ᴄ ʜ ᴀ ᴘ ɪ ᴛ ʀ ᴇ . 𝟙 𝟠

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     Je devrais peut-être parler avec Aeden ?

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     Je devrais peut-être parler avec Aeden ?

Actuellement, dans uns des escaliers du lycée, occupée à regarder le ciel, je pense à Aeden.
Il sature mon téléphone avec toutes ces notifications.
Et peut-être bien qu'il me manque...
Je suis vraiment bête, l'idiote du village.

Quelqu'un me fait mal et qu'est-ce que je fais ? Je pense à aller le voir.
Je devrais me contenter de l'oublier, mais sa compagnie me manque tellement.
C'est effrayant, suis-je à ce point attaché à lui ? Pourtant, on ne peut pas dire qu'on se connaisse depuis longtemps. Alors pourquoi il me manque tant ?

Je vais probablement regretter ce que je m'apprête à faire, mais je ne peux pas m'en empêcher.
Mon instinct me dit que c'est une bonne décision. 

   { demain, rejoins-moi à l'escalier à la récrée }

Je ne prends pas la peine de regarder les messages qu'il a envoyés juste avant, ainsi que ceux qui viennent d'apparaître.
Il sait exactement de quel escalier je parle, et je verrais de moi-même demain s'il vient ou non.

Je me lève et pars en direction de ma salle avant que la sonnerie retentisse.
Je rejoins Esmée, qui comme à son habitude m'a gardée une place à côté d'elle. 

 Je n'ai toujours pas annuler avec Ailin, et j'espère réussir à ne pas le faire. On a changé notre plan par faute de transport, mais qu'on soit à la maison ou à la plage ça ne change pas grand-chose.

°     °     °     °      °   

Je suis assise en tailleur le dos contre le mur en haut des escaliers, lorsque je vois Aeden arrivé.

Il m'avait manqué. Il lève la tête et ses yeux qui paraissent si triste me crève le cœur.

Est-ce que ça l'avait vraiment rendu aussi triste ? Pourquoi je m'inquiète pour lui, c'est lui qui m'a ignoré.

Il arrive à ma hauteur et s'assoit les jambes qui traînent sur les marches. Un moment de silence règne.
Je me contente de l'observer, tandis qu'il regarde dans le vide la tête baissée comme un enfant qu'on aurait grondé.
Puis le son de sa voix retentit dans mes oreilles pour la première fois depuis si longtemps, j'ai l'impression que ça fait une éternité : « Hina ? »

Je secoue la tête comme par réflexe pour remettre mes idées au clair : « Aeden. »

Toujours la tête baissée il ne m'adresse aucun regard : « Je ne sais pas trop par ou commencer. »

« Peut-être par le début. »

« Je suppose que tu as n'y lu tes messages, ni écouté ta boite vocale ? »

Je me contente de hocher la tête.

« Je suis désolé, vraiment. Je sais que j'ai merdé, je pensais faire bien mais j'ai fait n'importe quoi. Je ne voulais pas que ton bonheur ne dépende que de moi, je ne voulais pas et ne veux pas que tu sois dépendante de moi, ce serais bien la pire chose qui pouvais t'arriver. Et je suis vraiment désoler, c'était complètement stupide, si j'y avais réfléchis un minimum je t'en aurais parlé au lieu de t'ignorer du jour au lendemain. Mais si je devais dire la vérité je crois bien que moi aussi j'ai pris peur. Je suis vraiment, vraiment attaché à toi, d'une manière qui m'est inconnue et à vrai dire ça m'effraie bien plus que ce que je veux bien le reconnaître. J'ai peur, j'ai vraiment peur qu'on finisse par se brûler les ailes, et ce n'est pas un risque que l'on peut se permettre. » Pour la première fois depuis le début, il leva les yeux vers moi.  Nous sommes d'un ridicule, on est comme deux idiots impossibles de contrôler nos larmes. C'est son timbre de voix qui me choque le plus. Il parait si fragile, si vulnérable. J'ai presque l'impression de me voir.
Au fond on est peut-être tous bousillé.

« Je ne sais pas si c'est compréhensible ou même excusable, mais j'espère vraiment qu'on va retrouver notre relation d'avant parce que sinon je ne sais pas comment je vais tenir. »

« Aeden. » dis-je en éclatant en sanglot. Je me penche vers lui et le prends dans mes bras « Ne me refait plus jamais, je dis bien jamais, ça. »

Il caresse doucement ma joue et en profite  pour essuyer mes larmes : « Tu m'as promis le bonheur Aeden, pas des larmes. »

« Je suis tellement désolé, viens là. » Il m'embrasse le front et me mets sur ses genoux.

C'est apaisant, mais il semblerait que la vie en ai décidé autrement. La sonnerie retentit, les cours reprennent.

- « Je n'ai aucune envie d'aller en cours, si on séchait ? »

- « Hina, tu as déjà séché la dernière fois. En plus, il risque d'appeler tes parents. Deux heures de cours et c'est finit. On se rejoint au même endroit à la fin des cours. »

- « On aurai même pu y aller maintenant, mais tu sembles déterminer à aller en cours... Oui, au même endroit. »

- « Allez lève-toi, je te raccompagne jusqu'à ton bâtiment. »

Je pars vers ma salle en saluant Aeden de la main. Esmée me regarde confuse. Merde, j'ai oublié, je dois avoir les yeux rouges après avoir autant pleurée.

- « Hina, ça va ? »

- « Oui, pourquoi ? »

- « Comme ça,... Tu es sûre ? »

Je lui fis mon plus beau sourire : « Oui, oui t'inquiètes. »

- « D'ailleurs, tu faisais au revoir à qui tout à l'heure ? »

- « Au revoir ? Qui ? Ah oui ! À Aeden justement, on a parlé et mis les choses au clair ça va mieux. »

- « Le fameux, le seul et l'unique Aeden. Il faudra que tu me le présente un jour ! Je suis contente que vous vous soyez réconcilié, je sais que c'est quelqu'un d'important pour toi. » Elle me prends dans ses bras : « Ma petite Hina. »

°     °     °     °     °

Comme prévu je rejoins Aeden à notre endroit habituel. 

- « Je t'accompagne jusqu'au bout ? »
Je hoche la tête. Et finit par poser la question qui me trotte dans la tête depuis un moment : « Dis Aeden ? » Il me regarde et me réponds « hmm » pour me pousser à continuer « La dernière fois à l'infirmerie tu étais passé ou ? » Il me regarde confus « Ou j'étais passé ? » Je hoche la tête de nouveau « Oui. Je me suis réveillée seule et l'infirmière m'a dit que c'était des élèves de secondes qui m'avait vu devant le CDI. Seule... »

Il semble en pleine en réflexion, puis dit : « En réalité, je t'ai porté sur mon dos un petit moment. Je n'ai pas trop su comment gérer la situation et arrivé devant le CDI des élèves de seconde sont venus m'aider et ont appelé un surveillant. Le surveillant n'allait pas prendre le temps de nous différencier un par un donc il a surement dis que j'étais dans leur classe aussi. »

« Et tu n'es pas resté avec moi ? Ni venu me voir à mon réveil ? »

« Le surveillant à renvoyer tout le monde, en disant que c'était mieux pour toi d'être seule. Donc, je n'ai pas vu l'infirmière et je n'ai pas pu lui demander des informations non plus. Je me suis dit que tu m'enverrais un message une fois réveiller. Pourquoi toutes ces questions d'un coup ? »

« Non rien, j'y repensais par hasard donc j'ai demandé. »


EFFRÉNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant