Il ne me restait plus qu'à croiser les doigts pour qu'il ne s'enfuie pas. Bon, il y avait peu de risques, mais ce mécanicien était imprévisible. Bien loin de s'énerver à l'idée de l'usage de son patron pour l'obliger à me suivre, il avait éclaté de rire. Un homme étrange, songeai-je. Heureusement, j'en serai débarrassée dès le lendemain, au commissariat.
Pour le moment, j'allais surtout prendre une bonne douche et me détendre.
En remontant les rues menant à mon quartier, j'observai les alentours. Les piétons étaient désormais les gens les plus pauvres sur terre. Les autres utilisaient les sas de téléportation, optimisant ainsi leur temps de déplacement. Ce devait être agréable de pouvoir rentrer chez soi en un clin d'œil... Et ne pas être dévisagé par les passants à cause d'une tenue criant « police » à leur visage.
Les immeubles gigantesques se dressaient le long des rues, le soleil arrivant au sol grâce à un jeu de miroir. Aucun arbre ne se trouvait dans ce quartier, les seuls points de couleur étant les passants et les stands de nourriture. Mon ventre gargouilla. Je devrais peut-être grignoter quelque chose... Je m'approchai d'une baraque à sandwich, désertée par la clientèle.
— Hé ! Je la connais, elle !
Là, il y avait peu de chance. Pourtant, un homme me pointait du doigt, de l'autre côté de la rue, cerné par une bande de loubards peu avenants. Certains portaient des pancartes, me laissant deviner où ils avaient dû me croiser. Mince.
— Elle travaille à la Méchas Entreprise. Je l'ai vu ce matin !
Ils se rapprochèrent, visiblement décidés à me lyncher. J'observai les alentours. Il n'y avait pas beaucoup de monde, néanmoins, je reculai prudemment dans un cul-de-sac, mal éclairé. Le propriétaire de la baraque à sandwich n'avait pas à être pris entre deux feux.
— Tu fuis, ma belle ? railla un des cinq gaillards. Tu as quoi ? Une prothèse ? Et si on te l'arrachait, pour te rappeler comment on vit en humain ?
— Foutue robotique, gronda un autre. Tous ceux qui acceptent de devenir à moitié mécaniques ne sont que des monstres !
Je m'éloignai encore, jusqu'à être dans la pénombre. La rue passante se trouvait loin derrière eux. Les choses se régleraient vite fait et bien fait.
— Réponds-nous, sale garce !
L'un d'entre eux voulut m'attaquer avec sa pancarte. Loin de me pousser sur le côté, je plongeai vers lui, paume en avant. Je percutai son sternum, avec suffisamment de force pour lui couper le souffle. Profitant de mon avantage, j'attrapai l'arrière de sa nuque pour le tirer vers le bas, tout en fracassant son nez sur mon genou.
Il glissa à terre, inconscient, me laissant seule face à ses collègues sidérés qui s'enfuyaient, avec tout le courage des lâches. Soulagée de ne pas avoir à régler leur compte à eux aussi, je m'assurai que leur comparse n'allait pas mourir d'hémorragie. Deux doigts sur l'extérieur de son poignet, je fus satisfaite en percevant le pouls. Concentrée, je ne vis pas tout de suite la silhouette à l'entrée de l'impasse.
Je la repérai, une seconde avant d'entendre le sifflement d'une lame. Mes automatismes reprirent le dessus en un instant. Je pivotai, main tendue, les veines incendiées par un influx d'adrénaline caractéristique.
Le couteau de lancer dévia de sa trajectoire, pour se planter dans le sol, à quelques centimètres de mon pied. La violence fut telle qu'elle s'enfonça de moitié dans le bitume. Hum...
Prête à me battre, je levai les yeux sur le lanceur. Lui, il était comme moi. Humain sans l'être. Mais alors, que faisait-il en liberté ? Sa tenue indiquait clairement un civil, pas un être en « laisse ».
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1. Un Agent en Tenue Moulante
Ficção CientíficaMission dangereuse pour une agent dotée de pouvoirs psychiques ! *** Des androïdes tuent des humains sans raison : ils ne sont pas programmés pour le faire. C'est pour enquêter sur ces morts mystérieuses que l'agent Flaméne Xax est forcée de collabo...
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