Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]

Chapitre 20 Quand la vengeance réunit (1ère partie)

          Ness était couché par terre, visage tourné vers le ciel.

— Regardez-moi, ordonna une voix féminine.

Le pauvre aïdem, sous le choc, obéit. Il se releva en soupirant et entoura ses genoux à l'aide de ses bras. La mystérieuse jeune femme lui paraissait encore plus irréelle qu'à son arrivée. Derrière elle, le feu l'enveloppait tel un halo. Telle une déesse. Son admiration le pétrifiait, donc, il baissa de nouveau la tête.

— Combien de temps me suis-je évanouie ? demanda-t-il, faiblement.

— Ne vous inquiétez pas. Il ne s'est écoulé que quelques minutes et vous n'avez rien raté de bien important.

— Où se trouvent Githrandiar et Rowan ?

— De l'autre côté, en train de discuter des détails du voyage.

— La hauteur du feu me préoccupe. Des personnes pourraient nous voir.

— Aucun risque. Une bulle de protection nous cache de tout être-vivant, assura-t-elle, en souriant.

Un petit silence s'installa où la femme changea de position.

— Qui êtes-vous ? chuchota-t-il, en hasardant un regard vers elle.

— Avez-vous peur des Vampires ? demanda-t-elle, comme réponse.

— Bien sûr. Comme tout le monde, souffla l'aïdem.

— Pour quelle raison ?

— Ils boivent du sang. Ce sont des monstres, répliqua-t-il, en haussant les épaules.

— Tous ?

— Oui, affirma Ness, d'une voix plus posée.

— Pourquoi ?

— Car ils se nourrissent tous de notre vie. Même les Vampires Nés et les Nouveaux Vampires.

— Que penseriez-vous si j'étais l'une d'entre eux ? demanda-t-elle, en le regardant calmement.

— C'est impossible, déclara Ness.

— Pourquoi ?

— Votre beauté ne peut s'apparenter aux créatures malfaisantes.

Ness hoqueta en réalisant ce qu'il venait de dire. Il se mit à rougir à tel point qu'il sentait ses joues lui brûler la peau.

— Citez-moi la caractéristique la plus reconnaissable des Vampires.

Dans le silence de mort, Ness eut l'impression que le temps s'était arrêté et que son cœur avait décidé de le quitter.

— La beauté, murmura-t-il épouvanté.

Il se redressa, tout doucement, et se prépara à crier.

— Oui, je suis une vampire. Un Nouveau Vampire pour préciser davantage. Je me nourris de sang comme tous mes congénères, mais vous pouvez me faire confiance. Vous estimez bien Githrandiar digne d'en bénéficier. Pourquoi pas moi ?

— Mais au contraire de lui, vous pouvez me tuer.

— Votre meilleur ami est un magicien, Ness. Il n'a qu'un mot à prononcer et il vous réduit en poussière. Alors, entre lui et moi, je pense que ça se vaut bien.

— Oui, mais lui ne va pas planter ses dents dans mon cou.

— C'est vrai que les méthodes de Githrandiar pour tuer une personne s'avèrent plus propres, déclara-t-elle, en plaisantant légèrement.