Christmas Carol

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" Quatorze Décembre 2000,

Madame Holton m'a raconté qu'elle avait connu l'amour - pas matrimonial- avant la guerre, mais qu'on ne lui avait jamais rendu aprés. J'étais resté assis tout l'après-midi sur une chaise inconfortable et bancale. Sa maison n'est pas isolée, et il faisait un froid de canard. J'aurai aimé pouvoir allumer sa cheminée qu'elle n'avait plus la force d'entretenir, mais je n'ai pas trouvé de charbon. Ca m'était égal d'être mal installé ou d'avoir froid. Ce qu'elle racontait me captivais. Elle avait tout vécu, tout surmonté. Elle s'était battue pour tout le monde pendant quatre-vingt treize ans. A la fin, elle était seule.

"- Était-ce la peine d'aider tous ces gens, qui vous ont abandonnée par la suite?, lui avais-je demandé."

Sans comprendre que je venais d'heurter une souffrance refoulée."

- Tu as continué "Lost Guarland Paper" aujourd'hui?, m'interrogea Bradley affublé d'un bonnet péruvien bleu, alors que nous franchissions le portail du lycée.

- Oui, j'ai attendu Minuit passé, je suis tellement absorbée dans l'histoire. J'espère que Sam va réussir à déceller le mystère de Sir Abott.

Bradley se mit à rire. C'était la première fois que nous nous parlions aujourd'hui. La plupart du temps , il venait me voir pendant les pauses - exceptée les pauses déjeunés-. Parfois, c'était lui qui donnait un sens à journée. Je savais que j'allais le voir et j'étais heureuse - sur cet aspect là de ma vie-. Je connaissais peu ses amis et les redoutais un peu, parce que j'étais comme ça, mais après nos deux disputes, mes pensées s'étaient à nouveau assombries.

- Il n'aura peut-être pas le temps d'obtenir les archives, et ne retrouvera pas la guirlande de papier qui indique oú se trouve le journal de Sir Abott ou son journal ou Sir Abott lui-même.

- L'état de Mrs Holton devient critique c'est vrai, soufflai-je dans un nuage de vapeur, j'espère que Sir Anott n'est pas encore en vie.

- Pourquoi? , demanda Bradley étonné.

- Je suis certaine qu'il est coupable. Vivant, il pourrait mentir à Mrs Holton, ou bien lui faire parvenir son journal en ayant modifié certains passages. Les machiavéliques sont ingénieux.

- Tu n'accordes pas facilement ta confiance Jill, tu sais.

Accorder sa confiance à quelqu'un c'était ignorer ou nier la possibilté qu'il puisse vous trahir. Il me semblait qu'il n'y avait pas pire déception.

Hannah Fialek avait écrit "Stracił pamięć" , "Lost Guarland Paper" (traduit du polonais vers l'anglais) en partie pour commémorer la résistance musulmane pendant la seconde guerre mondiale . Son ouvrage était purement fictif et s'inspirait de l'héroïsme d'un ancien homme politique Tunisien Ali Sakkat qui avait sauvé soixante juifs pendant la Shoah. Mrs Holton était une résistante, elle avait caché de nombreux juifs , mais un jour sa planque avait été découverte par des soldats nazis. Seul, l'homme en qui elle avait donné tout son amour connaissait son secret. Soit il l'avait trahie, soit comme il lui avait dit c'était un manque de discrètion qui les avaient tous dénoncés. La plupart des fugitifs avaient réussi à échapper aux nazis, mais pour peu de temps. Sir Abott avait dénoncé Mrs Holton aux nazis, pour laisser du temps aux autres de s'enfuir soit disant. Ils n'avaient pas couru quelques mètres que les coups de feu avaient retentis. Elle l'avait cru. Mais ne s'étaient-ils pas fait arrêter une fois dehors? Et les soldats? Pourquoi ne l'avait pas lui aussi emmené en direction du train de la mort ? Mrs Holton avait appris plus tard que ses clandestins étaient tous décédé dans les camps de la mort. Elle n'avait jamais su, ni voulent en savoir plus que cela après sa sortie de Birkenau. Elle n'avait jamais revu "l'amour" de sa vie, ni su la vérité à son sujet. Trahison ou Maladresse. Proche de la mort, elle avait chargé Sam, de découvrir la vérité, sans relâche.

Bradley sautillait pétrifié par le froid me tira des mes pensées.

- Ça te dirait de sortir demain soir?

Mon corps et mon esprit se pétrifièrent.

- On pourrait faire du vélo entre Breston et Higham Gobion.

Je ne répondais pas. À vrai dire, j'ignorai moi-même pourquoi. Je me trouvais dans cette situation où ton corps s'arrête tout simplement de fonctionner parce que ce qui est en train de se produire ne peut être concevable dans ta réalité.

Peu à peu après l'étonnement on peut y faire face. Ma réaction était toujours inattendue.

- Si tu viens chez moi avec un vélo, à manger et un gilet, j'accepte.

Ollie m'a dit que j'avais besoin d'un peu d'amour dans ma vie pour être heureuse. Je le croyais. Depuis sa dispute ou bien rupture avec Jenna, il était accablé. Je l'avais rarement connu aussi triste. Quand on aime, on s'évertue pour que les fruits de notre amour soient heureux. Sinon, on ne peut pas l'être nous-même. En quelques jours, nos rôles avec Ol' s'étaient inversés. Cela ne signifiait pas que je ne souffrais plus, simplement que c'était lui le plus blessé. Evidemment, ce n'était pas facile tous les matins de me lever, mais le choc était passé.

- Je suis tout à toi Miss Smith.

Je poussai un hurlement offusqué puis lui donnai un coup de coude. Il ri en me disant qu'il voulait juste faire une rime avec "miss". Je restais encore quelques minutes avec lui , pendant qu'il attendait Minie et Connor. Brad souhaitait en connaître plus sur la religion musulmane, sûrement parce qu'il ne devait pas comprendre les allusions qui y étaient faites dans "Lost Guarland Paper". Il fut étonné d'apprendre que l'on ne pouvait toucher le Coran ou bien entrer dans une mosquée sans ses ablutions- c'est à dire se laver, purifier des mais jusqu'aux coudes, des pieds jusqu'aux chevilles et le visage avant chaque prière ou lecture du Coran-. C'était étrange qu'il ignore des choses qui pour moi étaient innées.La plupart du temps, lors de ces purifications rituelles j'allais prendre une douche, sinon c'était inutile parce que l'eau n'est pas plus détergeante que le savon. Cela exaspérait mes parents au plus haut point, ils radotaient que l'eau était symbole de purification et avait des dons miraculeux contrairement au Sanex. Je répliquais que s'ils prenaient leur douches sans savons ils ne tarderaient pas d'avoir des maladies épidermiques et d'exhaler des effluves putrides. J'avais donc l'autoriasation de prendre autant de douches que je le souhaitais, si c'était pour la bonne cause. Bradley trouvait cela hilarant, je riai également en me remémorant toutes les fois où j'avais tenu tête à mes parents pour être prioritaire dans la salle de bain le vendredi soir avant la prière commune, et celle où lorsque j'étais encore jeune et ignorante ma mère m'avait surprise avec le Coran dans les mains à la sortie des toilettes.Je croyais fort en Allah , simplement, parfois, j'oublais certaines choses. Je n'étais pas supersticieuse et savait que mes péchers du respect du culte soit dit en passant inintentionnels ne seraient pas sanctionner. Quel Dieu pourrait se revendiquer comme tel en punissant ses prochains? Surtout pour des négligences mineures.

Nous riions aux larmes lorsque Minie se mit à taper frénétiquement sur l'épaule de Bradley.

- Dépêche-toi les magasins , tu ne pourras pas acheter de cadeau à Jill, gazouilla-t-elle avec un sourire narquois.

Je les saluais et me retournais de ce pas, au paroxysme de l'embarras. Mes joues s'étaient empourprée, sans que je sâche pourquoi- même si au fond de moi je savais que j'apostasiais la raison qui me faisait rougir chaque fois que j'étais en présence de Bradley-. Je tentai de chasser ses idées de la tête pris la direction de l'appartement d'Ollie.

"- Ils ne m'ont pas abandonnée Sam, ils ont tous tenté de se sauver pour leur vie, comme il avait été prévu. " Si les nazis se pointent on fuit par la porte de derrière qui mène à la forêt."Tu apprendras malheureusement que le monde peut se montrer égoïste quand il s'agit de vivre. Mais pas pour eux, c'est la peur qui dominait. Ils ne se doutaient pas que j'allais rester.Leur première réaction sous le danger a été de fuir, pas de penser à moi. J'ai fait le choix de rester - ils l'ignoraient- , pour avoir tenter jusqu'au bout de garder en vie ses 17 hommes, femmes et enfants. Ce n'était pas un abandon Sam, ils étaient juifs, j'étais musulmane. Par ce simple fait leur vie était bien plus en danger que la mienne. Ils ont été assasiné, j'ai survécu. Ça en valait la peine pourtant, Sam, mais j'ai échoué sans en payer pleinement les conséquences.

- Vous vous sentez responsable?

- Ô combien.

La vieille posa sa tasse de thé puis s'endormit peu de temps après. Une fois dehors, je ne pus retenir mes larmes me promettant de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour découvrir la vérité."

Going Nowhere- Bradley Simpson (The Vamps)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant