The story of my life

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Alors il était mort?

La souffrance, on peut s'en épargner par bien des moyens. J'avais la coutume d'utiliser toutes sortes de méthodes pour la refouler. Mais refuser la souffrance, c'est  accepter de vivre. Se métamorphoser en végétal et n'avoir aucun pouvoir sur sa longévité. Respirer, se nourrir, s'endormir, puis mourir parce que tout est éphémère. Mon esprit ne devait plus exister, c'était ce à quoi consistait la méthode. Elle avait marché  avec  ce que j'appellerai  "souffrance de surface" , celle qui nous touche sans nous anéantir. On se croit fort et courageux parce qu'on y résiste, mais en réalité  supasser la souffrance de surface avec la méthode du végétal relève plus que jamais la faiblesse de l'espèce humaine.

La méthode avait cessé de fonctionner le soir où mon père avait cessé d'être celui que j'aimais et admirais depuis mes tous premiers souvenirs de sa main qui tenait la mienne de peur que je tombe.

Il m'avait fait souffir, maintenant il n'était plus.

La première réaction de mon corps fut le soulagement.

Recroquevillée, luttant contre la folie cette annonce m'avait appaisée.

Tout était fini n'est-ce pas? Je n'étais plus en dangers désormais. Ma vie allait reprendre son cours. Dans tous les films les méchants meurent et les gentils se roulent dans le bonheur pour l'éternité, n'est-ce pas?

Comment avais-je pu penser une seconde qu'il était le mauvais humain entre nous deux?

Je m'étais laissée transportée dans la voiture de police les bras accrochées autour du cou de ma mère, ne voulant plus jamais desserer son étreinte. Ollie nous suivait à l'intèrieur alors que nous nous serrions sur la banquette arrière.  Elle était venue me chercher, elle s'était battue pour moi, pour la première fois. Elle m'aimait, peut-être était-ce elle qui avait mis fin aux jours de mon père, avec l'aide d'Ollie. Ils avaient échoué à leur première tentative, ce qui expliquait pourquoi Ol abait voulu me prévénir la veille . Je les imaginais parfaitement se téléphoner en cachette afin d'échaffauder un plan d'attaque contre lui. Maintenant nous pleurions ses larmes de soulagement. Alors que l'agent sortait de la forêt, j'eus peur pour eux. Qu'allait-il leur arriver s'ils étaient complices ou coupables d'un meurtre? C'était de la légitime défense non?

- Où allons nous? , demandais-je en essuyant mes larmes.

- A l'hôpital.

Pourquoi n'allait-il pas d'abord au commissariat?

Je regardais Ollie, encore plus dévasté que la veille. Je brûlais d'envie de tout savoir, mais les mots ne pouvait sortir. "Comment étaient-ils parvenus à le tuer? Etait-ce pour moi?"


Ollie répondit à une question que je n'avais même pas eu idée de poser:

- Il n'a pas souffert Jill, il n'était pas conscient. 

Je baissais les yeux. Ils l'avaient tué dans son sommeil alors. Le véhicule tourna brusquemment puis s'insérra dans la quatre voies qui menait vers Luton comme l'indiquait le panneau. Là, où les sols avaient été salés par les déneigeuses. J'avais blottis mon visage dans les bras de ma mère qui sanglotait bruyamment contre le fenêtre embuée.

- Si tu savais ma petite, si tu savais, chuchota-t-elle dans mon oreille incapable de finir sa phrase.

- Si tu savais comme il t'aimait.

Elle délirait. Ou peut-être étais-ce moi.

- Elle mérite la vérité, commença alors Ollie.

Quelle vérité ? L'avait-il tué?

Je n'étais plus sûre de rien à présent.

Je fermais les yeux, feignant de m'endormir pour éviter de faire face à la vérité. je ne voulais rien savoir. Il était mort et allait être enterré avec la vérité.Je ne voulais pas de leur vérité. A présent le soulagement s'estompais aussi violemment qu'une montée d'adrénaline. La conscience revenue faisait apparaître dans mon imagination les yeux rieurs de mon papa me chérir. Ses yeux me semblait toujours remplis d'amour. J'eus la certitude qu'ils ne mentaient pas.

La voiture roulaient moins vite à présent, nous devions traverser les rues de Luton à présent.

Je n'étais pas prète pour voir son corps inerte sur un brancard rouillé, le corps recouvert par un drap blanc. J'aurai tout donné pour le revoir une fois encore vivant, je me serai même rendue à lui.

Le moteur fut coupé par l'agent.

- Désirez-vous que l'on vous accompagne Madame? , j'entendis le commissaire demander.

Ma mère refusa poliement en les remerciant.

Je n'écoutais plus vraiment me concentrant sur l'image des yeux rieurs de mon père, refusant d'ouvrir les miens.  Le ciel gris enneigé me glacerait.

Je devais utiliser la méthode, même si la souffrance n'était pas de surface et tout se passerai mieux. Indolente, je marchais aux côtés de ma mère et Ollie vers la chambre mortuaire de l'hôpital. Je fermais mes sens, me concentrant sur la photo ancré dans mon esprit.

Avant de passer la porte de la chambre mortuaire on me retint le bras brusquemment.

- Jill , une des dernières volontés de ton père était que tu ne le vois pas sans vie. Il a été ferme sur ce point.

La colère que j'avais refoulé ces derniers temps bouillait en moi.

- Il est mort, c'est plus à lui de tout diriger, crachai-je en me dégageant de son emprise. 

Je contrôlais mon regard, si je la regardais, je fondrai en larmes.

-Jill , aies un minimum de respect envers ton père!

La croquemort ou le médecin légiste ou médecin tout simplement je n' n'avais aucune idée de sa profession- qui nous accompagnait se retira à l'intèrieur de la chambre pour nous laisser plus "d'intimité" comme il disait.

J'explosai:

- Du respect? J'espère que tu te fous de moi. S'il a refusé que je viennes , c'est parce qu'il avait la trouille que je crache sur son corps déjà rançi c'est ça hein? Qu'il se détende où qu'il soit j'aurai l'obligence de me retenir. 

Les larmes jaillirent de mes yeux.

Ma mère s'avança vers moi et me serra dans c'est bras- chose qui me pris totalement au dépourvu-.

- Oh ma Cheima, il y a tant de choses que tu ignore sanglota-t-elle.

- On devrait rentrer Jill.

Ollie  posa ses mains sur mes épaules.

Je secouai la tête. 

- Je veux le voir!

- Jill, ma chérie...

Je ne la laissait pas finir sa phrase et me ruai vers la chambre en face, poussant laporte de toutes mes forces. Ma mère cria quelque chose. Je ne compris pas.

Puis, je le vis, inerte, sans expression, la peau sur les os, le visage creusé, le teint jaunâtre , le crâne entouré de bandelettes blanches, ses yeux fermés, une expression d'agonie marquait son visage.

Je m'écroulais au sol,  comme si on venait de me frapper le crâne avec un gourdin. Ma respiration était saccadée., parce qu'à présent je détenais la vérité.

Chez nous, les muslmans, la thanatopraxie est interdite. Peu importe l'état du visage ou du corps du défunt, le maquillage et tout autre sorte de produit pour lui rendre une apparence convenable est prohibée. 

Je sentis les bras de nombtrux individus me relever, expatriant mon corps de la pièce. J'entendais ma mère pleurer. Ollie commençait à me rassurer. " Tout irait bien pour moi".

Mais il avait tord. J'étais le monstre.

J'avais vu le vrai visage de mon père, celui qui veillait sur moi tous les jours.

Et, désormais je savais pourquoi il était mort...

Notre vérité n'est pas universelle.

Alors toute l'histoire de ma vie était à recommencer.

Encore.

 A suivre pour l'ultime chapitre...

Going Nowhere- Bradley Simpson (The Vamps)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant