ᴄ ʜ ᴀ ᴘ ɪ ᴛ ʀ ᴇ . 𝟡

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     Cela fait quelques jours que l'événement des madeleines s'est produits

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     Cela fait quelques jours que l'événement des madeleines s'est produits. Depuis, j'ai surtout fait face à la routine.
Aeden n'a jamais abordé la façon dont je lui avais parlé et à simplement agis comme si cela n'était jamais arrivé.
J'ai comme un mauvais pressentiment concernant cette journée qui me titille l'estomac lors de mon petit déjeuner.

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Actuellement, le cours de mathématiques ne m'intéresse pas assez pour stopper ma réflexion. Il faut que j'apprenne à communiquer, car la situation ne fait que stagner avec de grosses redescentes. Cependant, je sens le vide qui s'empare de mon corps, mon pouls s'accélère et ma gorge se serre sans aucune réelle raison. Une chose est sûre, il va me falloir de l'air et vite.

La sonnerie retentit et je sors en courant de ma salle avec mon sac.

Dans un bruit assourdissant, le vent se mélange aux gouttes de pluie et me fouette le visage de manière violente. Me voilà face à une tempête, une tempête reflétant ce qui se passe à l'intérieur de mon petit corps. J'ai froid, mais sans trop savoir pourquoi je ressens le besoin de me l'infliger, comme si cela me permettrait d'extérioriser dans l'espoir, d'aller un peu mieux après.

Je me glisse au milieu du terrain qui traîne devant ma salle et laisse la pluie s'écouler à travers mes vêtements. L'eau est glaciale, mais elle se mélange parfaitement avec mes larmes qui ne peuvent être différenciées des gouttes de pluie. Je fais un dernier signe de tête à mes camarades pour leur signaler de ne pas m'attendre.

Puis, je pleure au milieu de mon lycée. Je pleure toutes ces choses qui me font mal, qui me travaille les entrailles, mais putain sauvée moi. Au fonds, tout le monde sait que Hina aime la pluie, alors pourquoi s'inquiéter ?

Je perds la notion du temps. Je ne sais plus si les gouttes qui descendent le long mon corps sont celles de la pluie, ou mes larmes.

Je me lève et décide de ne pas rester au lycée dans un tel état esprit. Mes vêtements sont trempés et ma peau est entièrement mouillée.

Mes dents claquent entre elles pour montrer leurs mécontentements et le froid qui y règne. Cependant, je n'y porte aucun intérêt, complètement dépassée par la situation.

Je suis déréglée putain et plus rien ne fonctionne.

Je ne sais pas combien de temps à pus s'écouler. Néanmoins, deux pieds apparaissent dans mon champ de vision et je suis effrayée de savoir que quelqu'un va me voir dans un tel état.

Le regard au sol, je me contente de me tourner et m'apprête à partir. Mais un seul mot retentit et me bloque dans ce temps glacial « Hina. »

C'est lui. Pourquoi lui ? Je ne sais pas pourquoi, mais une fureur inexpliquée prend place en moi. Pourquoi de toutes les personnes possibles, il fallait que se soit lui ?

Je fais un premier pas, lorsque sa main entoure délicatement mon poignet. Tout d'abord, étonnée par la douceur de cet acte, je reste immobile. Puis, cette chaleur de nos deux peaux en contact m'électrise. Pourquoi je ressens ça ? Pourquoi, c'est si chaud malgré la pluie ?

« Je suis là pour toi. Ne l'oublie pas. » Il tire sur mon poignet, afin de me remettre face à lui. Par réflexe, mes yeux s'ancrent dans les siens. Nous sommes deux contraires et cette vérité m'explose au visage.

Je me tiens debout, entièrement mouillé par la pluie, le visage noyé sous mes larmes, sans oublier mon regard vide. Je suis éteinte, parmi ce temps gris.

Lui. Il est étincelant, son aura me réchauffe malgré l'eau et ses yeux pétillent de vie et de compassion. Une étincelle de vie, parmi ce temps gris.

Il me sourit tendrement, tandis que ses mains se posent sur mes joues. Grâce à ses pouces, il fait disparaître les larmes qui perlent aux coins de mes yeux et qui coulaient le long de mes joues il y a peu.

Je ferme les yeux rassurés par la chaleur qu'il est dégage. Je sens ses mains repousser mes cheveux à l'extérieur de mon visage, et finis par sentir ses lèvres se poser sur mon front.

Je perds tous mes sens. Je me contente de baisser les armes pour un court moment et pars me réfugier dans ses bras. Protège-moi du monde. Juste un moment, un court moment s'il vous plaît.

Il resserre sa prise dans mon dos et je me sens enfin en sécurité.

Je lui dit : « J'ai un pull dans mon sac. » Il me relâche et pars chercher mon pull avant de me le tendre.

Sans gène, j'enlève mon tee-shirt trempé et enfile par la suite mon pull.

Il se met dos à moi, s'abaisse un peu, et glisse un petit « monte »

Les mots refusent de sortir de ma bouche, je me contente de le regarder pour lui demander confirmation. Il se contente d'un petit hochement de tête en guise de réponse et sans perdre plus de temps, je grimpe sur son dos comme un enfant fatigué après avoir joué toute la journée.

Accrocher, je pose ma tête sur son épaule et me sens bercer au rythme de ses pas.

Les yeux lourds, je commence à perdre connaissance petit à petit. Désolée Aeden.

EFFRÉNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant