La journée s'était vraiment bien passée. J'étais désormais assise sur mon lit en train de continuer la rédaction de mon article. La nuit était tombée et je n'allais pas tarder à me coucher.
Les gars devait sûrement tous être couchés vu l'heure tardive. Parfois avant d'aller dormir, je faisais des petites balades nocturnes. Cette fois-là l'envie me prit soudainement.
Ici, il n'y avait que le terrain où je pouvais aller me promener et prendre un peu l'air.
En y allant, je fus surprise de voir Raphaël seul assis sur un banc. Il venait sûrement d'aller courir. Il avait les larmes aux yeux. Cette image me brisa littéralement le cœur. Sans rien dire, je vins m'assoir à côté de lui sur le banc.
Il souffla.
-Je dois vraiment avoir l'air d'un gros nul, dit-il. Je suis tellement faible ça m'énerve.
Faible, c'était le mot par lequel je m'étais qualifiée durant des années. Il fallait que je lui prouve qu'il n'était pas faible. Quoi de mieux que de lui parler de ma propre faiblesse?
-Il y a trois mois, j'ai passé un séjour à l'hôpital. Deux côtes fracturée et quelques autres plaies profondes. Mon ex-copain m'avait battu, commençai-je. J'arrive à en parler maintenant mais avant non. Je suis resté avec Diego pendant trois ans. Pendant deux ans et demi, il m'a battu chaque jour de ma vie. Ma famille l'adorait et mes amis aussi. Personne ne savait. Personne ne voyait. C'était mon premier amour et à l'époque, j'étais fragile et dépressive à cause de la mort de mon père.
Un moment de silence passa.
-Je suis désolé... dit-il.
-Être resté avec lui ça c'était de la faiblesse. Ne pas avoir porté plainte contre lui parce qu'il me menaçait et qu'il me terrorisait ça c'était de la faiblesse. Je me disais que chaque coups qu'il me donnait je les avais mérités. Je me disais que c'était normal et qu'il me corrigeait parce qu'il m'aimait. Des fois c'était pour une jupe trop courte ou pour avoir parlé trop longtemps avec un homme... Quand j'ai voulu le quitter, j'ai finis à l'hôpital, continuai-je.
Des larmes se mirent à couler sur mes joues. Je les essuyai.
-Tu vois maintenant c'est moi qui pleure, lui dis-je.
Il posa sa main sur mon épaule.
-C'est faux. Le faible dans l'histoire, c'est lui. Il a profité de toi. Tu avais peur et c'était légitime.
J'hochai la tête.
-Tout comme toi Raphaël. Si tu trouves que je n'étais pas faible alors ça veut dire que toi tu l'es encore moins. C'était ta femme, celle que tu aimais, la mère de ton enfant. C'est normal que tu sois dans cet état.
Il baissa les yeux au sol puis se leva. J'en fis de même et me plaçai face à lui.
-Je croyais que c'était la femme de ma vie, celle avec qui je vieillirais et qui m'aimerait chaque jour de ma vie. Maintenant, je dois me forcer à avancer seul. Ma carrière passe avant tout et le coach me donne une chance d'être capitaine. C'est la seule chose qui me console. Pour mon équipe je dois tenir le coup, m'expliqua-t-il.
-Tu feras un excellent capitaine. En tant que journaliste sportive, j'ai suivi ta carrière. Je suis convaincu de longues et belles années t'attendent encore. Alors si tu le permets j'aimerais t'aider à retrouver ton sourire, lui proposai-je.
Il se rapprocha de moi. Il était désormais à quelques centimètres. Sans que je m'y attende, il me prit dans ses bras. Comme il faisait une tête de plus que moi, j'avais la tête contre son torse.
Quelque chose que je n'avais jamais vécu avant se passa. Des frissons me parcoururent tous le corps. Une de ses mains était derrière ma tête et l'autre en bas de mon dos.
-Je suis tellement navré de ce que ce Diego t'as fait. Tu ne le méritais vraiment pas. Battre une femme c'est horrible. Tu es si délicate que j'imagine à peine la souffrance que tu as dû vivre, commença-t-il.
Ça y est. J'avais de nouveau les larmes aux yeux. Tous ces souvenirs qui remontaient, c'était peu supportable.
-On a tous les deux été blessés dans la vie même si ce que tu as vécu n'est pas comparable. Alors si tu es celle qui me redonnera le sourire, je veux être celui qui fera le tien, m'avoua-t-il.
Il me déposa un baiser sur le front avant de s'éloigner, me procurant au passage la plus grande sensation de vide de ma vie. Ensuite il s'en alla me laissant seule sur le terrain.
Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Tout ce que je savais, c'était que je venais de vivre l'un des plus beaux moments de ma vie.
*****
Ma nuit avait été courte. Je n'arrêtai pas de me remémorer dans ma tête ce que Raph m'avait dit. Je devais tellement avoir l'air stupide à penser autant à un homme que je connaissais à peine. Il fallait maintenant que j'aille déjeuner.En passant à table, je vis qu'il n'y avait personne à côté de Ben Pavard. Je décidai de m'installer à côté de lui.
-Comment va mon Ben préféré ? Demandai-je à Pavard assez fort pour que Ben Mendy en face de moi l'entende.
-Pourquoi tu me cherche comme ça Nessie? Me répondit Ben Mendy.
Ce mec m'embêtait absolument toute la journée alors je voulais le titiller un peu. Je lui tirai la langue.
Ben Pavard me fit un sourire. Antoine et lui était vraiment mes piliers ici mais il fallait avouer que Paul, Samuel, Mendy, Ousmane et Presnel n'était pas mal dans leur genre.
-Alors ça va? T'aimes bien être ici? Me demanda Ben Pavard.
J'hochai la tête.
-Oui grave. Bon il y a des cas comme Paul, Ousmane ou Ben Mendy mais bon..
-Tu as oublié Presnel, me coupa Antoine qui venait de s'installer à côté de moi.
Il avait raison. Mais en vérité, ils étaient tous adorables.
-Tu parlais de quoi avec le coach tout à l'heure? Demanda Ben à Antoine.
Ce dernier souffla.
-Il m'a demandé si ça m'intéressait d'être capitaine pendant la Ligue des Nations comme Hugo est blessé, nous expliqua Antoine.
-Mais c'était censé être Raphaël, m'étonnai-je.
-Il a vraiment pas le moral ces derniers temps. Le capitaine est censé motiver l'équipe... m'avoua Ben.
Je les regardai tour à tour. Ça se voyait qu'Antoine ne rêvait pas tant que ça de devenir capitaine.
-Non mais les gars... il faut parler à Didier. Il doit donner sa chance à Raphaël. Sinon comment vous voulez que son moral revienne? Leur demandai-je.
Je me tournai vers Antoine.
-Grizi s'il te plaît, lui demandai-je. Tu sais bien que je ne le demanderai pas si je n'étais pas sûre de moi. Ça va lui redonner le sourire. Je ne suis pas dans l'équipe, je n'ai pas le droit d'aller dire à Didier Deschamps ce qu'il doit faire mais toi...
-Je vais voir ce que je peux faire, me répondit-il.
Je lui fis un câlin.
-Merci tu es le meilleur.
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Un Sourire: Varane
Fanfiction« Il me plaqua un peu plus contre lui. Je sentis son corps chaud contre le mien et ses mains douces dans mon dos. Il me donna un doux baiser. J'aimais Raphaël de tout mon cœur et cela n'annonçait rien de bon... » #1-raphaelvarane Fanfiction sur Raph...