Dixième Chapitre

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Mon sourire avait disparu. J'étais malheureuse comme si j'avais eu quelque chose à ma portée que l'on m'avait brusquement retiré.

Pour le trajet retour, Antoine avait voulu que je m'assois à côté de lui pour discuter. On s'était mit à l'avant pour ne pas être perturbé par Presnel et son enceinte. C'était dingue. C'était comme si ce truc était une extension de son bras. D'habitude j'aurais chanté et dansé avec eux mais là je ne voulais pas.

En venant ici, j'étais hyper heureuse et maintenant j'étais déprimée. J'avais un énorme poids sur le cœur et je ne savais pas pourquoi je ressentais cela.

-Vas y, exprimes-toi sinon tu vas exploser, me dit Antoine.

Ma langue se délia instantanément.

-Je ne comprends pas! Pourquoi il lui a redonner une chance? Elle le jète comme un mal propre puis après elle revient comme une fleur et tous ça sous prétexte que c'est la mère de Ruben. C'est clair qu'elle le manipule, deballai-je.

Ça faisait du bien de parler.

-Dis-le. Tu es jalouse, insista Antoine.

Il me pinça la joue comme à une enfant.

-Griezmann ne joue pas avec mes nerfs, le menaçai-je.

-Si elle est clairement jalouse, dit Ben Pavard qui était assis sur le siège juste devant nous.

À côté de lui il y avait Adil Rami mais il dormait avec un casque sur les oreilles. Tant mieux. Je ne voulais pas me confier à quelqu'un qui ne soit ni Ben ni Antoine. Il y avait Paul aussi mais lui a tout les coups il irait tout répéter à Raphaël.

-Comment tu sais de quoi on parle? Tu nous as écouté ? Lui demandai-je.

-Oui et il ne faut pas être devin pour savoir que tu parles de Raphaël, me répondit-il. Il te plaît ça se voit. Tu le dévores littéralement des yeux.

-Tu as vu ça hein? Dis-lui parce qu'elle ne me croit pas quand c'est moi qui le fait, ajouta Antoine.

Ces deux là franchement...

-D'accord il me plaît, avouai-je enfin.

Les deux se tapèrent dans la main.

-Et tu es jalouse... rajouta Ben.

-Oui je suis jalouse, dis-je.

Ça faisait du bien de mettre des mots là dessus. Ils se regardèrent tous les deux.

-Comment on va faire alors? Demanda Antoine.

-On peut aller se renseigner auprès de lui. Paul va le faire, décida Ben.

Interdiction de mêler Pogba à ça. Il est aussi discret qu'une baleine. Il va tout dire à Raph.
Ben et Antoine se parlaient comme si je n'étais pas là.

-On ne peut pas casser son couple... dit Antoine.

-Pas besoin. Il quittera Camille quand il verra que celle qu'il veut est juste sous son nez, lui répondit Ben.

Celle qu'il veut?

-Attendez les gars. Vous faites quoi là ? Leur demandai-je.

-On t'arrange ton coup. Fais nous confiance... me dit Antoine sûr de lui.

**************

Plus tard, nous arrivâmes enfin à Paris. Chacun rentra partit de son côté en attendant le prochain entraînement. Je louais un petit studio dans le centre-ville.

Mes pensées n'allaient que vers Raphaël. Comment m'avait-il piqué à ce point? Je n'arrêtai pas de me demander s'il était avec Camille en ce moment. Leur image en train de s'embrasser me revint et j'eus un pincement.

Je reçu un sms.

« Pool Party chez Kylian. Partante? » c'était Pogba.

Kylian, Presnel et Alphonse était les seuls qui habitaient à Paris. Les autres étaient à l'hôtel ou chez leurs familles. Pour faire un rassemblement, c'était parfait d'aller chez l'un d'eux. La nuit allait tomber et il n'y avait rien de mieux pour me changer les idées.

Je décidai de mettre mon bikini en dessous de mes vêtements avant de partir. J'appelai un taxi.

Paul m'avait envoyé l'adresse de l'immense villa de Kylian. Ce qui me piquait avec ce petit, c'était que malgré son jeune âge, il ait tout dans la vie. Moi à vingt-cinq ans, je n'avais pas le huitième de ce qu'il avait.

Ce fut Lucas qui m'ouvrit la porte. Alors lui, c'était littéralement le plus fou de la bande. Rien que sa voix était marrante. Je pleurais de rire à chacune de ses blagues. Lorsqu'il me vit, surexcité qu'il était, il me prit en sac à patate sur son épaule.

-Lucas dépose moi! Criai-je.

Je ne voyais même pas où il m'emmenait. Je le compris que lorsqu'il me jeta dans la piscine toute habillée. Je remontai à la surface et m'essuyai les yeux.

-Lucas qu'est-ce que tu es chiant! M'énervais-je.

Il se mit à rire. Je n'eus même pas le temps de regarder autour de moi que quelqu'un me vidait un seau d'eau sur la tête. La personne se mit à rire mais ce rire je le connaissais.

-Antoine tu vas me le payer, criai-je.

Ils s'acharnaient vraiment sur moi. Je pus enfin voir autour de moi. Il n'y avait que quelques gars de l'équipe. Le gang du barça: Umtiti et Dembélé. Le gang du PSG : Mbappé, Kimpembe et Areola. Les colchoneros donc le gang de l'Athletico: Griezmann, Hernandez et Lemar. Les anglais: Pogba et Mendy. Les allemands Pavard et Tollisso. Il y avait aussi le turinois Matuidi Charo.

Il y avait bien sûr mon madrilène préféré. Le défenseur du Réal Madrid Raphaël Varane. Il me regarda avec un sourire en coin parce que j'étais trempée. Je me demandais si l'un d'eux allait bouger le petit doigt lorsque Pogba vint à mon secours pour m'aider à sortir de la piscine. Enfin!

Nous enchainâmes sur une partie de carte. On était tous en maillot. Kylian avait mit mes vêtements dans le sèche linge.

Ousmane venait de perdre aux cartes. J'allais lui faire une tape sur l'oreille.

-Il met des crochets crochets crochets crochets crochets Ousmane Dembélé, chantai-je en cœur avec Ben Mendy et Kylian.

Je lui fis la tapette sur l'oreille. Il grimaça de douleur.

-Fais pas trop mal à Demb. C'est le frérot, me dit Kylian.

-Trop tard, répondit ce dernier.

-Fais pas ta chochotte Dembrook. N'oublie pas que tu es le soldat  d'Uthred fils d'Uthred, blagua Antoine.

Nous nous regardâmes tous. Personne n'avait compris la blague sauf Ousmane.

-Allez gars vous connaissez pas? C'est dans « the last kingdom ». Nessie tu me déçois là... dit Antoine.

Nous continuâmes de nous amuser. Pogba savait vraiment mettre l'ambiance. Raphaël vint s'assoir près de moi au bord de la piscine. Les gars étaient trop occupés pour nous regarder. Le mieux pour moi, c'était de m'éloigner de lui pour que je puisse l'oublier plus facilement. Je ne lui avais pas parlé depuis le début de la soirée. J'allais me lever.

-Non reste. Je dois te parler.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir à me dire?

Un Sourire: VaraneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant