Chapitre 14 : jeu de masque
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Samirah quitta sa chambre après avoir envoyé les dernières informations au capitaine. Elle savait qu'elle n'aurait pas de nouvelles avant le début de la mission. En attendant, elle devait se concentrer sur le présent, ou du moins essayer. Une part d'elle se demandait brièvement si Marwan avait déjà localisé leur cible. Mais elle connaissait la réponse. Il était toujours efficace, même dans les situations les plus chaotiques. Rien ne pouvait l'arrêter. Pas vrai ?
La chaleur de l'appartement l'accueillit, mélangée à un brouhaha familier. Les filles s'étaient rassemblées dans le salon, éclatantes et prêtes à tout. Kheïra menait la charge, son énergie débordante remplissant la pièce.
— « Allez les filles, on se bouge ! Ce soir, c'est nous qui brillons ! » lança-t-elle en levant son verre vide comme si c'était un trophée.
Samirah esquissa un sourire discret. Cette confiance effervescente de Kheïra était contagieuse, même si elle-même n'arrivait pas totalement à se détendre. Les filles riaient, échangeaient des anecdotes, ajustaient leurs tenues, et pour une fois, tout semblait presque... normal. Presque.
— « Samirah, dépêche-toi, on t'attend ! » cria Kya depuis la cuisine.
Elle rejoignit le groupe, attrapa son sac, et suivit les autres jusqu'au taxi. Alors qu'elles riaient et plaisantaient pendant le trajet, Samirah observait par la fenêtre, les rues illuminées défilant sous ses yeux. Le poids de la soirée qui approchait s'alourdissait, mais elle faisait tout pour ne pas le montrer. Pour l'instant, je suis juste Samirah, une fille parmi d'autres, prête à m'amuser.
Mais au fond d'elle, une tension persistante lui rappelait que ce moment de légèreté ne durerait pas.
PDV MARWAN
Les basses lourdes de la musique pulsaient dans l'air, une vibration continue qui semblait s'accrocher à chaque recoin de la pièce. Je n'avais jamais aimé ce genre d'endroit. Trop de bruit, trop de monde, trop de chaos. Mais le chaos avait ses avantages : il était parfait pour se fondre dans la masse.
Je me tenais à l'écart, appuyé contre un mur dans l'ombre, observant chaque mouvement. Elle était là, exactement comme Samirah l'avait prédit. Kyna San Diago. La femme que je devais manipuler pour atteindre Ricardo.
Elle riait, entourée de ses amies, son visage illuminé par une insouciance qui me donnait presque envie de détourner le regard. Mais je ne pouvais pas. Je n'avais pas ce luxe.
Mon téléphone vibra dans ma poche. Je l'attrapai sans enthousiasme, mes yeux parcourant le message rapidement.
SAMIRAH : "Du nouveau ? Fais ce que tu dois, et ne te laisse pas distraire."
Un sourire froid étira mes lèvres. "Ne te laisse pas distraire." Plus facile à dire qu'à faire.
Je rangeai mon téléphone et pris une profonde inspiration. L'air était saturé d'alcool et de sueur, mais j'étais habitué à pire. J'avais traversé des situations bien plus difficiles que celle-ci. Alors pourquoi cette mission semblait-elle différente ?
Mon regard se posa à nouveau sur Kyna. Ses mouvements étaient fluides, presque hypnotiques, comme si elle dansait dans un monde à part. Elle avait cette aura magnétique qui capturait les regards sans même essayer.
Elle ne devait être qu'une cible. Une pièce dans ce jeu que je maîtrisais depuis des années. Mais quelque chose chez elle... quelque chose faisait vaciller ma certitude.
Non, me repris-je. Ce n'était pas elle. C'était moi.
PDV KYNA
La piste de danse vibrait au rythme de la musique, chaque battement résonnant dans ma poitrine. Pourtant, malgré l'agitation autour de moi, je sentais ce regard. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale.
Je m'arrêtai de danser, balayant la pièce du regard. Et là, dans l'ombre, je le vis.
Il se tenait immobile, presque trop calme au milieu de cette frénésie. Ses yeux sombres semblaient percer la foule, braqués sur moi avec une intensité troublante.
Je ne savais pas qui il était, mais une chose était sûre : il ne regardait personne d'autre.
Une chaleur monta à mes joues, mêlée d'un étrange mélange de curiosité et d'appréhension.
— « Kyna, ça va ? Tu as vu un fantôme ou quoi ? » lança Kheïra avec un rire.
Je clignai des yeux, me tournant vers mon amie. — « Non, non. Rien du tout. »
Mais mon esprit restait tourné vers lui.
Quelques minutes plus tard, je me retrouvai au bar, un verre de whisky à la main. La brûlure familière de l'alcool me ramena un peu à la réalité.
— « Tu ne devrais pas boire ça d'un seul trait. »
La voix, basse et teintée d'un accent indéfinissable, me fit sursauter. Je tournai la tête et tombai sur lui. Le regard du mystérieux inconnu était encore plus intense de près, comme s'il cherchait à lire en moi.
— « Et pourquoi pas ? » répondis-je, un brin provocante.
Il haussa un sourcil, un sourire à peine esquissé sur ses lèvres. — « Tu risques de manquer les bonnes choses. »
Je ne savais pas si c'était une menace déguisée ou une simple remarque. Peut-être les deux.
— « Merci pour le conseil. Mais je sais ce que je fais. »
Il hocha légèrement la tête, comme s'il m'accordait le bénéfice du doute.
— « Je m'appelle Marwan. »
— « Kyna. »
Un silence s'installa entre nous, mais ce n'était pas gênant. C'était... tendu, chargé d'une énergie que je ne pouvais pas nommer.
PDV MARWAN
Elle avait de la répartie, je devais lui accorder ça. Mais je ne pouvais pas me permettre d'être charmé par ses réponses acerbes ou son sourire en coin. Pas maintenant.
"Garde la tête froide," me rappelai-je en serrant mon verre entre mes doigts.
Chaque mot, chaque geste devait être calculé. La moindre erreur pourrait coûter cher. Et pourtant, en sa présence, mes pensées avaient tendance à dériver, à se perdre dans des chemins que je ne pouvais me permettre d'emprunter.
Elle était différente de ce que j'avais imaginé. Plus forte. Plus... captivante.
Je m'accoudai au bar, prenant une gorgée de mon whisky tout en l'observant du coin de l'œil. "Reste concentré."
Quand elle se retourna vers moi, un sourire effleura mes lèvres. Ce n'était pas un sourire sincère. C'était une arme, une façade.
— « Tu es souvent aussi méfiante avec les inconnus ? »
Elle haussa un sourcil, un éclat de défi dans son regard. — « Seulement avec ceux qui me donnent une raison de l'être. »
Je réprimai un rire. Elle jouait bien son rôle. Et moi, je devais jouer le mien.
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SUGAR DADDY ET MOTHER
General FictionElle avance dans la pénombre des salons feutrés, dissimulant derrière chaque sourire le fardeau d'un secret qu'elle tente d'oublier. Son passé la poursuit, sombre et insistant, mais ici, sous les regards de ces hommes, elle n'est qu'un visage parmi...