[21] Esprit

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-Mais tu vas t'en aller, n'est-ce pas ?

-Chaque chose en son temps, Pour le moment, je dois sauver ta sœur. Ensuite, j'ai toujours envie de prendre possession de ton corps pendant vingt-quatre heures pour pouvoir plonger dans les escaliers sans abimer mon corps actuel.

-Espèce de masochiste...

-Ca veut dire quoi ?

-Rien rien. Mais après ça, tu partiras, n'est-ce pas ? » Il se contenta de fixer le rideau d'un air absent. « Quelle question stupide. Bien sûr qu'il s'en y ira... »

•☆•☆•☆•

"Esprit, es-tu là ?"

~à peu près tout le monde le dit xD

•☆•☆•☆•

Je n'ai jamais aimé l'odeur des hôpitaux. Trop propre, trop angoissant. Pour certains, c'était la dernière chose qu'ils sentiront. J'en savais quelque chose, parce que je vais vu mes deux grands-oncles mourir devant moi, à trois ans d'intervalle. Je les ai vu me tenir la main en me disant de ne pas m'en faire, couché sur un lit d'hôpital. Je l'ai ai vu fermer les yeux. Je haïssais cette sensation, celle de frissons qui parcouraient mon corps et qui incitait les larmes à monter. Mabel s'était lâchée. Elle avait éclaté en sanglot avant de s'enfouir dans mes bras, à la recherche de réconfort. Maman et papa se tenaient loin derrière, incapable de voir ça après le décès de mon grand-père – le frère de Stan et Ford – quelques années auparavant. Mais leurs sourires... A jamais ils ne resteront gravés dans ma mémoire lorsque je disais « Ford ! Ford ! Ne me laisse pas comme l'a fait Stan ! Réveille-toi s'il te plait !! » Mais ainsi allait la vie. Je ne pouvais rien y faire.

« -Pinetree, elle est arrivée. » Layla, l'infirmière de Mabel, se tenait devant nous vêtue d'une blouse blanche. Sa chevelure rousse était reliée en chignon mal-fait, donnant la vague impression d'avoir une boule de poile sur sa tête. Elle me serra la main et nous échangea quelques mots avant de nous inviter à la suivre. Finalement, après quelques étages, elle nous laissa devant une porte, puis s'excusa, voyant son bipper l'appeler. Bill me fit une légère révérence pour m'inciter à ouvrir la porte. Je m'exécutai, stressé.
Ses cheveux bruns tombaient à moitié sur son visage pâle. Je déposai ma main sur sa joue, ne retenant une larme.

« -Salut, Mabel... » Mon pouce vint caresser sa peau, tandis que je me penchai au-dessus du lit pour m'approcher de son oreille. Elle était si belle quand elle dormait, j'avais presque peur de la réveiller. Je pris sa main et la collai à ma joue, voulant apprécier la chaleur qu'elle dégageait.

« -C'est moi... Dipper... Je suis venu, et je ne suis pas seul... » Je tournai légèrement la tête vers Bill qui se tenait droit à quelques pas derrière moi.

« -Bill est avec moi... Il va t'aider, tu m'entends ? Tout ça va bientôt prendre fin... » Le démon risqua de s'approcher de nous. Me demandant l'autorisation d'entrer dans son esprit, je ne pus qu'accepter en hochant la tête, la gorge nouée. Je me levai et fis un pas en arrière, sans prendre la peine de sécher mes larmes, le regardant faire. Bill ferma les yeux et prit la main de Mabel aussi délicatement qu'il savait faire. Ses doigts se mirent à crépiter, incandescents sans pour autant brûler, puis ses paupières se rouvrirent. Ses saphirs avaient viré au jaune, ses pupilles semblables à celles des chats, puis finalement, il se laissa tomber, son esprit comme sorti de son corps.

[...]

Je sentis l'air se refroidir. Je me raidis sur le coup, déshabitué à éprouver cette sensation tandis que mes pas me guidèrent jusqu'à l'unique porte flottante dans l'espace. L'esprit de Mabel semblait désordonné, vue toutes les choses que je voyais survoler ma tête. Je souris. Ça changeait beaucoup de l'esprit de Stanford, pas que ça me déplaisait ! Disons simplement que ce n'était pas coutume pour moi de pénétrer dans la tête d'une personne telle que Mabel Pines. J'ouvris la porte et entrai dans le couloir. Les ouvertures suivantes étaient de tailles diverses, décoraient différemment les unes des autres. Curieusement, je me permis d'en ouvrir une avec « Premier amour » peint dessus. J'y aperçus le souvenir de la petite étoile filante en train de courtiser un pauvre enfant pas plus vieux qu'elle. Ils devaient avoir six ans. Je ris doucement et refermai la porte. Plus loin, bien plus loin, je remarquai une cloison décolorée. Ce devait être celle que je cherchais. Je baissai la poignée et m'engouffrai à l'intérieur de ce souvenir.

Recovery FallsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant