3 - Roasted

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Je m'ennuie.

Être un dragon, c'est cool quand on est jeune. On a pas encore de trésor à protéger, on est libre d'aller où on veut ! Un village d'humain ? On le brûle ! Une charette ? On la brûle ! Un humain ? On le brûle pour le manger.

Mais moi, je m'ennuie. J'ai un énorme trésor que je protège constamment. Je ne suis pas sorti depuis quelques siècles... Et même si je sais que c'est plutôt court, j'aimerais retrouver la fugueur d'antan...

Alors, il m'arrive de m'amuser avec les humains qui passent par ici en pensant pouvoir le voler... Mais la blague "haha, tu n'es pas assez discret, je t'ai grillé" pour ensuite le cramer, c'est drôle une fois, mais ça lasse...

Tout ce qu'ils laissent est un cire-dent métallique. Je ne comprends pas pourquoi ils tentent de me taper avec. Mais si ça les amuse, ils peuvent ! Ça m'ouvre l'appétit de voir un amuse-gueule s'agiter.

Je regarde l'or que j'ai amassé. Ce trésor est si grand... Mais est-ce qu'il m'importe vraiment à ce point ? Je peux bien risquer de le laisser une journée... Je sais qu'il y a un village pas très loin, les humains me l'ont dit de nombreuses fois, pour essayer de me convaincre de les laisser vivre. Mais le dernier est venu il y a quelques décennies maintenant. Les humains, ça voyage !

Mon ventre se met à gronder, choisissant pour moi : cramer un village !

Je m'étire écailles par écailles, de la tête à la queue en passant pas mes ailes et m'envole pour sortir de ma grotte. Le soleil est en train de se coucher. Parfait.

En trois battements d'ailes, j'arrive au village. Je ne prends même pas la peine de me cacher. Les humains me voient arriver. J'entends leurs cris de peur et de panique. Je ne vois pas pourquoi ils le font, mais c'est d'un jouissif...

Après avoir profiter des premiers cris, je remarquais qu'il y en avaient toujours peu. En observant bien, je voyait un humain sous une couche de métal. Encore une invention idiote des humains qui ne fait que me donner des indigestions.

Les villageois semble l'acclamer. C'est que cette bête veut me piquer la place de vedette ? Leur donner espoir ? Qui l'y a autorisé ?

J'approche ma tête de lui avec un sourire, une idée en tête. L'humain fonce vers moi. Je ris puis lui crache un jet de flamme. Les espoirs du village partent en fumée en même temps que lui.

Les cris de paniques se multiplient. Puis lorsqu'ils sont à leur apogée je crame tout. Les flammes s'attaquent à tout.

Le village rôti finit par éclairer dans la nuit. Je souris devant mon oeuvre.

J'ai bien fait de sortir.

La plume de l'inktoberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant