Véritablement abattue, je grimaçais sans cesse : alors que j'y faisais peu attention auparavant et que ce n'était pas désagréable, aujourd'hui était un supplice. Tout me rappelait Lukas, notamment les couples s'enlaçant ; si un jour je les avais trouvé attendrissants, désormais ils me répugnaient : la jalousie. Moi aussi, j'aurais aimé me promener main dans la main avec l'élu de mon cœur. Moi aussi, j'aurais souhaité me sentir en sécurité. Moi aussi, j'avais besoin de somnoler dans le bien-être.
La lueur maussade teintait mes yeux baissés constamment, même inconsciemment, si bien que l'une des fumeuses de la classe finit – à mon grand étonnement – par s'adosser à mes côtés pour me murmurer à voix basse :
— Tu vas bien ? Tu as l'air triste.
J'eus du mal à répondre directement, trop sonnée par cette question :
— Euh... oui ! Merci de t'inquiéter, balbutiai-je d'abord, je suis juste fatiguée, ça va, rajoutai-je avec le plus grand des sourires.
La brune ne sembla pas satisfaite de ma réponse étant donné son froncement de sourcils, puis elle m'observa du coin de l'œil et s'écarta.
Je me sentis alors troublée : pourquoi n'avais-je pas dit la vérité, soit que j'allais mal ? Les mots s'étaient figés entre mes lèvres, cela avait été plus fort que moi : mais pour quelle raison ? En m'imaginant lui expliquer mon mal-être, je me sentis tout simplement gênée : était-ce de la honte ? Si c'en était, pourquoi était-elle présente ? Craignais-je de l'importuner tant bien même je trouvais légitime une épaule sur laquelle m'appuyer ? J'étais incompréhensive, du moins c'était ce dont j'avais l'impression.
Me trotta alors dans la tête la notion de bonheur. Il était vrai que je n'étais pas heureuse ; pourtant certaines personnes ayant vécu pire que moi se portaient mieux. Dans ces moments-là, je me sentais honteuse de me plaindre pour si peu, alors que ces personnes subissaient dans le silence...
Je tentai alors de me rassurer : tout était simplement relatif, peut-être ? Qui plus est, lorsqu'une personne souffrait, elle perdait toute objectivité face à la situation.
Finalement, peut-être que pour être heureux, il fallait tout simplement y croire ?
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12 (faux) Sourires | TERMINÉE |
General FictionLe sourire... Nous l'arborons chaque jour, à différentes personnes, pour différentes manières, mais savons-nous si chacun est vrai ? Les miens, particulièrement 12 au cours de ma vie, sont véritablement faux, mais qu'y puis-je ? L'Humain est comp...