J'avais préservé mon coeur , j'avais fait mon choix , comme Ollie l'avait dit. Pourtant ça ne changeait rien. Ca faisait toujours aussi mal. J'étais seule, chaque jour, et dehors assise sur les marches humide j'étais frigorifiée, le mois de Novembre prenait fin et l'hiver. Je refusais d'aller manger à la cantine. Ce n'est pas que j'avais honte de ma solitude. J'avais juste peur. J'étais pétrifiée à l'idée que quelqu'un m'adresse la parole et j'évitais Bradley et ses amis puique eux aussi maintenant devaient me hair. J'évitais aussi ce garçon , Connor Ball , le président du comité de la vie lycéenne, parce qu'il venait toujours me parler, me poser des questions indiscrètes auxquelles j'étais obligée de répondre par des mensonges parce que s'il savait. A chaque fois que jele croisais dans un couloir , ou même n'importe où dans l'enceinte du lycée il me souriait. Je sais que c'était des efforts de pitié ou peut-être voulait-il avoir bonne conscience... Je l'ignorais. Depuis qu'une femme d'une quarantaine d'années s'asseyait à côté de moi sur les marches de la vieille chapelle pendant le déjeuner et tentais d'engager la conversation, j'avais décidé qu'il était plus sûre d'être entouré d'élèves inofensifs dans un lieu sécurisé que de manger dans ce village incertain avec à mes côtés une quadragénaire veuve qui était accro au Mcdrive. Un midi, je m'étais donc attablée seule essayant d'imaginer des amis assis aux trois chaises vides qui m'entouraient. L'imgination permet parfoisd'oublier ce que l'on ne veut pas être. Ils parlaient et riaient. Tout tait beaucoup mieux maintenant. Même les carottes trop cuites avaient bons goût.
- Salut Jilian ! Tu es toute seule? C'est la première fois que je te vois manger ici!
Je levai les yeux surprise de cette interlocution. C'était Connor, qui affichait un grand sourire ses cheveux blonds ebouriffés. Une boule se forma dans ma gorge alors que je m'efforçait de sourire.
- Oui, je rentre manger chez moi d'habitude.
Il tira la chaise où Corrie, mon amie imaginaire était installée. Je soupirais intèrieurement.
- Je peux?, dit-il en s'installant.
J'acquiéçai malgré moi.
Il avait déjà croqué dans sa pomme avant même que je n'ai pu répondre oui. Il avait ensuite engagé la conversation ses yeux bleus pétillaient lorsqu'il posait ses questions.Si on m'avait demandé de représenter l'allégorie du bonheur, son image serait apparue dans mon esprit. Je ne pouvais pas l'imaginer en larmes, les yeux rougis par la tristesse. Il était plin de ressource et n'étais jamais à cours de questions indiscrètes.
- Pourquoi as tu changé d'école au fait?, avait-il soufflé . Il parlait tant qu'il n'avait toujours pas fini sa pomme. J'enfournais une cuillérée de carottes, pour éviter sa question mais il me fixait avidement.
- Heu enfaite c'est pour des raisons personnelles, avais-je bredouillé.
J'avais opté pour la vérité, parce que mon esprit ne trouvais plus aucun mythes, la quetion avait été trop directe.
- Tu es une fille pleine de secrets Jilian.
Je baissais les yeux et prenais mon plateau pour quitter la table. J'avais bafouillé que je n'avais plus très faim parce que son interrogatoire commençait à m'inquiéter. En me tournant pour repousser la chaise sous la table, je m'étais retrouvée face à face avec Bradley, il me fixait et mon regard s'était lui tourné en direction du sol.
- Jilian attend, mes amis arrivent, reste un peu, s'était exclamé Connor.
Comme une idiote j'avais rebroussé chemin et m'étais réinstallée pour éviter Bradley , et celui-ci avait pris place près de moi déposant son plateau d'épinards à côté du mien. Je repensais à notre dernière conversation la semaine dernière, puis à mon bêtise de chercher à l'éviter alors qu'il était là , tout près de moi. James était là aussi, près de Connor, il me salua gaiement.
- Donc Jilian, je te présente James McVey et Bradley Simpson , et les gars je vous présentent Jilian West.
Je baissais les yeux écrasant mes carottes avec ma fourchette nerveusement.
- Enfaite on se connait déjà, dit James en souriant, on est dans le même cours de tennis, et aussi d'Anglais.
Un sourire illumina le visage de Connor.
- C'est génial ça ! J'adore les coïncidences!
Je détestais.
Après quelques secondes, je compris pourquoi il se montrait si gentil avec moi, ce n'était pas de la pitié, ni de la bonne conscience, c'était de la curiosité, un pur interrogatoire pour savoir et critiquer après. Ou pire, il s'était ervi de moi pour attendre ses amis. Il devait avoir honte lui, d'être seul à une table. Encore une fois, je remerciais le ciel de ne pas avoir donné mon coeur. Ils parlaient tous les trois autour de moi, mis je n'écoutais pas, je préfèrais encore être avec mes amis imaginaires que d'être entourée de vrais êtres humains et de faire comme si. Je restais assise pourtant. Trop poltronne.
- On parlait avec Jilian tout l'heure, et elle n'est pas très bavarde, ses réponses étaient toujours évasives. Je t'assure James, certaines personnes n'aiment juste pas parler d'elles. Si Brittany est comme ça , c'est juste que tu lui plait et qu'elle ne te connait pas encore assez pour te parler d'elle, s'anima le garçon blond.
Il avait osé.
- Ou qu'elle te cache quelque chose , avait ajouté Bradley.
Mon instint avait relevé ma tête brusquement en sa direction. Je sentis au son de sa voix que son reproche m'était adressé.et lui avait lancé un regard assasin. Ses yeux noisettes me fixaint aussi , mais il avait l'air surpris par ma réaction et sincère.
- Qu'est-ce que tu en penses Jill ? , demanda Connor quin'avait pas manqué de remarquer mon retour à la réalité.
- Je pense que tu as raison Connor. Brittany ne te connais pas assez bien.
- Je ne pense pas qu'elle me cache quelque chose, mais son attitude est bizarre, elle se méfie de moi, couina James l'air vexé.
- Tu as une belle réputation tu sais, dit Bradley en riant.
Ses yeux se plongèrent dans les miens.
Puis il ajouta.
- Et puis tu sais tout le monde a des secrets.
Je ne sais pas si j'étais paranoïaque ou alors qu'il pensait encore à notre dispute, mais ce qu'il venait de dire m'était destiné. La terre semblait s'être arrêtée. Je n'avais pas l'impression qu'il me harcelait, curieusement, je me sentais bien qu'il sâche que j'ai des secrets. Comme ci le poids de ses derniers pesaient moins lourds dans ma poitrine; parce que maintenant sans qu'il ne les connaissent vraiment j'avais l'impression de les partager avec lui.
- L'important ce n'est pas de les découvrir James, poursuiva-t-il, mais juste de l'aider sans savoir.
A cet instant Connor prononca la phrase, la plus censée et la plus terrifiante que je n'ai jamais entendu.
- De toute façn au bout d'un moment quand le secrets sont trop lourds, il faut les partager, on ne peut pas vivre avec éternellements. Je suis sûre que sinon ils te poursuivront jusque dans ta tombe pour te tourmenter. Autant les partager avec quelqu'un, comme ça tu n'as plus qu'un demi secret et tu laisse l'autre le porter à ta place. Plus il est lourd, plus tu partage, plus c'est léger.
- Tu dis vraiment n'importe quoi parfois toi, grommela James avant d'enfourner son beignet dans sa bouche.
- C'est pour cela que je suis un livre ouvert , s'extasia Connor en ignorant James.
Soudain tout s'illumina trop fort, je ne pouvais plus ouvrir les yeux, mes paupières étaient trop lourdes, comme mon secret. Il avait raison, je devais absolument parler. Une alarme bourdonnait dans mes oreilles j'avais besoin de parler et ee tout extèrioriser. J'ouvris la bouche. Puis la refermais.
Je m'abstins car mon secret devait le rester, sinon j'étais en danger.
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Going Nowhere- Bradley Simpson (The Vamps)
RomantikJill rencontre l'inconnu des bois Bradley qui va changer sa vie