Chapitre 7 : vingt quatre heures sous emprise 2/4
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Et soudain, l'évidence me frappa. J'étais là pour lui, pour ses caprices. J'étais là parce que j'étais à vendre. Parce que j'étais une prostituée.
— On ne va pas se regarder dans le blanc des yeux pendant vingt-quatre heures, lançai-je en le fixant, un brin de défi dans la voix.
Il soutint mon regard avec une curiosité non feinte, ses yeux cherchant une réponse derrière mes mots.
— Qui es-tu ? demanda-t-il, un léger sourire aux lèvres.
Je haussai les épaules, feignant l'indifférence.
— Je suis une jeune femme d'une vingtaine d'années... qui se vend, répondis-je d'un ton neutre, masquant le malaise sous une façade détachée.
Son sourire s'élargit, mais il n'avait rien de bienveillant. Ce sourire-là promettait autre chose. Comme un jeu dans lequel il détenait toutes les règles.
— Je suis là pour bosser, rien de plus, soupirai-je en détournant les yeux, sentant la tension se resserrer.
Il haussa un sourcil, avant de pointer d'un geste vers la cuisine.
— Eh bien, la cuisine est là. Prépare quelque chose.
Sa voix était froide, impassible, comme s'il m'assignait une tâche tout à fait ordinaire. Je levai les yeux au ciel, mais mon estomac me rappela que j'avais faim.
— Formidable... je commence à avoir sérieusement faim, murmurai-je pour moi-même.
Il sourit, une ombre d'amusement traversant son regard.
— Le frigo est plein, je vais me changer. Prépare quelque chose, ajouta-t-il d'un ton qui n'invitait pas à la discussion.
— Oui, chef, rétorquai-je avec un sourire ironique.
Dès qu'il disparut dans le couloir, je me dirigeai vers le frigo. Curieuse, je l'ouvris et fus surprise de voir qu'il était effectivement bien rempli. Viande, légumes, fruits frais... un vrai garde-manger de chef. Je commençai par préparer une salade de fruits, puis sortis des légumes pour une soupe. Mes gestes devinrent automatiques, une routine apaisante qui me rappelait le temps où je rêvais encore de devenir chef, avant que mon père ne qualifie ce rêve de "futile".
Je fouillai les armoires pour trouver les épices, mais la plus haute était hors de ma portée. J'allais chercher un tabouret quand un bras se tendit soudain au-dessus de moi, attrapant le flacon de paprika et me le tendant.
— Tiens, dit-il en me le passant.
— Merci, répondis-je, un sourire rapide pour tout remerciement, et je me remis au travail.
Mais il semblait en avoir décidé autrement. Avant même que je ne réalise ce qu'il se passait, il posa ses mains sur mes hanches et me fit pivoter vers lui. Je me retrouvai face à son torse, sentant sa chaleur irradier à travers son simple jogging. Il était torse nu, et la lueur de la cuisine dessinait les contours de ses muscles. D'un geste presque insistant, il leva mon menton du bout de son index, me forçant à croiser son regard. Il se pencha, ses lèvres si proches que je pouvais sentir son souffle.
— Pas trop épicée, la viande, souffla-t-il d'une voix grave, presque moqueuse.
Son intrusion me prit au dépourvu, et je ne pus qu'hocher la tête.
— Pas de problème... murmurai-je, tentant de maîtriser les battements de mon cœur.
Satisfait, il me lâcha enfin et retourna dans le salon. Tentant de retrouver mes esprits, je me replongeai dans la préparation du repas, ajoutant une touche finale au dessert.
Après plusieurs minutes — ou peut-être des heures, je ne savais plus bien — le repas était prêt. Tandis que je dressais la table, lui était assis, absorbé par quelque chose sur son MacBook. La musique douce en fond atténuait un peu la tension dans la pièce, remplissant l'espace d'une ambiance feutrée.
Je m'occupais de disposer les plats quand, soudain, une sonnerie retentit dans l'appartement. Un coup frappé à la porte, clair et résonnant.
Mon cœur fit un bond.
— Oh, mon Dieu...
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SUGAR DADDY ET MOTHER
General FictionElle avance dans la pénombre des salons feutrés, dissimulant derrière chaque sourire le fardeau d'un secret qu'elle tente d'oublier. Son passé la poursuit, sombre et insistant, mais ici, sous les regards de ces hommes, elle n'est qu'un visage parmi...