit pièces, objets dorés, minéraux précieux qui submergeaient la salle. Il dévisagea avec de grands yeux cet espace aux pierreries montant haut autour des colonnes.

           L'enfant retira sa capuche cendrée en laissant découvrir une petite fille aux longs cheveux rouge. Elle commença à reculer face à cette trouvaille inestimable. Quand ses pieds touchèrent enfin les marches, elle se retourna pour les remonter. Mais elle se retrouva devant un nain. Une peur sans nom apparut dans son regard. Elle posa un genou à terre en signe de soumission, car elle avait reconnu la noblesse de l'être.

— Pourquoi t'inclines-tu, enfant elfique ?

— Vous êtes le Prince d'Andor, donc l'héritier de ce Royaume aux mille trésors.

Une grande main pleine de force s'approcha de son visage qu'elle prit. Une chaleur inhabituelle l'envahit quand sa paume se trouva serrée dans celle du nain. La petite remarqua une sorte de lumière blanche, mais pâle, tout autour de lui. Il l'attira à lui.

— Pourquoi t'es-tu inclinée comme si tu avais peur ?

— J'ai craint que vous me punissiez pour être rentré en ce lieu sans permission.